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Résumé Le Provencal

du 17 janvier 1977

 

L'O.M. N'A PAS FAIT LE POIDS !

 Sans milieu de terrain

la bonne volonté ne suffit pas

(D'un de nos envoyés spéciaux : Maurice FABREGUETTES)

SAINT ETIENNE - Il ne faut pas en faire un drame !

Nous n'avions jamais pensé que l'O.M. irait prendre le moindre point contre une équipe de St-Étienne animée du désir de refaire une partie de son retard.

Bien que les "verts" n'aient pas encore atteint leur forme européenne de pointe, nous ne croyons pas qu'une autre équipe française aurait pu gagner, hier, à Geoffroy Guichard.

La supériorité de St-Étienne se manifesta surtout dans deux domaines : la prise de ballon par les tacles à l'anglaise et le jeu de tête.

Contre un adversaire aussi décidé, et, qui plus est, enhardi par sa réussite initiale, l'O.M. n'avait vraiment aucune chance.

Jamais défaite ne nous apparut aussi inéluctable. La marge entre les deux équipes était trop grande, pour que même un coup de chance put modifier le cours de la partie.

On accordera, cependant, à l'O.M. le mérite de ne pas avoir volé en éclats, et s'être battu jusqu'au bout, et d'avoir fait preuve, comme contre Nantes, d'un excellent état esprit de corps.

Mais il faut bien quand même l'écrire en toute objectivité. Depuis que l'O.M. est remonté en 1re division, nous n'avons jamais vu une équipe plus faible sous le maillot blanc.

Il faut désormais, en prendre son parti : l'O.M. devra lutter pour accrocher une place au milieu du tableau.

Les grandes aventures nationales en championnat, ce peut-être pour l'année prochaine, ou l'année d'après, mais en tout cas pas pour cette année.

2 A 0 À LA MI-TEMPS, TROP

CHER PAYÉ.

2 à 0 à la mi-temps pour Saint-Étienne, c'était trop cher payé pour les Olympiens. Dans la mesure où leurs moyens actuels et compte tenu de l'absence de Trésor, ils avaient fait presque jeu égal avec les champions de France.

Les deux buts encaissés le furent d'ailleurs sur des coups de pied arrêtés, le premier à la 15ème minute survint au moment ou l'on s'y attendait le moins, alors que Migeon n'avait pratiquement rien à eu à faire jusque-là.

Bracci, en voulant passer à son gardien une balle perdue concéda, bien inutilement, un corner. Ce dernier parfaitement tiré par Larqué, le spécialiste, permit à Patrick Revelli de battre tout le monde, y compris Migeon, mal sorti, d'un coup de tête.

Le deuxième but fut un cadeau de M. Wurtz : un penalty trop généreusement accordé pour une chute de Rocheteau dans une surface de réparation boudeuse. Patrick Revelli ne laissa pas échapper une pareille occasion de conclure à nouveau.

Pendant cette première mi-temps, on avait noté l'excellente tenue de Victor Zvunka, de Bracci, de Gransart, de Fernandez et de Bereta.

À Saint-Étienne, le joueur le plus près de la grande classe européenne avait été Lopez absolument intraitable.

EN DEUXIÈME MI-TEMPS,

LA MARÉE VERTE.

En deuxième mi-temps, changement de scénario. L'O.M. après avoir fait illusion en début de partie, s'effondra complètement.

La cause en est bien connue, elle est d'ailleurs toujours la même.

Bereta, après s'être dépensé comme un beau diable en première mi-temps, fut obligé de jouer pratiquement sur une jambe.

Quant à Alonso, sa faiblesse dans le jeu défensif est absolument chronique.

De ce fait, surtout contre une équipe de Saint-Étienne attaquant toutes les balles sur tous les points du terrain, pour l'équipe de l'O.M. c'était un lourd handicap.

Il est très difficile de se battre pratiquement à huit contre dix. De ce fait, ce fut le temps de la marée verte. On vit les Stéphanois maîtres du ballon et du terrain, attaquer tous azimuts, tandis que l'O.M. produisait une impression d'impuissance.

Les champions de France marquèrent deux nouveaux buts, et cette fois, ce ne fut pas trop cher payé. Avec un rien de chance de leur côté, l'O.M. aurait pu encaisser un véritable "carton".

