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Résumé Le Provencal

du 16 septembre 1957

  

L'O.M. ARRACHE UN MATCH NUL MERITE A TOULOUSE (1-1)

Les Olympiens marquent les premiers puis, déséquilibrés

Par la blessure de PALLUCH, les Toulousains égalisent

(De notre envoyé spécial : Maurice GOIRAND)

TOULOUSE (Par téléphone) - Au violent orage de midi a succédé un temps médiocre, certes, mais acceptable tout de même, car la pluie a cessé de tomber. Mieux même, un timide rayon de soleil fait son apparition lorsque les deux équipes viennent s'aligner devant les tribunes du Stadium.

Il y a un assez nombreux public, puisque l'on a enregistré 9.385 entrées pour une recette de 2.766.120 francs.

Le onze olympien, contrairement à ce que l'on croyait, n'aligne ni Gransart ni Leonetti. Le premier, en effet, se plaint d'une contracture musculaire et le second souffrait d'une entorse à la cheville. De ce fait, Jean Robin a dû remanier à la dernière minute sa formation.

Ce sont Jensen et Mercurio qui occupent les deux postes d'intérieurs, tandis que Marcel et Molla ont reculé d'un cran et évoluent respectivement sous les numéros 5 et 2.

Toulouse, à l'inverse, se présente exactement dans la composition prévue.

Les deux équipes débutent à toute allure. L'O.M. prend l'initiative par une combinaison Curyl - Andersson. Cette combinaison, pourtant bien amorcé, est stoppée par l'arbitre, M. Lemen en raison d'un hors-jeu justifié de Rustichelli (2me minute).

Un léger accrochage se produit - il y en aura beaucoup plus par la suite - entre Bruat et Andersson. Le leader marseillais se relève et boite légèrement (3me minute).

C'est au tour de Toulouse de mettre à contribution Domingo. Le goal phocéen intervient avec aisance en soufflant d'abord la balle sur la tête de Di Loretto qui s'apprêtait à l'exploiter un centre de Brahimi, et ensuite en bloquant un shoot de Schultz (5me minute).

Jusqu'à la 21me minute, l'O.M. subit la pression de son rival. Domingo, au cours de cette période, continue à se distinguer et sauve un dur essai de Bouchouk (11me minute).

La chance est avec l'O.M.

L'O.M. ne procède que par contre-attaques, amorcées par Marcel en grande forme. Cependant, Toulouse conserve la direction des opérations. À la 16me minute, Bouchouk donne à Schultz. L'ex-Lyonnais, qui débute à Toulouse, de cinq mètres environ placent un bolide qui frappe miraculeusement la barre verticale, alors que Domingo était bien battu.

Les Toulousains sont consternés. Jensen en profite pour lancer Curyl. Ce dernier sème trois adversaires. Son shoot, toutefois n'est pas assez appuyé pour inquiéter le portier Beulema (21me minute).

Puis, une percée de Rytkonen trouve Schultz en position idéale. Le tir fuse, mais Marcel dans une détente formidable, dévie en corner (27me minute). Les Toulousains viennent donc de raté deux belles occasions.

But de Rytkonen annulé

Le jeu se poursuit toujours aussi indécis. Deux tentatives de Di Loretto et Schultz sont interceptées par l'impeccable Domingo, à la 31me et la 38me minute. On semble s'acheminer vers la mi-temps sur le score nul.

Soudain, Di Loretto place une tête. Domingo repousse (en plongeant) faiblement le cuir. Bouchouk s'en empare, le redonne un Rytkonen qui score alors que Schultz était nettement hors-jeu.

Très justement M. Lemen refuse le but.

À la mi-temps donc Toulouse, 0 - O.M., 0

Palluch out

A la reprise, Palluch rentre avec un pansement sur le genou droit et se place à l'aile gauche. Il est pratiquement hors de combat, Curyl prend son poste d'arrière latéral.

L'O.M., diminué numériquement adopte alors une tactique prudente. Toulouse en profite pour faire le forcing. Un forcing effréné qui ne cessera qu'au coup de sifflet final d'ailleurs.

C'est d'abord Di Loretto qui met Domingo à l'épreuve (48me minute) et Schultz (52me minute).

Le jeu est dur, Toulouse se distingue particulièrement dans cette manière.

Rustichelli ouvre le score

Courageux à l'extrême, les Olympiens se défendent héroïquement. Andersson, à la 54me minute, déplace le jeu, Mercurio. L'intérieur gauche file, voit dans un éclair Rustichelli, venu au centre, et lui passe la balle. Acrobatiquement, celui-ci la bloque, trompe Bruat, Bouchet et Wending et, de 20 mètres environ, bat Beulama, impuissant d'un shoot magnifique.

Le public et joueurs garonnais sans consternés. Leur consternation ne dure guère et les voilà de nouveau en formation de combat.

Les Marseillais sont acculés sur leurs 17 mètres. Pratiquement, on joue sur un seul but. Domingo Marcel, Scotti, Johansson, Molla, Jensen, Curyl tous les "blancs" en un mot font feu de des quatre fers pour repousser les assauts massifs et désordonnés des hommes de Bigot.

