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Résumé Le Provencal

du 30 janvier 1956

  

L'O.M. et NICE partagent les points (0-0)

à l'issue d'un match indécis et décevant

Une température printanière règne dans l'enceinte du Stade Vel. illuminé de soleil quand pour donner davantage d'éclat encore à ce derby O.M. -O.G.C. Nice quand M. Harzig appelle les équipes.

Celle-ci se présente dans la formation annoncée, exception faite pour le poste d'inter gauche occupé, chez les Aiglons, par Fontaine et non par Abderrazak.

Une foule nombreuse se groupait autour du rectangle verdoyant et, pour la première fois de la saison, on a dû installer sur la piste les barrières qui permettent aux spectateurs d'approcher davantage du terrain.

C'est l'O.M. qui engage et après une percée d'Andersson, on applaudit un bel essai de Chicha, que Colonna renvoi du bout des doigts. Puis Durand inquiète à son tour la défense des visiteurs.

Le ton est donné : le public vibre déjà.

Tête de Marcel

et tir d'Ujlaki

Après cinq minutes de jeu, Rustichelli botte bien un corner qui donne à Marcel la possibilité de placer un heading que Colonna pare d'ailleurs.

Puis Bravo sert Nuremberg en profondeur mais... inutilement et sur une combinaison Ujlaki - Milazzo - Ujlaki, ce dernier botte au-dessus.

Dans les minutes qui suivent, Rustichelli, se distingue à deux reprises, mais sans dommage pour la cage adverse.

À la 13e minute, Andersson servi par Chicha, ne peut exploiter un coup franc indirect et Gransart descend vainement tout le terrain, étant stoppés aux abords de la ligne des 18 mètres.

À la 22e minute, Poncet doit se lancer dans les pieds de Milazzo pour faire avorter sa tentative.

Sur la remise en jeu, Poitevin et blessé par un de ses camarades pressait de dégager son camp menacé.

Tir de Nuremberg

À la 31e minute, Poncet stoppe avec aisance un shoot de Milazzo, mais c'est d'extrême justesse que la tête de Johansson renvoie une balle adressée sur coup de pied de coin par Nuremberg, balle qui avait été reprise de volée par Ujlaki.

À la 35e minute, Nuremberg fonce vers les buts marseillais poursuivis par Molla. Poncet sort au devant du danger, mais alors que tout le monde croit au but, le tir du niçois frôle le montant.

Ouf !...

Après la mi-temps, l'O.M. concède deux corners, Marcel lance superbement Rustichelli. Nuremberg échoue de peu et Poncet sauve son but sur erreur de Marcel.

Andersson hors-jeu

Dès la reprise, servi par Gransart, Chicha sollicite Andersson. L'avant-centre malheureusement pour l'O.M. et siffler off side.

Tout aussitôt, sur une balle lâchée par Poncet, Milazzo botte à côté des bois désertés.

À la 55e minute, alors que le public s'impatiente, Marcel shoote à côté. Peu après Scotti adresse un bolide, sur coup franc accordé pour fauchage de Marcel. L'objectif est raté de peu.

Nice réplique aussitôt et Fontaine alerte dangereusement Poncet.

La fièvre monte et on relève coup sur coup un centre de Palluch arrêtée du pied par Colonna devant Rustichelli, un essai d'Ujlaki, repoussé par la barre, un bolide de Rustichelli sur lequel le goal des Aiglons lâche encore le ballon, et un shoot de Nuremberg, sur le poteau.

Marcel sème la panique

A une splendide envolée de Colonna, succès d'une admirable action de Marcel (69e minute). Le Brignolais prend ses rivaux de vitesse mais déclencha un tir imprécis.

Deux minutes plus tard, si après un coup franc ajusté par Marcel, Rustichelli imite son capitaine.

Andersson : trop haut

A la 78e minute, Andersson tire trop haut, puis Scotti manque de peu le cadre (79e minute) sur coup franc accordé à l'avantage de Marcel.

La fin approche et tandis que Scotti se traîne, blessé au cours d'un choc avec Milazzo, Andersson botte en pure perte deux corners.

L'O.M. fait le forcing mais M. Harzig donne l'ultime coup de sifflet.

Le tableau d'affichage est toujours vierge et la foule se retire quelque peu déçue.

Georges LEOST

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Pas de ruade

de la cavalerie

Olympienne !

Ce ne sera qu'une déception de plus.

L'O.M - une fois encore - aura laissé "sur leur faim les trente mille spectateurs accourus au stade Vélodrome dans le seul espoir de voir vaincre ce rival sentimental qui a pris dans les coeurs marseillais la place que Sète occupait autrefois.

Au lendemain de la déroute de Strasbourg, nous espérions cependant assister à une ruade de ce quintette offensif, pris de remords, flagellé par la critique et dont les crises d'amour propre correspondent quelquefois à des résultats surprenants.

Mais rien de cela.

Décidément, quels que soient les changements que l'on apporte à cette ligne d'avants, elle reste frappée de stérilité. On aimerait la voir un jour conduire le bal, quand bien même serait-il marqué de quelques faux pas.

Hélas, c'est la valse hésitation qui continue. Andersson reste sur son promontoire, assailli de toutes parts, surveillé comme le trésor de la couronne, pendant qu'autour de lui, la recherche du détail, voire de l'effet spectaculaire, la non observation du jeu collectif et l'insuffisance technique. Il faut bien le dire, intoxiquent littéralement ceux qui pourraient profiter du pouvoir attractif de Gunnar.

