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Résumé Le Provencal

du 01 octobre 1956

  

AU TERME D'UN MATCH QUI NE FUT JAMAIS A SA PORTEE

ANDERSSON et MARCEL égalisent 2 fois

mais GARDIEN arrache une victoire logique

Le temps est magnifique et le vent nul quand, un peu avant 15 h 30 les formations représentatives du Football Club de Sochaux et de l'Olympique de Marseille pénètrent sur le ground largement ensoleillé du Stade-Vélodrome.

Aucun changement en ce qui concerne la composition des équipes.

C'est l'O.M. qui engage au coup de sifflet de M. Harzic et sans plus attendre Remetter doit venir s'emparer de la balle dans les pieds du jeune Durand.

À la 2e minute de la rencontre est noté le premier corner : Marcel la concédée à la suite d'une action que l'ex-Nîmois Liron lançant Mille. Gardien donne, sans plus de résultat le coup de pied réparateur.

Une minute plus tard R. Tellechea shoote au-dessus du cadre et Andersson lui répond par un tir décoché après un pivot, que Remetter pare.

Domingo gêné :

but de LIRON

A la 6e minute, Sochaux qui a entamé le match sans préambule se montre dangereux par son aile droite.

Serré de près par Liron, Molla ne peut que repousser faiblement la balle. Celle-ci revient devant Domingo qui saute mais gêné rate son renvoi.

Liron n'a ainsi aucune peine à ouvrir la marque :

O.M. 0 - Sochaux 1.

Les olympien accusent le coup et à la 8e minute leur défense a recours aux corners à deux reprises par Johnson et Gransart pour stopper Mille et Mellberg.

A la 11e minute, Gardien sollicité Mille. Le tir manque la cage.

Puis l'avant-centre visiteur place un bolide dont la trajectoire frôle la barre.

Envolée de REMETTER

Quelques secondes après cette action de Mellberg, Chicha splendide, passe à Andersson.

Gunnar "place" littéralement le ballon vers un coin des buts. Mais alors que la foule croire au point, tant le shoot et à la fois puissant et précis, Remetter au prix d'une incroyable cabriole renvoie du bout des doigts en corner.

Ce haut-fait a le don de déchaîné Andersson qui tente encore sa chance.

Mais les Doubistes reviennent à la charge par Gardien (16e), Mellberg (18e et 19e) et si Durand (17e) et Mercurio ( 21') se manifestent, ils le font sans mettre Remetter en grand péril. Le goal de l'équipe de France situe d'ailleurs sa valeur réelle à la 23e minute en arrêtant l'élan de Marcel et d'Andersson catapultés, par le désir d'égaliser.

Où l'on revoit

Gunnar ANDERSSON

Après une attaque de Marcel et un shoot de Brodd à la 30e minute, Durand servi par Scotti de sa passe place d'ailier, centre en direction d'un paquet de joueurs.

Le "cuir" arrive bien sûr Mesas qui le pousse à Andersson à deux pas de lui. Un coup de patte et c'est le but !

O.M. 1 - Sochaux 1.

Successivement Mellberg (32, 34 et 39') essaie de redonner l'avantage aux leurs.

La mi-temps survient pourtant à 1-1 après une reprise de volée de Marcel et un shoot de Gardien.

L'arbitre "oublie"

un penalty

et MILLE marque

Dès la remise en jeu Domingo est à l'épreuve devant Liron puis Brodd.

À la 5e minute sollicité par Marcel qu'avait alerté un dégagement de la main de Domingo, Durand déborde. Mis en difficulté Bernadet fauche proprement l'ailier droit marseillais à l'intérieur de la surface de Remetter.

M. Harzig ne bronche pas.

Le public tempête. Les joueurs réclament.

Une minute plus tard, Mesas précède par la balle s'écroule dans les filets sochaliens. En pure perte : un off-side a été signalé.

À la 54e minute, Mille le long de la touche adresse une balle aérienne.

Trop avancer et surpris, Domingo se détend. Vainement ; le ballon s'arrête dans les "ficelles'' des locaux.

