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Résumé Le Provencal

du 27 mars 1950

Dix Marseillais sans brio ont battu

neuf Roubaisiens (2 à 0)

Si l'Olympique a présenté sur le terrain, l'équipe annoncée, par contre Roubaix a apporté de sensibles modifications. Gianessi est à l'arrière, Kopania fait ses débuts comme demi-aile dans l'attaque Leenaert tient le poste avant-centre.

Les équipes commencent par s'observer, sans intentions belliqueuses ; il faut un violent shoot de Bollano sur la barre à la 10me minute, pour réveiller les ardeurs sommeillantes. L'Olympique domine, mais ses avants ne savent toujours pas conjuguer le verbe shooter. Bollano, sur un centre de La Paz attire faiblement, puis c'est un envoi de Bouchouck dans les mains de Darui, et un shoot à côté de Dard.

Kopania est blessé.

À la 35me minute, sur un dégagement de Scotti, le pied du correct capitaine marseillais heurte le nez de Kopania. Le Roubaisien est knock-out. On l'emmène sur la touche ; malgré les soins empressés il ne peut reprendre sa place.

Un pugilat

Après cet incident, la partie reprend avec davantage d'animation. Cinq minutes plus tard Bouchaib, pratiquant l'obstruction devant La Paz, ce dernier s'énerve donne un swing au cortiste qui lui répond.

M. Boes calme les deux adversaires et les renvoie aux vestiaires.

Dès lors, l'intérêt de ce match est pratiquement sapé. À neuf, le C.O.R.T. n'a aucune chance devant dix Marseillais.

À la reprise, les avants olympiens, plus du tout marqués, effectuent quelques incursions dans le camp ennemi.

Pourtant, à maintes reprises, ils se laissent prendre au "système" du hors-jeu pratiqué par les défenseurs nordistes.

But de Dard

Enfin à la 62e minute, Scotti lance Dard ; celui-ci passe Delepaut. Darui s'avance, mais le fougueux Georges l'évite et ouvre le score. Roubaix nullement abattu, réagit. Singier et Leenaert tentent leur chance. À la 80e minute, Hadad devenu intérieur, s'infiltre, donne le cuir à Bouchouk, qui s'en débarrasse au profit de Bollano ; les Roubaisiens croyant l'Italien hors-jeu s'immobilisèrent ; celui-ci poursuit son action et fusille Darui. L'arbitre accorde ce but assez douteux. Le capitaine du C.O.R.T. proteste avec violence. Et la fin est sifflée dans l'indifférence, tandis qu'Abderrahmane butte.

Victoire sans gloire

L'Olympique a triomphé, mais il a fait sans gloire.

Il avait l'avantage numérique et cela aurait été désespérant de ne pas le voir imposer sa loi. Si sa défense fut exempte de reproches, nous avons apprécié un Abder en excellente condition physique, un Rodriguez toujours valeureux, un Scotti à son aise et un Hadad fort entreprenant, par contre l'attaque fut, une fois de plus, désespérante. Elle ne joue pas vite, pire, arrêté ; on dirait qu'elle attend la réaction de l'adversaire et de plus elle ne sait pas shooter.

À Roubaix, dans un ensemble agressif, volontaire, mais aux moyens limités, nous avons retenu Darui, toujours bien placé ; Meuris, décidé et clairvoyant ; enfin Leenaert très rapide.

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Kopania : "Scotti n'est pas pour rien dans ma blessure !"

Dans les vestiaires le blond demi centriste n'avait toujours pas récupéré. Il était encore sous l'impression du violent choc il avait subi sur le terrain. Son nez était enflé mais Kopania ne tempêtait pas envers Scotti, au contraire :

Je sais dit-il que mon coup de pied ne fut pas volontaire, il ne l'a pas fait méchamment. Je n'ai pas eu de chance aujourd'hui. Tant pis !

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du 27 mars 1950

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