En clôture de la 20e journée, l'OM et Monaco n'ont pas réussi à se départager. Tielemans a répondu à l'ouverture du score de Lopez.

L'homme aux 500 matches disputés avec l'Olympique de Marseille a été mis à l'honneur ce dimanche soir à l'occasion de la rencontre OM-Monaco. Steve Mandanda a reçu trois trophées de la part de Basile Boli et de Mamadou Niang. Présent au club depuis la saison 2007-08, "Il fenomeno" est le joueur ayant le plus porté le maillot de l'Olympique de Marseille. Ce soir face à Monaco, il disputait son 502e match qui s'est soldé par un match nul.

Rudi Garcia a choisi le 4-3-3 pour affronter Monaco. Le coach olympien a décidé de se passer de ses deux attaquants Kostantinos Mitroglou et Valère Germain. C'est le capitaine marseillais, Dimitri Payet, qui occupe la pointe. En défense, Luiz Gustavo est descendu d'un cran pour occuper l'axe central aux côtés de Rolando. L'OM a pris le jeu à son compte, ouvrant même le score, mais à partie de la demi-heure de jeu, il a fait face à une équipe de Monaco plus entreprenante qui a égalisé par l'intermédiaire de Tielemans. Au cours de la seconde période, les deux équipes n'ont pas réussi à se départager.

Titularisé au milieu de terrain, Maxime Lopez a débloqué la situation rapidement dans la rencontre. Le jeune olympien a ouvert le score pour l'OM en décochant une frappe depuis l'extérieur de la surface de réparation trouvant ainsi le petit filet de Benaglio, impuissant. Maxime Lopez a ouvert son compteur puisqu'il a inscrit son premier but de la saison. À noter qu'il avait déjà délivré une passe décisive plus tôt dans la saison, face à Amiens.

À peine la rencontre finie, l'OM a déjà la tête tournée vers son prochain match qui arrive très vite puisque dès mercredi, les Olympiens se déplaceront à Saint-Étienne pour y disputer le match en retard de la 17e journée. Rencontre prévue mercredi 16 janvier à 21 heures.

Non, rien n'a changé

Les Olympiens avaient promis qu'ils montreraient un autre visage. Ce ne fut pas le cas : tenus en échec par Monaco (1-1), ils ont encore été très décevants

Si quelqu'un s'est régalé devant cet OM-Monaco d'une pauvreté affligeante sur le plan footballistique, qu'il nous fasse signe et nous explique comment il y est parvenu... Les quelque 40 000 courageux ayant bravé le froid pour se rendre au Vélodrome hier soir ont davantage souri à la vue du show des Rapetou et de l'oncle Picsou organisé par les South Winners au coup d'envoi qu'à celle du jeu proposé par la bande à Payet. Inutile d'évoquer le cas des téléspectateurs qui, eux, ont eu de bonnes raisons de zapper, ou de s'endormir lentement mais sûrement.

Après avoir été humiliés par les amateurs d'Andrézieux (2-0) le week-end dernier en 32e de finale de la coupe de France, les Olympiens ont cette fois concédé le nul contre des Monégasques relégables et encore faiblards (notamment offensivement) malgré leurs renforts recrutés ces derniers jours à grands coups de millions par leur propriétaire, le milliardaire russe, Dmitri Rybolovlev.

L'OM avait pourtant fait le plus dur en trouvant le chemin des filets dès la 13e minute par l'intermédiaire de Maxime Lopez. Il fallait alors voir la joie du minot formé au club et de ses partenaires, soulagés de prendre si vite l'avantage. Beaucoup pensaient, à cet instant, qu'il s'agissait d'un symbole : l'ex-pensionnaire du Burel (21 ans) fut l'un des Olympiens les moins décevants de la première partie de saison. Mieux, il n'avait pas marqué depuis plus d'un an (son précédent but remontant à l'automne 2017 face à Guimaraes, en Ligue Europa). Une juste récompense, donc.