Le premier but stéphanois de cette mi-temps fut absolument superbe. Sur un centre de Sarramagna de la droite, un coup de tête aussi violent qu'imparable de l'inévitable Lopez. Il est bien certain que Michel hidalgo, en absence de Marius Trésor, n'a pas à chercher en France un autre libéro que le Stéphanois Lopez.

Le deuxième but fut marqué par Bracci contre son camp, mais à la suite d'un tir de Bathenay il est bien certain qu'en cette circonstance, le grand François n'est pas le moindre du monde coupable.

À L'O.M., UN MILIEU

DE TERRAIN À REVOIR

Il n'y a rien de tel qu'un match pareil contre un adversaire très supérieur, pour tester une équipe. Hier, on s'en aperçut clairement en deuxième mi-temps, ou l'O.M. a souffert essentiellement par la faiblesse de son milieu de terrain.

Alonso et Bereta encore que ce dernier ait eu le grand mérite de réussir une très bonne première mi-temps, ne sont pas le moindre du monde complémentaire. Tous deux sont incapables d'assurer la partie défensive de leur rôle, du commencement à la fin de la rencontre, et c'est toute l'équipe qui en souffre.

Cela dit, le point le plus fort de l'O.M. fut, une fois encore, le centre de la défense, Victor Zvunka et Bracci.

On soulignera également le bon match de Gransart qui se comporta fort bien devant Rocheteau.

Fernandez, également, n'a rien à se reprocher. Il abattit de la besogne pour deux durant toute la rencontre.

En attaque, Zlataric, devant Farizon, se montra extrêmement épisodique et pas tellement heureux.

De l'autre côté, Emon sembla faire un complexe devant le redoutable Janvion.

Quant à Noguès, à la fois avant-centre, joueur du milieu de terrain et arrière, il se perdit à vouloir trop en faire.

Dans l'équipe de St-Étienne qui semble revenir progressivement en forme, le grand homme aura été Lopez. Il fut absolument remarquable en défense et surtout sur ses tacles décisifs, et très brillant dans le domaine de la contre-attaque.

Avec lui, Janvion, d'un côté et Farizon de l'autre, sont également à citer.

Le centre du terrain, après un mauvais début de match, se reprit en deuxième mi-temps. On peut croire que Larqué est sur le chemin de la forme.

En attaque, le plus combatif fut Patrick Revelli - ce qui ne surprendra personne - tandis que Rocheteau commence vraiment à inquiéter ses meilleurs supporters.

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Quand plus rien ne réussit...

(D'un de nos envoyés spéciaux : Jean FERRARA)

Personne, même pas les plus chauds supporters, ne s'attendait à voir l'O.M. faire touche les épaules aux Stéphanois sur leur terrain mascotte de Geoffroy-Guichard. Nous l'écrivions nous-mêmes dans ces colonnes, un match nul dans la fameuse arène stéphanoise aurait déjà constitué un authentique exploit.

Mais enfin, après avoir suivi cette rencontre et enregistré son résultat, c'est ni plus ni moins un sentiment de peine que l'on éprouve pour ces infortunés joueurs marseillais.

Oui, le 4 à 0 concédé hier après-midi fait partie de ces scores pénibles à digérer, d'autant que la situation, vous le savez, était suffisamment préoccupant au départ.

Un O.M. largement battu, donc, et à l'encontre duquel on cherche vainement de gros reproches à formuler. Les joueurs se sont donnés avec coeur durant les quatre-vingt-dix minutes.

Mieux, ils avaient empoigné cette rencontre à bras le corps, réussissant même à tenir en respect leurs illustres adversaires

La bonne impression dura exactement quinze minutes. Un petit quart d'heure, au terme duquel, la malchance, ou si vous préférez le sort ironique, se chargea de faire pencher la balance, et ce de façon irrémédiable.

Il y eut d'abord ce corner anodin concédé bien involontairement par Bracci et qui permit aux Foréziens d'ouvrir le score par l'entremise de Patrick Revelli.

Puis l'arbitre, M. Wurtz, ajouta son petit coup de pouce, en accordant à Rocheteau un penalty bien sévère, que le même Patrick Revelli se chargeait de mettre au fond des filets sans rémission.

