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Résumé Le Provencal

du 25 avril 1955

 

Les Marseillais ont fait les frais de la résurrection des hommes de Courtois qui,

après 64 minutes de jeu, menèrent par 4 buts à 0

L'O.M. nettement dominé, essuie un sévère

échec à TROYES

Gunnar ANDERSSON a marqué les buts de son équipe

TROYES - Marseille engage contre le vent, mais le dos au soleil, sur un terrain impeccable. Les Troyens prennent l'initiative des opérations et, dès la 5e minute, Flamion adresse de près un tir violent à Poncet, qui repousse. Le même Flamion reprend, mais sort la balle, en force mais Johansson place providentiellement sa tête alors que tout le monde croyait au but.

Le gardien marseillais sera moins heureux à la 13e minute, car il lâche la balle venant de Ben Tifour. Flamion reprend le cuir. On remarque que c'est le petit mais régulier Ferrad qui marque son correligionnaire Ben Barek. Les constantes offensives troyennes finissent par "payer" et, à la 25e minute, Ben Tifour, lancé sur l'aile par Flamion, se rabat au centre, laisse sur place son opposant et bat Poncet d'un tir croisé de 15 mètres. 1 à 0 pour Troyes.

La riposte marseillaise ne se fait pas attendre. Andersson file seul dans le trou vers le but de troyens. Landi, en grande forme, sort, plonge dans ses jambes et se saisit de la balle.

Les Marseillais sont maintenant acculés devant leur but et la foule de jambes anonymes repousse trois tirs consécutifs des Troyens.

Flamion concrétise encore une fois l'avantage des joueurs locaux : seul au milieu d'un paquet de défenseurs marseillais qui croient au hors-jeu, il se saisit d'une balle venant de loin et bat Poncet, immobile sur sa ligne.

2 à 0 pour Troyes.

Quatre minutes plus tard, Flamion (encore lui) reçoit une passe en retrait de Winckler et porte la marque à 3.

3 à 0 pour Troyes.

But refusé

Marcel tentera de combler l'écart. Descendu par l'aile gauche, il centre sur Andersson, qui marque. Le but est refusé car Marcel avait empiété sur la ligne de sortie.

La mi-temps est sifflée alors que Flamion bien d'expédier un joli tir qui frise la transversale.

Les Marseillais semblent se réveiller. Il joue maintenant avec l'appui du vent, ce qui n'est pas négligeable. Landi effectue, à la 56e minute, un très bel arrêt, sous l'oeil de Palluch qui convoité la balle ; il récidive quelques instants plus tard à la suite d'un coup franc expédié par Luzy.

Les Troyens aggravent cependant le score à la 64e minute : Winckler mis en possession de la balle à la suite d'un changement d'aile de Bessonnart centre intelligemment sur Flamion, que ne surveillait personne. Ce dernier marque imparablement : 4 à 0 pour Troyes.

La pression troyenne s'accentue au fil des minutes et Bessonnart adresse un nouveau tir à Poncet qui bloque.

But d'Andersson

La réaction marseillaise vient, mais tardivement. Andersson, dans le style qui le caractérise, adresse un bolide de 20 mètres sur lequel Landi ne peut que s'incliner (70e minute).

Troyes 4 - Marseille 1.

Les Olympiens doivent alors concéder deux corners. Un centre de Delcampe est, deux fois de suite, manqué à la réception par Ben Tifour et Winckler.

Les offensives marseillaises se font de plus en plus dangereuses, car les Phocéens sentent la victoire leur échapper.

Andersson, à nouveau, marque un but à la 82e minute de fort belle façon. Il reçoit une balle perdue, pivote et marque devant Landi figé.

Troyes 4 - Marseille : 2.

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COURTOIS : "Nous avons eu de la réussite"

Les vestiaires marseillais sont calmes et les joueurs paraissent plus surpris que déçus de leur défaite.

ANDERSSON, sans chercher les raisons de la contre-performance, reconnaît que l'équipe troyenne lui a semblé meilleure que lors du match allait.

"L'enjeu dit-il, était capitale pour les Champenois. Troyes a su marquer trois buts avec le vent ; ce handicap n'était pas insurmontable, mais leur quatrième but nous a coupé les jambes".