Oui mais voilà, ça s'est arrêté là. Alors que Thauvin et ses acolytes auraient pu saisir l'opportunité qui leur était donnée d'enflammer la rencontre, ils se sont contentés d'attendre, puis de reculer . La peur au ventre, ils ont regardé les Monégasques prendre confiance. Emmenés par un Fabregas au-dessus de la mêlée, ces derniers n'ont pas mis longtemps pour égaliser, grâce à Tielemans (38). La suite ? La nuit de l'ennui. Simplement coupée par une fin de partie un poil plus animée, qui a vu l'OM croire en une victoire. Mais l'assistance vidéo est passée par là pour annuler un but de "Flotov", en raison d'une faute d'Ocampos sur Benaglio.

Il y avait de quoi être frustré, certes. Sauf que ce serait oublier que l'ouverture du score de Lopez aurait, elle aussi, pu être refusée, puisque le ballon était sorti sur le débordement de l'Argentin (encore lui) qui a amené le coup franc précédant le but... Pas de quoi crier au scandale sur le résultat final de ce piètre match, en somme.

Conclusion de cette bien triste soirée hivernale : non, rien n'a changé à l'OM. On ne parle pas de mercato, bien sûr, parce qu'au rythme où ils avancent, les dirigeants de la maison bleue et blanche risquent de réaliser l'exploit de ne recruter personne (alors même que les besoins sont clairement identifiés depuis des lustres).

Évoquons plutôt le visage affiché par des Olympiens toujours aussi ternes. S'ils ont discuté entre eux cette semaine et vidé leur sac, force est de constater que cela n'a servi à rien : les centres et les choix d'Amavi sont toujours aussi désastreux, Payet s'est encore une fois caché, Strootman a erré sur la pelouse comme une âme en peine...

Quelle sera la recette cette semaine, alors que se profilent deux déplacements à Saint-Étienne et Caen ? Avant de rentrer au vestiaire, hier soir, les Marseillais, Mandanda en tête, sont allés discuter avec des supporters en furie (lire aussi en page 3). Cela les reboostera-t-il ? Il n'y a plus qu'à prier !

 Auteur : Alexandre Jacquin & Jean-Claude Leblois

L'analyse de Rudi Garcia : " Vu le contexte..."

Rudi Garcia : On a eu des temps forts, on a marqué sur ces temps forts, en tout cas sur le premier. Dans les vingt dernières minutes, le but a été refusé. Par contre, on a eu des temps faibles, à la fin de la première et au début de la deuxième. On doit être capables de ne pas encaisser de but. Mais les joueurs ont montré qu'ils étaient un groupe, qu'ils se battaient, qu'ils étaient solidaires, qu'ils jouaient avec confiance. On a vu de la cohésion et du jeu, pas tout le match, mais dans l'ensemble. Vu le contexte, on a fait un match plus qu'intéressant. Les joueurs ont apporté une bonne réponse, il nous manque juste le résultat positif.

Rudi Garcia : Ça ne nous aide pas, c'est une évidence. Les joueurs se sont battus tout seuls. C'est comme ça. Il nous faut gagner des matches pour remettre notre public derrière nous. Personnellement, ce n'est pas important. L'important, ce sont les joueurs, la solidarité qu'ils ont pu afficher, même après le match pour aller voir les supporters. On a vu une équipe de l'OM vivante et combative, parfois talentueuse.

Rudi Garcia : On veut gagner tous les matches. L'avantage du match de mercredi, c'est que tout le monde ne jouera pas car c'est un match en retard. Ce sera difficile, ça va venir vite, il faut s'y préparer. Mais si on montre l'état d'esprit de ce soir, il n'y a pas de raison pour qu'on ne fasse pas un résultat. On ne peut pas se satisfaire de ce match nul, mais vu le contexte, je me répète, les joueurs ont plutôt bien fait.

Rudi Garcia : Oui, sinon je ne serais pas venu. Il faut prendre les bons moments et les moments les plus compliqués. On voit la qualité d'un groupe dans la difficulté. Le mien a montré qu'il répondait présent. On aurait pu voir une équipe amorphe, sans confiance, qui subit et qui perd, mais on n'a rien vu de tout ça. On a vu des actes, pas que des paroles.

Rudi Garcia : C'est un autre débat, on ne va pas en parler ce soir. Il y a aussi le fait qu'il faut avoir du caractère et de la confiance pour jouer le match de ce soir. Et j'ai estimé que c'était trop difficile pour Valère et Kostas. Parfois, on fait des choix par rapport à ce contexte-là. Il faut le comprendre et l'écrire. On ne demande rien, on va combattre tous ensemble. Gagner des matches ramènera les supporters vers nous...