À 2 à 0, la tâche des Marseillais, de difficile, devenait insurmontable, les deux derniers buts n'ayant en l'occurrence plus guère de signification. Voilà donc pour les circonstances atténuantes.

Il n'en reste pas moins qu'il faut également s'efforcer de regarder maintenant la situation en face. Défaite sévère ou non, la formation olympienne et directement menacée par la mieux placée des équipes relégables.

Il ne s'agit plus désormais de se contenter de paroles ou d'invoquer les caprices du destin, mais bel et bien de sauver le club de la descente en Deuxième division.

Nous pensons notamment au prochain match au Stade Vélodrome, contre Valenciennes, qui va prendre inévitablement un petit tour dramatique.

À partir de cette déroute stéphanoise, le maintien en Division nationale doit être le seul objectif. Certains penseront peut-être que nous sommes bien pessimistes.

Mais quand plus rien ne veut réussir, la seule chose raisonnable à faire et de tirer la sonnette d'alarme.

C'est par une prise de conscience générale, ajoutons-le en conclusion, que l'O.M. parviendra à se sortir d'affaire.

En un mot comme en cent, la situation, sans être désespérée, devient grave.

Tout ce que l'on pourrait dire par ailleurs ne serait désormais que littérature.

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Les réponses aux questions que vous vous posez

- L'O.M. A-T-IL ÉTÉ BATTU PAR UN TRÈS GRAND SAINT-ÉTIENNE ?

- Certainement pas, mais en tout cas, par un Saint-Étienne en net regain de forme et qui, sur ce que nous lui avons vu faire aujourd'hui, à une chance assez sérieuse de terminer au moins dans les cinq premiers et peut-être mieux.

C'est surtout au milieu de terrain que Saint-Étienne possède actuellement une marge de progression. Larqué, qui vient de rentrer après une sérieuse blessure, n'est pas encore à son meilleur niveau.

Mais, si on ne le vit pas beaucoup en première mi-temps, au cours de la deuxième période, il fut bien meilleur. Idem pour Bathenay et Synaeghel qui ont souvent beaucoup mieux joué qu'aujourd'hui. On fera aussi une réserve en ce qui concerne Rocheteau.

Ce juge jeune joueur - sur le compte duquel on a écrit une chanson - fait surtout maintenant de la "mayonnaise".

Mais indiscutablement, le point fort de Saint-Étienne reste sa défense.

Curkovic ne peut être jugé pour l'excellente raison qui n'eut qu'un tir anodin à arrêter, mais Lopez, Piazza, Janvion et Farizon forment indiscutablement une défense de classe européenne.

- JOSÉ ARRIBAS AURAIT-IL DÛ FAIRE RENTRER EN DEUXIÈME MI-TEMPS, BOUZE ET MARTINEZ ?

- Nous le pensons. Il était évident qu'à la mi-temps, l'O.M. déjà menée par 2 à 0 aurait besoin de se battre : pour résister d'abord et tenter sa chance ensuite. Il est impossible de bien jouer content n'a pas la maîtrise du ballon.

Il sautait aux yeux, à ce moment-là, qu'Alonso ne servait plus à grand chose à son équipe et que Bereta, épuisé par ses généreux efforts de la première mi-temps, se camouflait un peu trop sur le terrain.

Nous ne savons pas ce qu'aurait donné l'entrée en jeu des deux jeunes joueurs pas fatigués, mais il nous semble que l'expérience était à tenter. Quand on a le droit de disposer de 13 joueurs, il faut utiliser cette possibilité que donne le règlement actuel.

- FAUT-IL MAINTENIR BRACCI COMME LIBÉRO ?

- Bien entendu, et si vous trouvez une meilleure solution, écrivez-nous. Sans que l'on puisse le comparer à incomparable Trésor, François Bracci a fait, hier ce que l'on peut qualifier d'un bon match. Sans doute fut-il à l'origine du premier but et du 4e de Saint-Étienne mais ce sont des fautes vénielles à côté de tout ce qu'il fit de bon au cours du match.

- L'O.M. EST-IL MENACÉ DE DESCEND EN 2e DIVISION ?

- Nous n'en sommes pas encore là. L'O.M. possède une marge assez confortable par rapport aux équipes les plus menacés. Cependant, comme il faut se montrer prévoyant, il est bon que l'O.M. essaie, pour le moins, de gagner dimanche prochain son match contre Valenciennes, au stade vélodrome, il s'agira d'un match à quatre points. Si l'O.M. venait malheureusement à le perdre, on pourrait alors devenir vraiment inquiet.