O.M. 1 - Sochaux 2.

Remetter sur la remise en jeu s'abat dans les pieds d'Andersson mais à la 57e minute, c'est encore à Domingo d'être mis à contribution : Brodd centre sur Liron. Le goal marseillais s'élance touche la balle sans pouvoir la contrôler.

Une montée offensive de Gransart (65') n'apporte rien ou plutôt si, Liron se présente seul devant Domingo. Hors-jeu heureusement pour les marseillais !

Le traditionnel coup franc

A la 67e minute, après cette chaude alerte Chicha ayant été arrêté de façon irrégulière, l'O.M. bénéficie d'un coup franc.

Scotti prend son élan. La balle brossée d'admirable façon, prend de la vitesse, s'élève vient mourir sur le front de Marcel.

Un léger heading de l'international phocéen... c'est la seconde égalisation.

O.M. 2 - Sochaux 2

Le rythme du jeu baisse quelque peu et le match perd de son intensité.

On inscrit pourtant à la 69e minute une belle action Mellberg - R. Tellechea puis un corner obtenu par Chicha 70e après combinaison avec Mercurio, Andersson et Mesas.

Cinq minutes après Chicha bénéficie d'un nouveau corner puis Domingo maîtrise un shoot de Gardien.

GARDIEN donne la victoire

à Sochaux.

Timidement Durand essaie à la 84e minute de tromper Remetter face au soleil, peine perdue.

Mille reprend de voler et Mercurio tire à son tour.

La fin approche.

Les deux équipes se contenteraient du nul encore que Sochaux ait mérité de gagner.

Il reste cinq minutes à jouer quand Mellberg au centre du terrain, déplace les opérations vers la gauche. Mille intercepte, sert Gardien.

Un shoot... But.

O.M. 2 - Sochaux 3

Sochaux a gagné.

Des shoots d'Andersson (2) et Mesas ne changeront rien...

Georges LEOST

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VIVEMENT

DU RENFORT

Nous n'avions pas vu jouer l'O.M. depuis juin dernier. Et nous pensions découvrir hier, après sept journées de championnat, sinon une grande équipe du moins une formation ayant conservé de son excellente fin de saison, ce tonus, ce goût du but que lui avait insufflé Jean Robin durant les derniers matchs.

Son excellente position dans le haut du tableau, nous incitait de surcroît, à supposer que l'ensemble étiqueté pour 1957, avait une certaine solidité.

Nous cherchons à mettre un peu d'ordre dans les enseignements que nous a fournis ce match O.M. - Sochaux. Avec une bonne volonté opiniâtre, nous essayons de relever des points de satisfaction, des sources d'espoir.

Nous essayons de trouver à cette équipe un caractère, une personnalité qu'elle n'a plus pour l'instant, tant son football se décompose en de graves imperfections, en de coupables négligences.

Et pourtant, il y a quelque chose de valable, de profondément valable dans la conduite que Robin entend donner à son team. Le temps travaillera avec lui, certes, mais d'ores et déjà, la forme des uns est à refaire, l'apprentissage, voire le métier des autres, à parfaire.

Sochaux, il est vrai, avait de beaux joueurs. Sa manière n'avait peut-être pas le vernis des "Lionceaux" d'autrefois, mais elle n'en était pas moins marquée de sûreté et d'application.

Hier, les Olympiens furent pris à plusieurs reprises, en flagrant délit d'indécision, de manque d'imagination. Il a fallu la tranquille lucidité du génie footballistique qu'est Roger Scotti, pour éclairer une action offensive - celle du but - qui, sans lui, aurait été vouée aux ténèbres comme les précédentes.

Il a fallu aussi l'intervention - la seule à souligner - de Jean-Jacques Marcel, pour rattraper Sochaux au score. C'est tout ce que nous offrirent les Olympiens au milieu d'une cascade d'erreurs et d'affligeante indigence de leur football.

On nous dira aussi : "Et l'arbitre ?"

