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Résumé Le Provencal

du 06 novembre 1950

SCOTTI, claqué, laisse l'OM

dans l'embarras ... et ROUBAIX l'emporte (2-1)

Réduit à dix le onze olympien n'a pas su s'organiser

Beaucoup de monde au Stade Vélodrome, en dépit de la concurrence du Grand Prix, M. Pinay, ministre des Travaux publics, accompagné de M. Francis Leenhardt, député, Président de la Commission des Affaires économique, assista à ce match O.M.-Roubaix, qui devait être une partie très équilibrée et si l'on prévoyait généralement un succès des locaux, on avait la certitude qu'il serait difficile.

Les difficultés furent si grandes que les Phocéens se sont inclinés finalement par 2 à 1, permettant ainsi aux Nordistes de remporter leur première victoire en déplacement et d'essayer de quitter la zone dangereuse.

Le claquage de Scotti

En première mi-temps, les locaux dominèrent territorialement, ils occupèrent davantage de terrain que leurs adversaires, nantis d'un point d'avance, ils semblaient capables de triompher d'un onze courageux mais très contracté.

A la 30' Roger Scotti sortit du terrain, Giraud le massa avec soin, mais le Marseillais dut regagner les vestiaires, victime d'un claquage à la cuisse droite.

Cette absence devait avoir une influence déterminante sur le jeu local et sur le résultat final.

Les hommes au "maillot blanc" ne surent pas s'organiser et faire front à ce coup du sort.

A ce moment là des consignes sévères auraient dû être appliquées, elle ne le furent pas.

Bouchouk certes fut chargé de remplacer le défaillant, mais le "dix" commença à nager, il ne sut pas appliquer la tactique qu'il convenait.

Vandooren en liberté.

Un bolide de Meuris et un tir puissant de Kretzchmar avaient amorcé le réveil roubaisien ? En deuxième mi-temps, il fut effectif. Sérieusement sermonnés dans les vestiaires, les "Cortistes" abordèrent le combat avec une volonté décuplée.

Beaucoup plus rapides sur la balle, actifs et prompts à se démarquer, il envahirent le camp olympien où le désarroi le plus complet gagnait même les plus flegmatiques. Roger Vandooren n'ayant plus d'avant à marquer vint résolument soutenir son attaque, Bouchouk et Hadad tour à tour ne parvinrent pas à le maîtriser, et l'ex-Lillois fit ce qu'il voulut.

Un premier centre shot de sa part surpris Libérati qui s'avoua battu, enfin une reprise de volée de ce même joueur sonna le glas des espérances phocéennes.

Vaincus les Marseillais pourront arguer qu'il furent forcés de disputer pendant 60 minute de jeu à dix hommes seulement.

Mais cette excuse n'est pas absolutoire. Les boys de Roessler à la mi-temps avaient les atouts en leur possession, un but d'avance et l'évidente inefficacité de la ligne d'avants adverse.

Ils n'avaient qu'à en tirer les conséquences logiques. Il fallait à tout a prix conserver cette maigre avance et pratiquer un véritable béton inélégant mais prudent.

Pour ne pas l'avoir fait, les olympiens ont perdu au moins un point.

A Marseille Johansson et Flamion furent les plus en vue. Le premier mis Kretzchmar dans sa poche et défendit avec une clairvoyance remarquable, le Champenois fut le seul avant marseillais dangereux. Chaque fois qu'il partait la balle au pied, le camp ennemi était en danger.

A Roubaix, le trio défensif Da Rui, Gianessi, Delepaut fut sans reproche, Vandooren fit une partit très brillante ; active et intelligente, quant à Singer il fit "souffrir" Salem.

Alain DELCROIX

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2.514.000 francs

Spectateurs : 12765

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les Buts

11' : Flamion donne une magnifique balle à Sboralski qui tout seul bat Da Rui, celui-ci n'a pas bougé. Les Roubaisiens estiment que le but est entaché de hors jeu mais M. Boes indique le milieu de terrain.

30' : Scotti claqué va sur la touche, Bouchouk glisse aux demis.

37' : Meuris adresse un bolide, Libérati plonge avec brio.

48' : Vandooren s'échappe à l'aile droite, donne un tir plongeant la balle rebondit sur Libérati et entre dans les filets.

60' : Sur une passe de Maruck, Vandooren reprend avec promptitude et loge la balle dans les bois phocéens.

65' : Sboralski manque l'égalisation sur un centre de Flamion

82' : Corner de Dard sans résultat

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M. DANCAUSSE :

"Mes joueurs avaient des souliers de plombs"

M. Dancausse, le président de l'O.M. ne parait pas tellement affecté de l'échec de ses couleurs

"Je redoutais cette rencontre car je rêvais que mes joueurs étaient fatigués. Lorsque j'ai vu Scotti blessé, j'ai compris que nous allions vivre des minutes difficiles. Scotti claqué, Flamion fatigué notre onze n'était plus lui-même. L'équipe a beaucoup plus maîtrisé qu'à Paris. Enfin le championnat est long et il ne reste plus à l'O.M. qu'à vaincre à Sochaux pour compenser ce léger handicap. Aujourd'hui mes joueurs avaient des souliers de plombs!"

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DA RUI : depuis jeudi, je sentais que Marseille nous serait favorable

Bien entendu l'entraîneur joueur de Roubaix affichait une mine réjouir dans les vestiaires et très simplement il nous a dit "il nous fallait un succès. Cela nous était indispensable depuis des semaines nous piétinons trop dangereusement. Aujourd'hui tous mes hommes ont fait leur devoir à la mi-temps je leur ai passé un "petit savon", ensuite ils ont compris. Depuis longtemps je n'avais plus d'attaque, aujourd'hui ce n'était pas parfait, mais j'ai enfin retrouvé mes ailiers. Singner en particulier m'a plu".

"Vous allez peut être rire, s'exclame le sympathique Da Rui, mais depuis jeudi j'avais la conviction que le match de Marseille nous serait favorable. Ce n'était qu'un pressentiment, mais je suis heureux de constater qu'il ne m'a pas trompé !"

 

 

 

 

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