Il n'en reste pas moins que l'O.M. va devoir livrer plusieurs rudes batailles pour se maintenir à son niveau actuel, lequel peut se situer, en tenant compte de tout aux environs des 10e et 11e place.

Mais répétons-le, cette équipe est très vulnérable et elle a besoin de beaucoup plus d'indulgence et d'encouragements que des critiques.

M.F.

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ARRIBAS : "Deux buts litigieux, c'était trop..."

(D'un de nos envoyés spéciaux : Jean FERRARA)

On imagine sans peine que l'ambiance des vestiaires marseillais n'était guère à la joie quelques minutes après la rencontre. Les joueurs avaient la tête basse, et M. Meric, le visage crispé, n'avait visiblement pas envie de faire de bien longues confidences. Nous avons pourtant essayé de connaître en premier le sentiment du président.

"Je me demande, nous a-t-il dit, avant même de connaître notre question, si les arbitres, en fin de championnat, prennent rang parmi les marqueurs de buts. Car M. Wurtz, c'est incontestable, a donné un sacré coup de main à notre adversaire. Il a d'abord accordé un penalty pour le moins sévère à Rocheteau, alors que Bereta, quelques minutes plus tôt, avait été abattu dans la surface de réparation stéphanoise sans la moindre réaction du directeur de jeu. Tout cela, à mon sens, n'est pas très sportif. Et je peux vous dire qu'à l'avenir l'O.M., par la voix des dirigeants, récusera M. Wurtz quand il sera chargé de nous arbitrer.

- Quelle incidence, à votre avis, lui avons-vous demandé, aura cette défaite sur le moral des joueurs ?

Vous savez, voilà dix ans que l'O.M. connaît le même genre de mésaventure quand il vient jouer à Saint-Étienne. Je ne vois pas, dans ces conditions, pourquoi ce onzième échec serait plus dramatique que les autres. Il nous reste beaucoup à travailler, c'est certain. Mais soyons tout de même responsable, personne n'espérait prendre deux points sur le stade Geoffroy Guichard".

- Comment entrevoyez-vous l'avenir, président ?

"Je ne suis pas Madame Soleil, nous a répondu M. Meric, le visage encore plus tendu qu'auparavant. Je me garderai donc de faire des pronostics sur la suite de la carrière de mon équipe. Qui vivra verra, comment on le dit populairement".

- Cette formation marseillaise, comment l'avez-vous jugée pour votre part ?

"C'est une question qu'il faut poser aux techniciens. Ce n'est pas moi qui entraîne l'O.M. et ce n'est pas moi non plus qui joue sur le terrain. Alors, si vous voulez en savoir davantage, allez vous adresser aux personnes compétentes. Moi, je n'ai pas d'opinion personnelle à formuler. Ce n'est pas mon travail..."

NOUS N'AVONS PAS BESOIN DE ÇA.

Après ces paroles, plutôt aigre-douce du président, nous avons essayé de connaître l'opinion des joueurs. En premier lieu celle du capitaine.

"L'arbitre, c'est certain, nous a dit Gérard Migeon, a donné un sérieux coup de main à nos adversaires. Et je dois dire que Saint-Étienne n'avait pas besoin de ça. Les Stéphanois m'ont paru en très grande forme, et je me garderai bien de contester leur victoire. Cependant, sur le premier but, Patrick Revelli, avant de marquer, avait commis une faute indiscutable sur moi-même, mais là le directeur de jeu est resté muet.

Ensuite, le penalty que l'arbitre nous a infligé était d'autant plus sévère que Bereta, quelques minutes avant, avait été victime de la même faute sans que le directeur de jeu intervienne. Il y eut donc deux points et deux mesures dans cette rencontre. Je ne prétends pas que l'O.M. aurait pu gagner, mais sans ces deux buts litigieux qui nous sont tombés sur la tête comme un véritable coup de marteau la physionomie de la rencontre aurait certainement changé du tout au tout".

Même opinion pour Bereta, qui, une fois de plus, n'avait pas été épargné par son ancien public.