Ah oui, l'arbitre : M. Harzic - il faut tout de même écrire les choses telles qu'elles sont - a manifestement frustré l'O.M. d'un penalty. Le fauchage dont fut victime Durand, en très bonne position de tir, ne se sanctionna pas autrement. Le football à des lois d'arbitrage immuable, indiscutable. M. Harzic a transgressé ses lois. C'est net.

Ce penalty eut pu changer le cours du match. Mais il y avait quelque chose à faire, balle au pied, par la suite. Cette réponse qui ne vint pas, eut apaisé tout le monde.

Cette situation du onze olympien nous invite donc à mieux comprendre le point de vue de la foule des supporters, qui vote le statut dans le renfort possible que propose M. Bettini et ses 100 millions.

L'O.M. a besoin d'autre chose que ces danses sur la corde raide ou l'inquiétude le dispute à l'hésitation.

Ce classement de début n'a qu'une valeur relative. Les comptes se font au bout de la compétition.

Abordons donc cette semaine de pourparlers décisifs (dit-on) avec beaucoup d'espoir.

Le championnat, impitoyable par tradition, nous prouve qu'il réserve des chemins de Croix à ceux qui n'ont pas cru en sa sévérité.

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Les "blancs" furent trop souvent débordés...

En pronostiquant une victoire olympienne devant le F.C. Sochaux nous avions souligné ses qualités intrinsèques indéniables... et laissé place à des réserves.

Celles-ci, les événements l'ont amplement démontré, étaient particulièrement justifiées.

On garde le souvenir, au terme d'un match qui ne manqua pourtant pas d'intérêt, d'un team marseillais n'ayant jamais eu la situation en main, si l'on peut dire.

À Valenciennes, l'O.M. après avoir dominé son adversaire, faillit perdre par excès de confiance.

Ce ne fut pas le cas, hier.

Les Provençaux malmenés, pris de vitesse, inférieurs sur le plan technique et tactique, n'eurent jamais le loisir de jouer en grands seigneurs.

On avait dit et écrit, un peu partout, que le team de Dormois était, en attaque surtout, une mosaïque dont les éléments se trouvaient éparpillés.

Nous vîmes, en fait, une équipe opérant avec une homogénéité de tous les instants, débitant un football à la fois sûr, vif, simple, et efficace.

Tout ne fut pas parfait, cependant, au sein du onze bouton d'or.

Cela suffit à donner à la "performance" des blancs sa valeur.

Les boys de Robin ont des hauts et des bas. Cela est admis.

Il reste toutefois difficile de ne pas penser que l'ensemble méridional a souffert d'avoir été trop profondément remanié...

...Ce qui ne saurait faire oublier la soudaine faiblesse de Marcel et de Gransart, que la présence du sélectionneur Thepot eut dù stimulé.

Les Phocéens ont mal joué.

Ils ont été parfois débordés. Leurs défauts, en tout cas, ressortirent de façon criarde.

Nous y reviendrons demain ; il y a beaucoup à dire sur un comportement qui laisse à désirer et rendit logique le succès des visiteurs.

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Les Marseillais ont voué M. HARZIG au diable

Remetter, dès la fin du match victorieux livré par son équipe à l'O.M., était rayonnant.

Le portier du onze national venait, en effet, d'apprendre de la bouche même de M. Alex Thepot, que ses services seraient certainement retenus pour la prochaine rencontre France - Hongrie et la perspective de revêtir encore une fois le maillot tricolore, ajoutée au magnifique succès obtenu à Marseille, le faisait sauter de joie.

"Nous méritions de gagner car nous avons confectionné le meilleur football" nous avouait le souriant portier sochalien.

L'entraîneur Dormois, inutile de le préciser, abondait dans le sens de Remetter :

"Sur l'ensemble de la partie, notre succès ne se discute pas. Cependant, je reproche à mes hommes d'avoir gaspillé bon nombre d'occasions en voulant être trop précis...

"Néanmoins je suis heureux de ces deux points pris sur un terrain où il est toujours difficile de vaincre".

Les Olympiens étaient furieux

contre l'arbitre

Dans le camp marseillais, la consternation régnait. Tous les joueurs et M. Robin accusaient l'arbitre, M. Harzic, d'être le principal responsable de ce revers.

