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Résumé Le Provencal

du 16 avril 1954

 

Les Olympiens surent mieux profiter de l'avantage du vent

leur victoire logique (3-1) a été l'oeuvre

de BEN BAREK et ANDERSSON

Lorsqu'à la fin de la première mi-temps les olympiens regagnèrent les vestiaires avec un but à leur passif, leur victoire finale ne faisait aucun doute pour les spectateurs du Stade Vélodrome. En effet, les Stéphanois, qui avait gagné le toss, s'étaient empressés de choisir comme auxiliaire précieux le violent mistral qui souffrait dans le sens nord-sud. Grâce à l'aide de messire Éole. Ils espéraient bien atteindre le repos avec une marge de sécurité suffisante, ce qui leur aurait permis de vivre sur cette avance pendant la seconde partie du match. Hélas, pour eux, leurs prévisions devaient s'avérer en partie fausses puisqu'ils ne réussissaient à inscrire qu'un unique but sur corner tiré par Foix mais dévié dans les filets d'Angel par le vent.

Donc, malgré cet avantage à la marque, les Stéphanois savaient pertinemment, lors de la reprise, que cette rencontre était perdue pour eux. L'égalisation olympienne ne se faisait pas attendre d'ailleurs et quarante trois secondes après, Ben Barek d'un maître shoot, battait Abbès. Ce but était suivi d'un autre six minutes plus tard par semaine Ben Barek. Enfin, treize minutes avant la fin, Andersson clôturait en portant le score à trois buts à un en faveur de son équipe.

Andersson claquée !

Malheureusement pour le onze marseillais, quelques instants avant la fin, Andersson, en voulant s'emparer d'une balle en profondeur, sprintait éperdument vers sa droite, poursuivi par Dececco. Au moment de se saisir du cuir il s'arrêtait brusquement et portait ses mains à la cuisse gauche. Tant bien que mal il regagnait l'extérieur du terrain et s'écrouler.

Le Suédois, victime de son propre effort, s'était claqué un muscle de la cuisse. Il sortait peu après en boitant. L'O.M. en l'espace de quelques minutes venait de retrouver et de perdre.. son leader d'attaque. Dommage, surtout si près des demi-finales de la Coupe de France.

Net avantage à Saint-Étienne

La partie, elle-même, ne fut guère attrayante du fait du vent, nous l'avons dit. Elle revêtit deux aspects, totalement différents.

La première mi-temps se déroula à peu près continuellement devant la cage d'Angel, mais la chance d'attaquant de classe dans les rangs foréziens permit au portier olympien de se tirer honorablement d'affaire, sauf sur le coup de pied en coin de Foix (17me). Entre-temps, on avait noté trois shoots dignes de ce nom de la part de Domingo (5me minute) Collados (10me minute), Foix (11me minute) et du même Domingo (15me minute).

L'O.M. avait répondu, pendant ce laps de temps par un tir de Ben Barek (15me minute). Cependant, juste avant la mi-temps (38me minute) une belle action de Rustichelli échouait devant les défenseurs stéphanois, tandis que Ben Barek, à la 42me minute, était sur le point de conclure victorieusement lorsque Abbès, dans une belle détente, se couchait sur la balle.

L'O.M. domine outrancièrement à son tour

Avec l'aide du vent, les Marseillais reprirent rapidement la direction des opérations. À peine les hostilités étaient-elles à nouveau ouvertes que Ben Barek reprenait un service de Scotti et égalisait. L'O.M., vent en poupe, c'était bien le cas, ne quittait guère les dix huit mètres adverses. Sur un coup franc tiré par Rossi, Palluch réceptionnait la balle et la centrait vers la cage d'Abbes. Dececco faisait un loupé mais la "perle noire" bien placée, obtenait le second but.

Le long solo olympien se poursuivait sans résultat jusqu'à la 77me minute ou Andersson, sur une ouverture de Scotti plaçait un gauche très sec qui échouait dans les filets d'Abbès. Quelques attaques olympiennes, pas assez appuyées pourtant, ne parvenaient pas à modifier le plateau d'affichage et M. Tordjman sifflait la fin de la partie sur cette victoire méritée des porteurs du maillot blanc.

Maurice GOIRAND

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ANDERSSON, claque à cinq minutes de la fin

Risque d'être indisponible deux semaines

À la 85ème minute, Gunnar Andersson se mit à boiter et chacun compris que cet accident risquait d'être grave.

Le masseur Giraud "diagnostiqua" un claquage à la cuisse gauche.

Ainsi, le Scandinave sera obligé de demeurer une quinzaine de jours sur la touche. Pourra-t-il jouer contre Sedan ? Il est encore trop tôt pour se faire une opinion à ce sujet la.

Devant le FC Toulouse, les dirigeants phocéens auraient l'intention de placer Rustichelli au centre de la ligne offensive et de faire rentrer Goutheraud. Quels sont les commentaires sur le choc O.M. Saint-Étienne.

L'entraîneur Roessler est satisfait : "Le principal c'était de l'emporter. Voilà deux points qui nous arrangent !".

Le président Robin déclare simplement : "Je n'avais aucune inquiétude à la mi-temps, j'étais persuadé que le score se retournerait aurait en notre faveur !"

Ben Barek, héros de la rencontre ce plein d'Éole : "Avec un tel vent, il était difficile de jouer. J'estime que notre onze s'améliore, il est plus homogène et en meilleure condition physique !"

Quant à Gunnar Andersson, il faisait triste mine : "Vraiment, je n'ai pas de chance !"

Angel lui vouait aux gémonies le mistral et ses frères : "Je préfère la pluie ou le gel !"

Dans le camp stéphanois, les visages n'étaient pas sombres. L'équipe de Snella avait accueilli le verdict avec sérénité.

Le "coach" Snella nous confia avec son habituelle sincérité : "C'est impossible de confectionner un jeu honorable avec un vent pareil et puis les hommes n'ont eu qu'une tenue très moyenne !"

Haond qui effectuait sa rentrée après plus d'un an d'absence s'exclama : "Ah ! ce Johansson quel beau demi centre !".

Abbes se plaignait de sa blessure il s'est ouvert le petit doigt en plongeant : "Je n'ai pu opérer comme je l'aurais voulu ".

Enfin Wicard souffrait d'un coup à la jambe droite.

Alain DELCROIX

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L'exactitude n'est pas la politesse des... joueurs professionnels

Déjà prévu à une heure très tardive le coup d'envoi du match O.M.-St-Étienne a été retardé de plus de cinq minutes, du fait des 22 joueurs.

En effet, à 17h30 très exactement, il n'y avait aucun olympien ni Stéphanois sur la pelouse du Stade Vélodrome. Ceux-ci se présentèrent au petit trot sous les huées des spectateurs. Passe encore que le match se déroule à une heure indue, mais qui soit par-dessus le marché... différé ne serait-ce que de quelques instants parait pour le moins inopportun. Allons, messieurs les professionnels, un peu plus d'exactitude.

M.G.

 

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