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Résumé Le Provencal

du 22 décembre 1952

 

LA PREMIERE DEMI-HEURE FUT

FAVORABLE A LENS, MAIS L'O.M.

pour obtenir un match nul équitable (1-1)

(De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE)

LENS (De notre envoyé spécial) - Il faisait frais hier au stade Bollaert et si le ciel - parsemé de nuages légers - avait tendance à s'éclaircir, la pelouse demeurait grasse- trop grasse - des pluies qui l'avait saturée de breuvage pendant toute la semaine.

À l'heure du coup d'envoi, 16.000 spectateurs garnissaient les tribunes et le stade ressemblait à un immense vaisseau animé.

Lorsque nous aurons précisé que ces 160.555 spectateurs laissèrent 2.096.000 francs aux guichets il ne restera pas plus grand-chose à dire sur l'ambiance toute méridionale qui régnait au pays minier.

"L'O.M. était attendue avec impatience et depuis une dizaine de jours on ne parlait plus que de ce match" devait nous affirmer un confrère nordiste.

90 minutes plus tard, les avis étaient unanimes : le stade Bollaert venait de recevoir son meilleur visiteur de l'année.

L'O.M. aussi eut la victoire

à sa portée

Du match lui-même, on peut retenir que la 1re demi-heure fut nettement favorable aux hommes de Dupal ; mais Scotti nous assurera, après le coup de sifflet final, qu'il s'était agi là d'une tactique. Devant le rapide et incisif ailier droit Stopyra, Roessler avait placé Nocentini. C'est dire que Salem portait le N2 et marquait Ludo. Mesas était devant Nocentini et Scotti devant Salem.

Comme il fallait s'y attendre Gransart opéra arrière central et Johansson inter-droit.

Dans le vestiaire, avant le coup d'envoi, Roessler avait recommandé à ses hommes de se concentrer et seul Nocentini se fit rappeler à l'ordre sur ce chapitre, parce qu'il était venu devenu trop "bavard".

Lens manqua le coche

dans la première demi-heure.

Le plan de l'O.M., fait de prudence, n'avait rien d'un système défensif exclusif.

D'ailleurs, on peut dire que l'entraîneur auteur du projet à empêcher Lens de gagner son match dans la 1re demi-heure.

Jusqu'à la 15me minute, Duffuler n'eut pas une seule fois à intervenir, alors que deux fois - très calmement - Scotti avaient brisé une attaque en passant à Poncet.

À la base des offensives locales, Martins très avancé, et Roger Carré, opérant à la manière d'un demi centre d'attaque étaient maîtres du milieu du terrain appuyés par le demi Baujard et surtout Grévin.

Une 1re combinaison Martins - Ludo, échoua à la 5me minute. Puis - 7me minute - Carre mit au-dessus un magnifique shot qui faisait suite à un intelligent travail combiné de Martins et Severo.

Le point culminant de la pression des "gueules noires" se situa à notre sens, à la 19me minute ou coup sur coup, Poncet sauva deux fois en plongeant sur sa gauche et sur sa droite, de très dangereux tir de Martins et Carré.

Le réveil olympien

Vers la 16e minute, quatrième intervention successive de Duffuler, alerté certes de loin. Sans être poussées, les actions qui avaient motivé le... dérangement du keeper nordistes, démontraient que l'équipe marseillaise se hasardait après avoir "tenu".

À la 20me minute, le trio Dard - Andersson - Rustichelli, déséquilibre Marresck et Duffuler fut tout heureux de pouvoir dégager au pied après être sorti de sa surface.

Mais de la 25me à la mi-temps, Lens obtint 3 corners et le but chauffa en 2 occasions, notamment à la 37me minute, lorsque après le 1er tir de Carré, renvoyé par un anonyme défenseur marseillais. Stopyra repris un ras de terre dans le coin droit ; mais Nocentini vraiment excellent renvoya une deuxième fois.

L'O.M. aussi eut la victoire

à sa portée

La reprise allait voir un renversement psychologique de la situation.

Dès la 46me minute, Andersson avait frisé le but. Il devait le marquer deux minutes plus tard sur centre de Rustichelli et avec la complicité du demi droit Baulard.