Le coach du onze me disait à ce propos :

"Sochaux et... l'arbitre ont battu mon équipe. Je me console malgré tout de cette défaite imméritée, à mon avis, car les spectateurs ont assisté à une bataille émouvante".

Dans son coin, Scotti restait songeur :

"Certes, 'Bébert' (lire Durand) a été fauché dans la surface et l'arbitre n'a pas sifflé penalty, mais je pense, toutefois que Sochaux a mieux joué que nous".

Quant à J.J. Marcel, il avouait d'un ton nettement désabusé :

"Nous aurions pu faire match nul avec notre adversaire sans l'erreur d'arbitrage de M. Harzic.

"Il porte une grande part de responsabilité dans notre défaite et c'est cela qui est désolant".

Marcel a raison, sur ce point particulier, mais il n'en est pas moins vrai aussi que les joueurs marseillais, comme l'a si bien fait remarquer Scotti, ont été hier après-midi, inférieurs à leurs adversaires.

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COMMENT ILS ONT JOUE

Nous n'écrivons pas "a tout seigneur, tout honneur" en commençant par les Olympiens cette revue d'effectifs.

DOMINGO : N'eut pas le même bonheur que les dimanches passés par ses interventions. Délaissé, devint hésitant devant le manque de coordination entre les membres de sa défense et porte une lourde responsabilité sur le second but.

GRANSART : Savez qu'il jouait sa place dans une équipe de France. Laissa pourtant Gardien évoluer à sa guise. Faillit coûter un but par une montée offensive inopportune.

MOLLA : Démontra (malheureusement) par A + B qu'il est tellement inférieur à l'arrière qu'en demi. Souffrit avec courage. Mais aussi avec lenteur.

SCOTTI : Comme à l'ordinaire, régulateur et "penseur" du team. Donna littéralement l'égalisation (à 2-2) à Marcel. Transpira sa classe.

JOHANSSON : Le meilleur aide de Domingo. Jamais battu, rude au choc, clairvoyant, le plus en vue des Marseillais avec Scotti.

MARCEL : Malgré le but inscrit se montra à la fois timoré, mal avisés. Avait (heureusement) attiré déjà sur lui les yeux des sélectionneurs.

DURAND : Centra la balle qui permit à Andersson de marquer le premier but. Se distingua à deux ou trois reprises. Sans plus.

CHICHA : Lent, lourd, Rennes,. En méforme. Et c'était à prévoir.

ANDERSSON : Tint sa place bien que malade. Battit Remetter. Faillit récidiver. Et c'est tout.

MERCURIO : Accompli sa performance habituelle. Eut une action soutenue. Le plus constant de l'attaque dans l'effort. Mais il n'est pas un puncheur et son rendement reste fonction de ses voisins.

MESAS : Accrocheur. Trop. Ne prouva rien.

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Remetter : Digne successeur de Da Rui. Sûreté, coup d'oeil, autorité, souplesse, anticipation. Tout y. En grande forme d'un international.

BARRET : Ne peina devant Mesas. Mais ne s'imposa pas non plus.

BERNADET : Plus en vue que son pendant, ne laissa aucune liberté à Durand, bien "tendre" pour lui.

R. et J. Tellechea : Ont fait leur partie habituelle et le second ne facilita la tâche de Chicha.

HESTROFFER : Se laissa manoeuvrer à deux reprises par Andersson. Ce n'est pas trop.

LIRON : Opère toujours un peu en amateur. Plaisant tout de même.

BRODD : Travailleur. Échouant parfois dans la réalisation de chose assez simple. En réussissant par compte de plus compliquées.

MELLBERG : Malheureux dans ses conclusions. Mais quelle puissance ! Et quelle finesse aussi !

MILLE : Actif. Aime beaucoup la balle. Trop même.

GARDIEN : En fit voir de toutes les couleurs à Gransart. Inlassable et plein de qualités.

M. HARZIC : Commit l'erreur capitale de la 51e minute. Puis subit le match.

  

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