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Résumé Le Provencal

du 13 septembre 1975

  

CATASTROPHE AVANT IENA !

 

L'O.M. s'effondre devant le "petit Nancy" (1-3)

Qui aurait dit, à la mi-temps, que l'O.M. allait se faire battre par Nancy, se serait fait traiter de fou.

Pendant la première période, l'équipe marseillaise, jouant à sa main, avait produit l'impression de devoir gagner ce match sans gloire, mais sans histoire. "Mission accomplie", aurait-on écrit avant le départ pour Iena.

M. De La Palisse l'aurait écrit avant nous s'il avait vécu à l'époque du football. Une partie dure 90 minutes et, en 2e mi-temps, l'O.M. devait réussir le coup de Saint-Étienne à l'envers, c'est-à-dire se faire remonter est largement dépasser.

On devine, sans y avoir été, que le public du stade-vélodrome a accueilli cette défaite absolument imprévue avec des huées et des cris de désapprobation.

Il ne faut cependant rien exagérer, l'équipe olympienne c'est complètement effondrée en deuxième mi-temps, ce qui prouve qu'elle aurait peut-être pu être modifiée avant cette importante rencontre et en prévision de celle qui va suivre.

Ce qui ressort de cette rencontre est que l'O.M. a été trahi par ses cadres.

Nous avions écrit, la veille, que Yazalde et Bereta feraient certainement partie du tiercé gagnant. Ce fut une erreur colossale, ils ont tous deux besoins de repos.

Mais la défense qui, en principe, devait être le point fort de l'O.M., a commis des erreurs capitales. Le capitaine Trésor lui-même s'est monté dans un petit jour, les Bracci n'a justifié en rien sa qualité d'international.

Sur toute la partie, seule Emon s'est montré le plus dangereux des attaquants, tandis que le milieu de terrain, après une première mi-temps pleine et entière, n'a plus su ou donner de la tête en 2e période.

Il est bien évident qu'avant le départ pour Iena, cet échec risque d'être lourd de conséquences.

EN PREMIÈRE MI-TEMPS

ENCORE LA TÊTE

DE BUIGUES

Nous avions assisté à une première mi-temps à sens unique, mais caractérisée par un fait assez rare. L'O.M. dominateur se créa, et d'assez loin, le plus grand nombre d'occasions de buts, tandis que Nancy prudentissime obtenait 7 corners à 1.

C'est assez dire que les contre-attaques lorraines, généralement orchestrées par l'excellent Platini avaient posé des problèmes à la défense de l'O.M.

Cependant le joueur le plus en vue de cette première période fut le jeune gardien Moutier. Après un départ catastrophique il prouva qu'il avait de grandes qualités naturelles encore à l'état brut.

Il s'illustra en tout cas sur sa ligne et sur plusieurs tirs olympiens qu'il alla chercher assez loin.

Une fois encore c'est Buigues qui avait fait la différence d'un coup de tête en hauteur, même si le but est absolument revenu à son camarade Yazalde.

Sur la physionomie générale de cette première mi-temps, le score aurait pu être de 5 à 2 si les buteurs des deux équipes avaient eu un peu de chance, mais il n'est que de 1 à 0 alors que le match allait reprendre.

L'EFFONDREMENT DE L'O.M.

Au début de cette 2me mi-temps, on imaginait mal que Nancy puisse refaire son retard. Nous avions constaté en particulier, sur les nombreux corners en leur faveur, que les joueurs de Nancy se présentèrent à trois attaquants contre six ou sept défenseurs de l'O.M. C'était du gaspillage.

Cependant en sait qu'il suffit de marquer un but pour y croire. Une fois qu'ils eurent égalisé, les joueurs de Nancy se rendirent compte, et ce fut alors leur plus grande surprise, qu'ils étaient les meilleurs sur le terrain.

Devant eux il n'y avait presque rien. Une défense prompte à s'affoler, les attaquants qui, comme Bereta et Yazalde, avaient du plomb dans les jambes et un milieu de terrain invisible à l'oeil nu.

Dans ces conditions il est normal que la sympathique équipe de Nancy ait remporté, hier soir, sa deuxième victoire en déplacement.

La première se situe à Lyon, nous vous le rappelons. Pour terminer, il convient de parler de cette équipe dont on avait fait assez peu de cas. Son gardien le jeune Moutier, a prouvait qu'il avait certainement une brillante carrière devant lui.

Les meilleurs joueurs de cette équipe sans Platini, joueur qui sera rapidement de grande classe internationale, le défenseur central Curbello ainsi que son camarade, ancien Sedanais Caron.

En première mi-temps on avait également noté les grandes qualités offensives du rapide arrière droit Palka.

Excellente note aussi pour nos amis Di Caro et Donnat.

Bref, une équipe qui contrairement à ce que tout le monde avait affirmé, n'est peut-être pas condamnée à la 2e Division.

Tant mieux pour elle !

Maurice FABREGUETTES

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Les Olympiens médusés

INEXPLICABLE

Et bien, voilà démonstration par A plus B que la chance peut parfois servir à quelque chose dans un match de football ! Tout cela pour rappeler qu'on nous avait reproché, un jour, de souhaiter la bonne fortune à l'équipe olympienne avant le déplacement de Lens. Mais il n'est plus temps désormais de revenir là-dessus.

On entendait hier soir, les mouches volaient dans le vestiaire marseillais. Quelle différence avec l'ambiance vécue mardi dernier après la brillante victoire sur Saint-Étienne ! M. Meric, qui faisait les cents pas, cherchait à trouver une explication. Auparavant, le président avait interdit qu'on serve le champagne à l'équipe, comme il est de tradition après chaque match qui débouche sur une victoire ou sur un échec.