Schultz égalise

Bien entendu, ce qui doit arriver arrive : à la 66me minute, Cahuzac se porte en avant, transmet la balle à Bouchouk qui, sans la contrôler, la donne à Schultz. Le néo-Toulousain, d'un retourné magistrale égalise, sous une tempête applaudissements.

Mais les olympiens s'ils accusent le coup sont pourtant décidés à préserver au moins le score nul. Ils font donc le mur, un mur imperméable, puisque malgré des tirs puissants de Di Loretto (67me minute et 73me minute, ce dernier essai s'écrasant sur la barre horizontale) et de Bouchouk (84me minute), ils réussissent à conserver la marque intacte.

Les dernières minutes sont passionnantes. Andersson, à quelques secondes de la fin, et même sur le point de conclure, mais Boucher bien revenu, dévie in extremis son shoot en corner.

Finalement, l'arbitre siffle la fin sur un score de un but partout, tandis que la foule conspue, on ne comprend pas pourquoi, les joueurs marseillais à leur entrée aux vestiaires.

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MARCEL, DOMINGO, JOHANSSON, SCOTTI

et RUSTICHELLI, meilleurs joueurs

d'un onze olympien courageux à l'extrême

TOULOUSE - Pour sa seconde sortie à l'extérieur, l'O.M. a réalisé encore une très bonne performance en obtenant le match nul à Toulouse.

Certains diront les coupeurs de cheveux en quatre, les Marseillais n'ont pas ou presque pas, conçu d'attaque au cours de la seconde mi-temps, puisqu'ils se sont contentés de préserver le but de Rustichelli acquis à la 54me minute de la partie.

À ceci, nous répondrons, que le team marseillais pratiquement disloqué par la blessure survenue en première mi-temps à Palluch joua toute la seconde à dix contre onze.

À dix contre onze

Dans ces conditions, on conviendra avec nous que les Marseillais ont eu beaucoup de mérite de revenir de leur redoutable voyage dans la Garonne avec un point de plus à leur actif. Car, ne nous y trompons pas Toulouse fera souffrir plus d'une équipe au cours de la saison. En effet son quintette offensif lorsqu'il sera au point - il ne l'est pas tout à fait encore - mettra à contribution nous en somme sûre, bien des défenses de la Division Nationale.

Ceci dit, ouvrant une parenthèse pour signaler que les joueurs toulousains, en général, Cahuzac en particulier, devrait refreiner leur généreux tempérament. C'est le moins que l'on puisse écrire. D'ailleurs si la défense de Bigot usa souvent de moyens illicites pour préserver sa cage, c'est que pour l'heure, elle est assez vulnérable. En effet. En effet, si l'O.M. avait joué tout le match au complet, il est possible qu'il eut emporté hier après-midi au Stadium.

Du grand MARCEL...

Le quatuor défensif marseillais supporta tout le poids du match. Il est juste d'ajouter qu'il fut grandement aidé par Scotti et Marcel. Effectivement ces deux hommes, le second surtout sont dans une forme étonnante.

Marcel pour sa volonté, son abattage et sa défense, écoeura les avants adverses.

Johansson et Domingo également accomplirent un labeur écrasant.

Le grand Gunnar mit Di Loretto sous l'éteignoir tandis que l'Arlésien stoppa avec une assurance stupéfiante tous les tirs adverses saufs un celui de Schultz.

Molla, par contre, eut un comportement plus effacé.

...et du bon Rustichelli

Dans l'attaque Rustichelli auteur du but de son équipe se mit particulièrement en vedette, Bouchet, l'arrière, international a passé de mauvais moments devant lui.

Johansson et Mercurio suivant d'habitude travaillèrent en véritables chiens de berger du fait de leur position de repli.

Curyl, qu'il opéra qu'une mi-temps la première à l'aile gauche, nous sembla en léger déclin sur ses dernières sorties.

Quant à Andersson, il oeuvra utilement mais ne put jamais placer sa fameuse botte. Toutefois son retour en forme ne saurait tarder du moins à notre humble avis.

En résumé, l'O.M. a démontré que même amputé d'un membre comme Palluch il pouvait à l'occasion se défendre loin de ses bases.

Cette constatation est tout à sans honneur.

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BIGOT : " L'O.M.

est notre bête noire

Après le match, l'entraîneur toulousain Jules Bigot n'eut aucune réaction de mauvaise humeur. Il se contenta de nous déclarer :

"Nous n'arriverons jamais à battre les Marseillais. Tenez, je suis bien heureux du match nul, car j'ai eu peur, à la 90me minute, qu'Andersson nous mettre définitivement k.o. alors que nous avions domino presque continuellement. Cela aurait été injuste, sans doute, mais cela pouvait se produire.

Bigot, on le voit, n'est jamais enchanté par la perspective de se mesurer avec l'O.M.

À croire que le club marseillais et la bête noire du team garonnais !

       

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