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Résumé Le Provencal

du 26 août 1957

  

L'O.M. handicapé par la blessure de RUSTICHELLI (47') partage les points

avec le RACING-CLUB de PARIS (1 à 1) au terme d'un match équilibré

C'est avec un oui de soulagement que les 16.321 spectateurs présents au stade vélodrome (recette : 4 millions 272.270 fr.) apprirent que Jean-Jacques Marcel, incertain la veille, tiendrait finalement sa place inter gauche.

Aussi les deux formations du Racing-Club de Paris et de l'Olympique de Marseille furent-elles longuement applaudies à leur sortie du tunnel.

MARCEL bat TAILLANDIER

Vivement encouragés, les olympiens se lancent à l'assaut des buts parisiens dès le coup d'envoi dont ils eurent le bénéfice.

Il y avait 35 secondes que M. Groppi avait ouvert les hostilités lorsque Rustichelli, en position d'ailier gauche, transmis le "cuir" en direction de Taillandier. L'ailier droit, Vescovali accouru et frappa la balle de la tête. Le montant renvoya, mais Jean-Jacques Marcel, qui avait suivi, repris à bout portant, laissant le keeper de la capitale pantois.

O.M. 1 ; R.C.P. 0.

Il est superflu de mentionner ici la façon dont ce but éclair fut accueilli par la foule...

Le Racing, un instinct décontenancé, se remit au travail et à la 7me minute, Domingo capta superbement un centre de Grillet destiné à Pillard. Deux minutes plus tard, Thadée, Cisowski, remarquablement "lancé" surgit en trombe devant le portier marseillais, lequel stoppa encore.

À la 12me minute, Marcel, après une montée offensive du meilleur cru et une judicieuse conjugaison avec Vescovali, botta au-dessus de l'objectif.

GRANSART sauve

Coup sur coup, Bollini (14e) et Grillet (15e) manqueront leur chance et à la 16me minute, Gransart sauva son camp menaçait par une incursion de Pillard.

Quatre minutes plus tard, Domingo maîtrise la balle adressée par Pillard vers la tête de Cisowski.

À la 24me minute encore, décidément en verve, Domingo s'allongea avec à-propos pour détourner du bout du doigt un tir de Grillet alerté par Cisowski.

Puis Rustichelli et Curyl, comme pour montrer qu'il comprenait le péril représenté par les Racingmen dominant, tentèrent le but offrant ainsi à Taillandier l'occasion de manifester son jeune talent.

Avant la mi-temps, Taillandier stoppa Marcel lancé par Rustichelli, Grillet et Bollini se heurtèrent à Domingo et Curyl vit un de ces centres interceptés par le gardien parisien.

RUSTICHELLI blessé

Après la pause "Gusti" Jordan fit permuter Bollini et Senac, le second demain devenant inter.

À la 47me minute, Taillandier bondit hors de sa cage pour faire échec à Rustichelli descendu au sprint. Les deux joueurs ne purent s'éviter et l'avant-centre méridional, toucher au tibia droit, du être évacué et soigner.

Après une interruption de 45 secondes le jeu reprit puis Rustichelli revient au poste d'ailier droit Vescovali se plaçant devant Ugorenko.

GUYOT égalisé

Profitant de son avantage numérique, le Racing, par Bollini (55') et Cisowski (66') mirent Domingo à contribution.

À la 68me minute, alors que Rustichelli venait de regagner la pelouse, Dalla Chiesa, magnifique d'aisance, s'en alla vers la gauche et centra prestement, au passage, Gransart tendit la jambe mais ne parvint qu'à prolonger la trajectoire de la balle. Guillot en pleine course utilisa l' 'ustensile' pour le placer hors de portée de Domingo.

O.M. 1 ; R.C.P. 1

DOMINGO préserve

le match nul.

Mis en appétit par cette égalisation, le Racing pressa Domingo qui aux minutes sont 73 et 75, dut faire appel à tous ses moyens pour préserver le résultat.

Avant la fin, Vescovali, puis Guillot loupèrent le but (83') et Pillard (80') plaça un tir croisé qui frôla le poteau.

