OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 21 décembre 1953

 

L'O.M. TROP CONFIANT, A FROLE LA DEFAITE

METZ, plus rapide, plus athlétique, profita de la passivité des Olympiens (1-1)

Les olympiens escomptés fermement glanaient : aux dépens des messins.

Il est un fait, ces derniers ne se présentèrent pas sur la pelouse du Stade-Vélodrome avec des ambitions démesurées.

Ils étaient obligés de présenter une défense fortement handicapée par les absences de Remetter et de Fuchs ; les blancs pouvaient donc supposer que des les premières secondes leurs adversaires bétonneraient à outrance.

Il n'en fut rien. Certes les Lorrains abordèrent la rencontre avec une prudence sans défaillance, mais ils ne fermèrent pas le jeu.

Il joueurs leur chance avec crémerie et beaucoup de vaillance.

Un style mièvre

Il est incontestable que les Olympiens opérèrent avec plus d'élégance que leurs opposants. Il surent tripoter la sphère avec clarté, mais ils firent preuve nettement d'un dangereux excès de confiance, il se sentait supérieur dans le maniement de la balle et ils tombèrent dans le piège de la facilité.

Et, au cours de la première demi-heure, ils acculèlent les Lorrains sur leur bois, mais ils le firent dans un style mièvre, sans envergure, manquant réellement de nerf et de hargne

Le résultat ne se fit pas attendre et Acosta, l'homme aux moustaches fines et au teint cuivré sut trouver que le mot opportunisme pouvait aussi se traduire en paraguayen.

Dosdat domine Andersson

De plus, retombant encore dans une erreur qui leur est familière, les olympiens jouèrent essentiellement, uniquement sur Gunnar Andersson.

Ce dernier n'était pas dans un jour faste, il glissa souvent, ne put pas mettre à profit son diabolique "crochet" et fut mis "en veilleuse" par le solide et puissant Dosdat, qui parut avoir un moteur à la place du coeur.

Le buteur numéro un réduit à l'impuissance, l'O.M. aurait dû pouvoir compter sur ses ailiers, Rustichelli ne fut que l'ombre de lui-même et Goutheraud fut très mal servi.

Dans ces conditions, l'O.M. peut s'estimer heureux d'avoir partagé les points avec Metz.

Une équipe rapide, athlétique

Le team à la croix de Lorraine n'avait pas la prétention de concurrencer Reims sur le plan de la technique. Le bagage de chacun de ces éléments est moyen mais l'ensemble est très homogène et pratique un football direct réaliste.

Les hommes de Rumelhardt très athlétiques et forts combatifs, s'avérèrent plus rapide dans la conquête la balle que les joueurs locaux.

Ils parurent sur la physionomie de ce match en meilleure condition physique que les "blancs" qui ont besoin de ce persuadé d'une chose : aucun match n'est gagné d'avance et le succès se conquiert non seulement à force du jarret mais à la sueur du front.

Corazza a fait oublier Remetter

Les olympiens supposaient peut-être que le jeune remplaçant de Remetter commettrait des bévues. Et ! bien le stagiaire Corazza a fait oublier l'international.

Bien sûr son coeur battit la chamade, l'ancien keeper du Thillot fut impeccable et ne commit aucune faute.

Il intervient en particulier avec beaucoup d'à-propos sur deux coups francs machiavéliques bottés par Scotti et Andersson.

Après l'avoir vu jouer, nous ne sommes pas étonnés que Rumelhardt ait dit de lui : "Si Remetter nous quitte à la fin de la saison, c'est lui qui lui succédera !"

Alain DELCROIX

   ------------

ACOSTA ouvrit le score

SCOTTI le clôtura

15.000 spectateurs garnissaient les gradins du Stade Vélodrome, quand M. Chavigny siffla le début de la rencontre.

Goutheraud se met en relief et Jurini est obligé de dégager en touche.

A la 10me minute, le Paraguayen Acosta décoche un bolide qui se perd sur la piste de ciment rose : 7me plus tard Corazza intervint avec décision sur un coup franc de Scotti ; deux minutes s'écoulent, lorsque Goutheraud tire de près et oblige le keeper lorrain à détourner le cuir en corner.

À la 20me minute, un "boulet" de Linkenheld donne le frisson aux phocéens ; le même élément donne encore du travail à Angel à la 26me minute.

A la 35me minute, Linkenheld se distingue encore puis 60 secondes plus tard, il shoote en force, Angel plonge, il ne peut stopper la sphère et Acosta surgissant comme un diable de sa boîte reprend et marque.

O.M. : 0 ; Metz : 1.

A la reprise, Acosta et légèrement blessé dans un choc avec Johansson, mais cela n'est pas grave.