BEN BAREK : "Ce match fut très disputé, mais nous avons été gênés par le vent que les Troyens ont su utiliser au maximum. Les Champenois ont bénéficié de toute la réussite qu'ils pouvaient espérer en 1re mi-temps, mais je pense pour ma part, que leur 3me but a été acquis sur hors-jeu".

ROLHION, l'entraîneur marseillais, pense pour sa part que le deuxième but était hors-jeu.

"Mais dit-il, je ne discute pas, car Flamion n'a fait que profiter d'une monumentale erreur de notre défense".

Jean-Jacques MARCEL, est plus catégorique encore : "deux buts, dit-il, ont été marqués abusivement. Dans les deux cas il y avait hors-jeu préalable il convient et conclut en disant : " Nous ne gagnerons décidément que peu de match à l'extérieur".

Du côté troyen, la joie règne, comme on s'en doute :

Flamion explique le but litigieux, en l'espèce le 3me :

"Je ne pouvais pas être hors-jeu, puisque j'ai du, pour marquer contourner Johansson. Nous avons enfin joué en équipe ce qui est un fait nouveau. Il faut convenir que le but de Ben Tifour nous a stimulé".

Landi est plus loquace :

"Après ce match, tout n'est pas perdu".

Courtois l'entraîneur troyen, essaie d'analyser la victoire :

"Nous avons su profiter de l'avantage énorme que constituer aujourd'hui le vent. En scorant trois fois en 1re mi-temps nous avons acquis un capital buts qui nous était indispensable. Convenons cependant que nous avons eu aujourd'hui une réussite, qui nous faisait défaut depuis deux mois

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TROYES a marqué contre l'O.M. autant

de buts qu'en espace des 3 derniers mois

TROYES - Les Marseillais ont reconnu, face aux Troyens, la classique mésaventure survenant à une équipe en bonne position, qui se laisse manoeuvrer puis battre par une formation placée aux portes de la relégation.

On ne donnait, en effet, pas cher des chances troyennes avant ce match : Courtois, pour redonner la foi à mon équipe, avait annoncé sa participation, mais avait dû finalement renoncer, par suite de blessures.

L'entraîneur troyen décidait par ailleurs, dans le courant de la semaine, de se priver des services du trop personnel Bessonnart. Mais il devait, faute de réserves suffisantes, l'incorporer à l'aile droite.

Cette formation troyenne était donc celle qui s'était inclinée à Lens (0-2).

C'est à une véritable résurrection de l'équipe locale qu'ont assisté les quelques 6.000 spectateurs venus suivre la rencontre.

La ligne d'attaque des Bonnetiers à marquer, face aux Provençaux, presque autant de buts au cours de ce match qu'en l'espace de trois mois écoulés.

Les Phocéens ont connu l'amertume de subir les assauts d'un Flamion retrouvé, qui, sans grande dépense d'énergie, se permit de scorer à trois reprises ; les ruses d'un Winckler en veine de perçant ; les dribbles déconcertants d'un Ben Tifour qui flirte avec la chance. Ajoutant que la défense des Champenois était aujourd'hui en état de grâce.

Landi, dans ce match était la rentrée au stade de l'Aube, mit à son crédit de magnifiques arrêts et l'arrière central Pordie "déblaya" son camp avec une autorité jamais démentie.

Face à ce team troyen, survolté et aiguillonné par la perspective de la relégation, les Marseillais ont commis l'erreur de jouer, une mi-temps durant, en grand seigneur. Constamment battus dans l'attaque de la balle, les défenseurs phocéens étaient à tout coup mystifiés par les changements de cadence d'un Ben Tifour ou des percées d'un Flamion ou d'un Winckler.

Sur de leur fait, les Provençaux entamèrent la deuxième mi-temps sans paraître autrement inquiétés par le handicap des trois buts qu'ils avaient concédés.

Leur réaction vint, mais bien trop tard, et ce ne sont pas les deux buts magnifiques d'Andersson à éclipses qui suffirent à combler l'écart.

Les athlétiques marseillais acculèrent un quart d'heure les Troyens devant leurs buts, lançant même des contre-attaques qui furent bien près d'aboutir.

Les irrégularités de Palluch et de Johansson furent peu goûtées.

Jacques MARGA

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Résumé Est Eclair

du 25 avril 1955

 

 

 

 

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