Pendant un quart d'heure, les blancs allaient vivre dans l'espoir de la victoire et Poncet eut des ailes à la 50me minute pour stopper un centre shot de Stopyra.

Sous l'impulsion du vieux renard qu'est Roger Carré, les Lensois refusèrent de s'incliner. À la 55me minute, un 5me corner ne donna rien mais le 6me, obtenu sept minutes plus tard sur le côté gauche, allait permettre à Stopyra d'égaliser à bout portant.

La pression locale s'accentua et Poncet fut de nouveaux à l'ouvrage. Il stoppa une tête de Martins puis fut dans l'obligation de plonger dans les pieds du même joueur qui (70me minute) du être emporté du terrain.

Si la fin du match fut à l'avantage territorial de Lens, une réaction marseillaise par Rustichelli faillit aboutir mais Andersson (à la dernière seconde) loupa la reprise et le but victorieux.

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SCOTTI (O.M.) et STOPYRA (Lens)

ont dominé le match

LENS (De notre envoyé spécial) - À l'O.M., la palme revient à Roger Scotti qui, malheureusement, fut victime d'une élaboration au mollet droit.

Le capitaine olympien réussit à garder sa culotte immaculée jusqu'à la 85e minute, ou Grevin le prit à contre-pied.

James Poncet ne commit aucune faute ; il n'encaissa pas de but "fada", ce qui semblait jusqu'ici le hanter.

Dès trois arrières, Nocentini avait la tâche la plus difficile avec Stopyra ; il s'en tira avec bonheur, de même que Gransart qui eut le mérite -souvenir de son expulsion du dernier Lens - O.M. - de garder la tête froide, dace à l'impétueux Severo. Sur le lourd terrain Lensois Salem fit une bonne rentrée.

Les deux inters Johansson et Mercurio, abattirent un labeur écrasant parce que très souvent le jeu se déroula dans la surface marseillaise.

Andersson trouva en Louis, un vigilant garde du corps, qui ne l'empêcha tout de même pas, de marquer son but et de faillir réussir le but vainqueur.

Rustichelli fut à la base du tir victorieux de son avant-centre. Quant à Dard et Mesas, ils luttèrent avec leur habituelle obstination.

L'ailier droit des "gueules noires", Stopyra, nous fit grosse impression. Avec lui Louis fut le meilleur de son équipe.

Une constatation : Lens n'a pas de véritable leader d'attaque, car si Severo donna du fil à retordre à Gransart, ce fut surtout dans le duel singulier qui mit les deux joueurs aux prises.

Jean PEYRACHE

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CE QU'ILS DISENT

Henri Roessler : "Quel dommage qu'ANDERSSON ait raté son dernier tir"

ROESSLER :"Je suis content d'avoir remporté un point. Dommage qu'Andersson et raté son tir à la dernière minute. Les inters ont beaucoup valu, mais Johansson a besoin de se réadapter. Quant à Nocentini, il a eu du mal avec Stopyra.

SCOTTI : "Notre tactique défensive du début était voulue. Ça a failli réussir".

GRANSART : "Ce Severo quel "chinois" ! Voyez mon par-tibia. Heureusement que je l'avais !"

Johansson : "Match difficile sur un terrain lourd"

Nocentini et Poncet : "Dommage le but égalisateur ; mais quel diable de Stopyra !"

Coeur des joueurs : "Un point à Lens ? C'est toujours ça de pris"

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DUFFULER

craignait

RUSTICHELLI

LENS (De notre envoyé spécial) - L'adroit gardien lensois Duffuler, était soucieux, avant le match, car on lui avait rapporté les exploits du junior Rustichelli qui, huit jours plus tôt, à Marseille, avait obligé Darui lui-même à sortir le grand jeu, sans toutefois parvenir à empêcher l'ailier droit marseillais de marquer un magnifique but.

A-t-il quelque chose de sorcier ? Nous demanda Duffuler à propos du petit Micou.

Notre vague signe de tête ne rassura pas le dernier rempart des "gueules noires" qui comme Darui, aurait préféré prendre la mesure de Rustichelli (copie de Andersson) à 1.000 km de chez lui

J.P.

 

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