On a démembré la ligne médiane pour placer Marcel inter. Ce n'est pas que Molla ait été insuffisant, mais il est certains que le capitaine Olympien n'a pas été aussi productif dans la ligne offensive qu'il l'est avec le trio central.

Quoiqu'il en soit, cette critique ne saurait à elle seule expliquer cette faiblesse de la ligne d'avants qui est et demeure le talon d'Achille de l'ensemble olympien.

On pourra faire une remarque similaire en ce qui concerne le onze niçois, au demeurant plus efficace, plus prompt dans ses constructions, mais dont le punch nous a semblé sérieusement émoussé.

De toute manière, si Nice possède indiscutables vedettes, sa place à la tête de la Division Nationale nous parait être davantage le fait du hasard footbalistique que celui d'une classe collective affirmée.

Et nous regretterons encore d'avoir à dire combien cette rencontre fut peu en rapport avec le football dit professionnel dont nous avons tous, à des degrés divers, une idée plus éloquente.

Qui donc peut nous offrir, un football bien compris, si ce n'est le leader de la Division nationale et une équipe qui doit en principe représenter la manière sudiste avec tout le charme, le spectacle et l'impétuosité qu'elle comporte ? Du moins dans l'histoire écrite du football

Lucien D'APO

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Les NICOIS n'étaient pas du tout satisfaits !

D'ordinaire, les équipes qui partent du Stade-Vélodrome avec un point dans leurs valises se montrent extrêmement satisfaites d'avoir pu augmenter ainsi leur actif.

Saint-Étienne, il y a deux semaines bien que remonter à la marque dans les 30 dernières secondes de la partie avait été néanmoins fort heureux de retourner dans le Forez avec un honorable match nul.

Avec Nice, noblesse oblige tout le monde ne peut pas être leader, était loin d'éclater de joie hier après-midi, aussitôt après le match.

La plupart des joueurs en effet, ainsi que l'entraîneur Carniglia, maudissaient l'insultante chance (!) des olympiens.

Ils la maudissaient tellement qu'ils allaient jusqu'à affirmer sans rire, mais oui que leur football avait été supérieur de quelques classes à celui de leur adversaire.

Passe encore lorsque Gonzales nous déclara très justement :

"Nous avons eu les poteaux contre nous mais les poteaux ma foi, sont là pour ça... !"

Par contre Colonna se montrait le plus injuste dans ses appréciations :

"Il y avait 3 buts d'écart entre notre équipe et celle de Marseille".

Milazzo sans doute humoriste à ces moments perdus s'empressa d'ajouter dès que Colonna eut vidé sa besace parodiant dans ses paroles, comme dans ses gestes son coach Carniglia :

"Oui mais voilà nous avons pratiqué le meilleur football ".

Et l'inter niçois sourit malicieusement en guise de conclusion.

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ANDERSSON n'eut qu'une occasion...

On s'attendait beaucoup et même sans doute trop, de cette rencontre au bilan somme toute décevant. D'un côté comme de l'autre, la plupart des joueurs en présence eurent un comportement inférieur d'une note à ce qu'il est habituellement.

On peut pourtant écrire que Poncet se tira d'affaire sans que l'on puisse lui reprocher la moindre faute, que Gransart monta souvent à l'attaque, que Johansson imposa son jeu avec autorité, tandis que Palluch réussissait parfaitement à bouger le redoutable Ujlaki.

Molla, travailleur, n'eut pas le même rendement qu'à l'arrière et Scotti donna quelques échantillons de son "coup de patte" tout en s'efforçant de construire.

Rustichelli maria les actions prometteuses aux choses, moins bonne, Marcel erra au poste d'inter, accablé par la déveine, Andersson fut servi une seule fois dans de bonnes conditions (78'), Chicha débuta en trombe puis disparut, dépassé par le rythme. Durand peina lui aussi, ce qui est normal pour un amateur faisant ses classes.

De l'autre côté du terrain, Colonna fut bien gardé par une défense excellente animée par Gonzales impeccable et Bravo ne parvint pas à faire marquer ses compagnons de l'attaque, lesquels virent leurs essais repoussés par les poteaux à plusieurs reprises.

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CE QU'ILS DISENT

Lorsque nous rapportâmes aux dirigeants olympiens les propos des joueurs niçois, ceux-ci eurent un haut de corps.

L'un d'eux, se faisant alors le porte-parole de ses collègues, nous répondit fort judicieusement :

"L'équipe de Nice a eu de la malchance en deux ou trois occasions, mais la nôtre n'a pas été très heureuse non plus au cours de la seconde mi-temps. L'équilibre est donc a donc été rétabli".

Après cette mise au point, Ce même dirigeant nous avouait très sportivement d'ailleurs :

"Ceci dit, je reconnais que Nice a une très grande équipe, digne de la place qu'elle occupe".

Et cette opinion était bien celle de tous les joueurs phocéens.

Johansson, en effet, encore fatigués par les efforts qu'il avait fournis, nous déclarer :

"Je suis heureux évidemment du match nul. Certes, on aurait pu marquer, comme nos adversaires, mais Dieu que j'ai eu peur au moment des contre-attaques niçoises..."

Quant à Palluch, après avoir livré à Ujlaki un homérique combat, il était en train de se raser :

"On n'a pas perdu, ce n'est pas si mal que ce cela croyez-moi"

  

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