A la 51me minute, Goutheraud centre au cordeau. Andersson gêne Corazza, une confusion inexplicable se produit devant les bois messins, Scotti à quelques centimètres égalise.

O.M. : 1 ; Metz : 1.

Quelques instants plus tard (57me minute), Rustichelli stoppe irrégulièrement Andersson en pleine course.

Andersson puis Acosta tentent leur chance.

A la 78me minute, Rustichelli adresse une balle à Andersson qui botte avec soudaineté, mais Corazza est à la parade.

A la 82me minute, un coup franc est donné avec habilité par Scotti ; le gardien adverse effectué un arrêt splendide.

Acosta tire trop haut ; Rustichelli à côté, et Salem sur Corazza, et en définitif, l'arbitre, M. Chavigny siffle la fin de la partie sur le score de 1 à 1.

JOHANSSON et DOSCAT

furent les meilleurs sur le terrain

Angel réalisa des arrêts brillants surtout sur des essais de Linkenheld. Il ne bloqua mal qu'une seule balle et eut la malchance de l'avoir reprise par Acosta.

Gransart ne fut pas très à son aise devant Linkenheld ; Salem toujours actif et acrobatique ennuya fort Hess.

Belver fut travailleur et s'efforça de lancer ses d'avants.

Johansson fut sans conteste le meilleur élément de son équipe. Il fit preuve d'une étonnante sûreté et boucla l'incisif Acosta.

Nocentini, après un démarrage difficile, se repris avantageusement.

Rustichelli fut extrêmement décevant, il manqua réellement de vivacité.

Scotti fit de belles choses, mais n'eut pas son rendement optimal.

Andersson n'était pas au mieux de sa forme et la chance ne lui souri pas toujours.

Mercurio fit preuve de zèle, mais ses centres furent parfois imprécis.

Goutheraud sachant prendre des initiatives et montrant de l'intelligence, ne fut pas assez servi.

Corazza n'a rien à se reprocher. Burda tint en échec Rustichelli, Jurilli eut des reprises puissantes. Wattebled fut plutôt éteint. Dosdat a fourni une partie courageuse et soutint son rythme pendant 90 Minutes.

Imbernon se montra vif et couvrit beaucoup de terrain.

Hess fut entêté, mais il tomba sur un Salem intraitable. Grabkowlack ne nous apparut pas dans une condition excellente. Acosta à de redoutables moyens et c'est surtout un shooteur de première force. Wadoux joua le rôle de "chien de berger" avec énormément de persévérance ; enfin Linkenheld, toujours à l'affût, se révéla un tireur redoutable.

En résumé, les meilleurs furent à Marseille Johansson, Salem et Goutheraud ; à Metz Dosdat, Corazza, Linkenheld.

------------

PROPOS DES VESTIAIRES

RUMMELHARDT : "prendre un point à Marseille, cela compte !"

Aux vestiaires, les Olympiens n'affichaient pas une mine réjouie.

Le gardien Angel nous dit d'un ton dépité : "Il vaut mieux ne pas en parler !"

Goutheraud s'exclama avec rancoeur : "Nous avons bêtement perdu un point !"

Johansson nous confia à son tour : "C'est malheureux de ne pas gagner un tel match !"

Belver ajouta : "C'est ennuyeux pour notre classement d'avoir été obligé de partager les points."

L'entraîneur Roessler n'était pas très satisfait : "Les Messins ont joué plus vite que nous. Et le tort majeur de nos hommes fut de vouloir toujours percer par le centre."

M. Robin était du même avis : "nous avons trop joué pour Andersson !"

Quant à M. Bianco, il formula un avis plus optimiste : "Le résultat est fâcheux mais il n'a rien de désastre !"

Chez les Messins chacun était agréablement surpris.

Le coach Rummelhadt était radieux : "Prendre un point à Marseille, c'est un résultat qui compte ! Nous n'avons pas une grande équipe, mais nous jouons volontairement ! Remarquez que nous n'avons jamais bétonné !"

Le Provençal Imbernon, avec un pur accent méridional, nous dit : "Evidemment on aurait préféré gagner, mais nous n'avons pas à nous plaindre !"

Grabkowski, très objectivement admettez ceci : "Les Olympiens jouent mieux au ballon que nous !"

Burda était joyeux : "Il y a longtemps que nous n'avions pas obtenu un score semblable à Marseille !"

Corazza, le jeune stagiaire nous confia : "J'avais le trac au début, mais ça n'a pas mal marché."

Dosdat nous déclara très simplement : "Je craignais Andersson et j'ai accueilli le coup de sifflet avec soulagement !"

A.D.

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.