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L'O.M. pouvait espérer mieux...

Il est difficile de présumer du comportement des joueurs olympiens en face du Racing Club de Paris, pour ce second match de championnat de France de D.N. au Stade Vélodrome.

Les responsables de l'O.M. avaient-ils eu raison ou non de préférer Rustichelli à Andersson de placer Vescovali à l'aile droite et Marcel à l'inter ?

Autant de questions que l'on se posait et qui constituaient l'intérêt de cette confrontation.

Les Marseillais, à l'équipe d'ailleurs complètement refondue, ont marqué de nets progrès sur le dimanche précédent... sans pour autant remporter une victoire.

Sans doute peuvent-ils faire valoir la mise hors de combat de Rustichelli à la 47e minute, mise hors du combat qui laisse planer un doute : l'O.M. sans ce coup de du sort, pouvait-il le battre son adversaire ?

On ne le saura jamais.

Avant son accident - plus douloureux que grave - Rustichelli avait posé, soit à Ugorenko, soit aux autres défenseurs parisiens, des problèmes parfois difficiles.

Le score nul qui sanctionna les débats fut acquis dans des circonstances analogues : avec un maximum d'opportunité et à des instants où on ne s'y attendait pas.

Marcel reprise ainsi de près une balle renvoyée par le poteau, et Guyot un ballon mis sur son passage par Gransart.

En dehors de ces 1er et 68e minutes déterminantes, les attaques marseillaise et parisienne eurent autant d'occasions l'une que l'autre d'aggraver la marque. Mais Domingo et Taillandier furent excellents, réussissant des arrêts applaudis.

Si le quintette offensif des visiteurs déçut quelque peu (ses composants 'trop' bons techniciens recherchent à l'excès la position idéale) la défense des locaux afficha la stabilité attendue.

On retiendra également la très bonne partie de Marcel, amoindri par sa blessure est contraint d'opérer à une place à laquelle il n'est pas exactement prédestiné, les efforts valeureux de Vescovali et de Leonetti visiblement gêné quand il faut jouer vite et en mouvement, le courage de Rustichelli et la bonne rentrée de Gransart et surtout de Johansson.

Incidents regrettables

À l'issue de la rencontre dont la sanction aurait pourtant dû satisfaire les supporters locaux, l'arbitre M. Groppi fut houspillé, insulté et frappé : on lui reprochait des erreurs d'arbitrage ayant... frustré l'O.M. de sa victoire.

Ceci reste à prouver.

Mais nous ne donnerons jamais raison à ceux qui frappèrent l'arbitre et lancèrent des bouteilles, dont l'une atteignit le Parisien Lelong au visage : l'O.M. qui se plaint (à juste titre sans doute) de n'être pas vu d'un bon oeil, ne soignera pas sa cote par des incidents survenus dans les couloirs et dans les vestiaires et créés par des individus qui ne peuvent prétendre être des "supporters".

Non, le onze vaut mieux que cela !

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MARCHE : "VESCOVALI devrait être plus audacieux"

Questionné afin de connaître sa façon de juger Vescovali, Roger Marche, après nous avoir dit : "Ramener un point de l'extérieur est déjà une belle chose" nous déclara :

- "Bien, le jeune Vescovali il a des qualités. Dommage qu'il ne soit pas plus audacieux. À son âge il faut oser !"

Dans les vestiaires parisiens "Gusti" Jordan regrettait que la permutation Bollini - Sénac après la pause n'ait pas été décisive et, un demi satisfait concluait :

"Cisowski n'a pas été heureux dans ses tirs".

Sans doute. Mais Johansson n'y a-t-il pas été pour quelque chose ?

Chez les olympiens M. Zaraya souligné :

"L'arbitrage a été loin de nous avantager, mais nous aurions dû arriver à la mi-temps avec une avance de 2 buts".

Jean Robin quant à lui affirmait :

"Nous avons fait un match nul parce que Rustichelli, dangereux au cours de la première mi-temps, n'a été que l'ombre de lui-même. Mais équipe à manifester de bonnes dispositions, la défense surtout, qui a retrouvé la solidité".

      

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