"Saint-Étienne n'avait pas besoin de l'arbitre, nous fit-il remarquer. Les Stéphanois étaient suffisamment forts à mon sens pour s'imposer d'une tout autre manière. Il n'empêche que les deux premiers buts ont été autant de cadeaux. Et vous savez, quand une équipe visiteuse et menée ici par deux à zéro, autant dire que sa tâche est devenue pratiquement impossible. Je ne veux pas trouver d'excuses, mais voilà trois fois que M. Wurtz nous arbitre et nous cause, je dois l'ajouter, autant de désillusions."

Le plus déçu de tous était sans doute Victor Zvunka, qui, contrairement à son habitude, ne voulut pas faire aucune déclaration. Nous avons respecté son silence, en allant demander l'opinion à François Bracci.

"On ne mérite pas quatre buts, nous dit le grand François avant de passer sous la douche. Nous avions fait pratiquement jeu égal avec Saint-Étienne première mi-temps. Ensuite, bien sûr, les Stéphanois se sont imposés, en équipe que tout le monde connaît. Mais l'O.M., je le maintiens, méritait beaucoup mieux devant le champion de France".

Le mot de la fin, nous le laisserons à Arribas.

C'est, bien sûr, un mauvais coup pour notre équipe, nous déclara l'entraîneur. Je regrette simplement que Saint-Étienne ait marqué à deux reprises sur des buts litigieux. Cela a donné confiance à nos adversaires, tout en causant notre relâchement. L'O.M. qui avait bien débuté, c'est ainsi décontenancé, et contre un rival de la valeur de Saint-Étienne c'est bien entendu un handicap insupportable quand la partie prend une telle tournure. Vous me demandez quelles incidences aura cette affaire ? Il ne faut pas se cacher derrière le petit doigt : notre situation était préoccupante avant le match, elle le sera encore après. Il est toujours navrant pour une équipe d'encaisser quatre buts, mais j'espère que les joueurs ne se laisseront pas abattre et conserveront suffisamment de moral pour continuer à lutter dans ce championnat. Quant à l'avenir, il faut s'accrocher et continuer à travailler. Je me refuse, pour ma part, à croire que tout est perdu. L'O.M., bien que nettement battu, n'a pas démérité. Je me console alors à l'idée que tous nos futurs adversaires ne seront pas de la qualité de ces terribles Stéphanois."

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Larqué : "L'O.M. devra s'accrocher

pour rester en 1re Division"

Dans le camp stéphanois le contraste était frappant entre la joie générale et la déception que nous avions trouvée quelques minutes plus tôt dans les vestiaires marseillais.

"Je suis entièrement satisfait de Saint-Étienne, nous dit, pour sa part, Robert Herbin. Mon équipe a su s'imposer par sa volonté. Et l'O.M., c'est certain, n'a pas réussi à s'adapter aux conditions, notamment à l'état du terrain, très lourd, qui les a sans doute désavantagés. Mais, enfin, nous avons marqué quatre buts et ce score, je le répète, suffit à mon bonheur. Les Marseillais étaient sans doute contractés, par l'enjeu de cette rencontre.

Le président Rocher, lui, laissait éclater sa joie, non pas tellement en raison du score, mais bien parce que des observateurs, avant le match, lui avaient soufflé dans le creux de l'oreille que Saint-Étienne n'était plus la grande équipe que l'on avait connue.

"Voyez que tout le monde peut se tromper, nous dit-il triomphant. Nous avons battu les Marseillais par 4 à 0, alors qu'on ne vienne plus nous dire que Saint-Étienne ne sait plus marquer de buts, ou alors que les Marseillais sont devenus désormais un adversaire bon à prendre... Pour moi, 4 à 0 c'est net et sans appel !"

Jean-Michel Larqué, pourtant, n'était pas tout à fait du même avis que son président.

"L'absence de Trésor, à Marseille, commence à se faire lourdement sentir. Je ne sais pas si l'O.M. parviendra à sauver sa place en Division nationale, mais si elle parvient à atteindre son adjectif, ce que je souhaite sincèrement, sa défense, qui m'a paru bien faible aujourd'hui, devra se montrer héroïque à chaque rencontre. Le rideau défensif des Marseillais m'a paru en effet bien insuffisant : devant l'avalanche de buts qui s'abat dans leur cage, je ne vous le cache pas, à leur place je commencerai m'inquiéter...

J.F.

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