Arrêtez de nous enfumer...

Dans un contexte de crise, les groupes de supporters ont multiplié les messages et les chants vindicatifs

La supplique de Rudi Garcia, vendredi à La Commanderie, n'aura pas eu l'effet escompté. Les supporters de l'OM avaient promis un accueil hostile à Dimitri Payet et sa bande, ils ont tenu parole. Et même l'ouverture du score rapide par Maxime Lopez (13) n'y a rien fait.

Il ne fallait pas s'étonner du calme apparent autour du Vélodrome quelques heures avant le coup d'envoi même si, sur le parvis, beaucoup de fidèles, abonnés ou pas, souhaitaient... la défaite olympienne. C'était à l'intérieur du volcan du boulevard Michelet que tout allait se passer. Aussi, les premiers mots doux ont précédé l'entrée des joueurs pour la présentation des équipes.

La première salve est partie des Fanatics, du côté du virage Nord : "Vous touchez tous beaucoup d'argent, achetez-vous des couilles (sic)". La deuxième n'a pas tardé : "Porter ce maillot est une chance/Lui faire honneur est un devoir", revendiquaient-ils avant d'allumer quelques fumigènes dans un joyeux désordre et de chanter du début à la fin à la gloire du club. À leurs côtés, les Dodgers ont aussi craqué. "Besoin du power point pour mouiller le maillot ?", interrogeaient-ils en référence à Jacques-Henri Eyraud, également ciblé, alors que les MTP envoyaient du bois : "OM Champions Project, OM Nation/Stoppez la communication/Passez à l'action", et, surtout, la palme du treizième degré : "Arrêtez de nous enfumer, on sait le faire nous-mêmes".

En face, le virage Sud n'était pas en reste. Discipliné, le CU84 déroulait des kilomètres de banderoles acides sans s'enflammer. Parmi elles, "Humiliés en coupe d'Europe, en coupe de la Ligue et en coupe de France/Dirigeants, coach, joueurs/Vous êtes la honte de Marseille". Ou encore : "Avant de crier de partout que les fumigènes vont nous exclure de la Champions League/Essayez déjà de vous qualifier". Les South Winners, en revanche, ont sans doute été les plus vindicatifs. Après une animation bon enfant avec des personnages à l'effigie des Rapetou et de l'Oncle Picsou, un cinglant "Vous êtes tous une escroquerie en bande organisée" fleurissait dans leur zone.

Le coup d'envoi n'était pas encore donné... Les broncas se sont succédé, tout comme les célèbres "Mouille le maillot ou casse-toi" et "L'OM, c'est nous", sans oublier le désormais fameux "Garcia démission". L'égalisation de Tielemans (38) a un peu plus accentué la défiance. Les "Dirigeants démission" pleuvaient juste avant la mi-temps et de nouvelles huées... Une pause qui n'a rien arrangé : "Eyraud casse-toi !", reprenaient les bruyants Ultras, avant d'appuyer un sonore "Eyraud, Eyraud, on t'enc... (sic)" pour rythmer une soirée où il y aura eu plus de spectacle en tribunes que sur la pelouse.

Comme un symbole du contexte actuel, c'est sur un "Eyraud démission" que Florian Thauvin pensait avoir trouvé la faille pour redonner l'avantage à l'OM (70), avant que l'arbitre ne fasse appel à la VAR pour le refuser à cause d'une faute de Lucas Ocampos... Insipide sur le terrain, la fin de rencontre aura été animée par les SW87 avec une bande-son des années 80, dont "Push it to the limit", tiré de la BO de Scarface, ou encore "Girls just want to have fun" de Cindy Lauper. Un intermède musical vite interrompu par la reprise des standards olympiens en temps de crise. Et une bronca monumentale.

Après une dizaine de minutes de flottement et un conciliabule au milieu de terrain, les Olympiens, emmenés par Luiz Gustavo et Steve Mandanda, sont allés à la rencontre du Virage Sud. La tension était palpable et l'arrivée de Rudi Garcia en deuxième lame n'a rien arrangé. Idem du côté du Nord. Ambiance...

Auteur : Jean-Claude Leblois