Dans un silence de cathédrale, M. Meric nous livra tout de même ses impressions. "La pluie est donc arrivée après le soleil, dit-il. Décidément, le football recèle des secrets insaisissables. Je ne sais pas si l'équipe était fatiguée, aussi bien sur le plan moral que physique, après son match victorieux contre les Stéphanois. Quoi qu'il en soit, nous aurions pu terminer la première mi-temps avec 2 ou 3 buts d'avance. Pendant la seconde période, Nancy a fait le nécessaire pour bousculer un rival qui été devenu l'ombre de lui-même. C'est bien joué, il faut avant tout être sportif. Mais, voyez-vous, à tout prendre, je préfère avoir battu les Stéphanois. Je regrette seulement que l'O.M. n'ait pu continuer sur sa lancée. J'espère toutefois que nous saurons faire front et réagir le plus tôt possible, à commencer par le match et qui nous attend mercredi prochain à Lena".

JACQUES BONNET :

"VOILÀ QUI DEMANDE

RÉFLEXION"

Jacques bonnet ne pas eu de chance, lui non plus, pour la première fois ou il devait prendre la succession de son ami Jules Zwunka. Nous lui avons demandé quelles étaient, à son avis, les raisons de l'effondrement de l'O.M.

- Est-ce que la fatigue d'après-vous, a joué un rôle dans ce match ?

- Dans les entraînements de ces derniers jours, nous a-t-il répondu, rien de laisser prévoir que l'équipe était fatiguée. La preuve, nous avons largement dominé en première mi-temps. C'est seulement un manque insolent de réussite qui a permis à Nancy de rentrer aux vestiaires à la mi-temps avec un seul but de retard.

- Pensez-vous que la sortie de Baulier a désorganisé le jeu de l'équipe, et était-il opportun de confier la place d'arrière droit à Albaladejo ?

Pendant la mi-temps, nous avons essayé de savoir si Baulier, touché à la cheville, pouvait poursuivre le match. De l'avis de tous les responsables médicaux, il ne devait pas poursuivre. Nous avons fait rentrer sur le terrain car l'arrière, à ce moment-là, ne tenait absolument pas à sortir. Ensuite quand il s'est rendu compte de la gravité de sa blessure, il a reconnu que c'était une sage décision. Nous avons pensé ainsi que de confier la place d'arrière à Albaladejo était la meilleure solution.

- Était-il prévu, avant le match, que Fernandez rentrerait en cours de jeu ?

- Non, nous n'avions pris aucune décision à ce sujet. Maintenant, selon les circonstances et si l'O.M. notamment avait largement mené à la marque, nous aurions pu envisager de voir à l'oeuvre notre jeune milieu de terrain.

- Quel rapport allez-vous faire à Zvunka ?

-Il est difficile de se prononcer à chaud. Je vais réfléchir jusqu'à demain (aujourd'hui pour nos lecteurs). Je crois cependant que le match de 3e Division - qui se déroulera dimanche au stade de l'Huveaune contre Menton - sera déterminant avant de désigner les titulaires pour Iena.

Les joueurs, eux, n'avaient guère envie de parler, et on le comprend sans peine. René Charrier nous disait que cette défaite là était inexplicable. Marius Trésor, lui, estimait que l'absence d'Albaladejo au milieu du terrain avait désorganisé toute l'équipe. Leurs camarades sont pour la plupart restés muets. Et, pour ne rien vous cacher, nous n'avions pas le coeur, hier soir, de leur poser beaucoup de questions. Signalons pour finir que Baulier souffre d'une assez forte entorse à la cheville et qu'il sera vraisemblablement indisponible pour le match de Coupe d'Europe.

Jean FERRARA

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L'ombre d'Hector

On ne donnait pas cher de la peau de ces gentils petits lorrains...

Timides, modestes, candides, promus en un mot qui venaient se jeter dans la gueule béante du fauve.

Antoine Redin - bien joué de sa part - avait même poussé à la roue se déclarant consterné par la cinglante victoire marseillaise sur le champion de France, laissant sous-entendre lui-même qui ne savait trop à quelle sauce seraient mangés les siens.

Pour tous les spectateurs, le succès ne faisait aucun doute. Seul subsistait l'inconnu du bonus... Logique puisqu'on était en droit d'attendre beaucoup des onze hommes qui avaient terrassé les presque invincible s stéphanois.

Mais, par bonheur, le football et la logique ne font pas bon ménage. Grâce à quoi, il demeure aussi captivant qu'au premier jour !

Même après 45 minutes de jeu pourtant on ne donnait toujours pas cher des chances lorraines.

L'A.S.N.L. en cette première période était apparue nettement dépassée par les événements. Confirmant en quelque sorte les résultats passables et son standing plus que moyen.

Mais en fait, on le compris avec le recul, c'est durant cette première période que l'O.M. perdit la partie.

Deux facteurs jouant dans l'affaire un rôle déterminant.

La magnifique partie du jeune gardien lorrain Moutier, tout d'abord, qui multiplia des arrêts de classe et bénéficia par ailleurs, comme tout portier en état de grâce, d'une chance certaine.

La non réussite de Yazalde ensuite, qui priva son équipe d'une victoire semblant inéluctable avant la pause.

L'Argentin ne fut hier soir que l'ombre du chasseur de but de haute lignée qu'il était en réalité.

Les occasions s'offrirent à lui en cascade sans qu'il puisse en concrétiser plus d'une.

Avec d'autant de poisse que le bondissant Moutier avait de réussite...

Cette réussite que l'O.M. avait eue contre Saint-Étienne et qui se refusa obstinément à lui sourire hier soir.

Les Marseillais menés à la marque tentèrent bien de partir à l'abordage suivant la ligne de conduite qui leur avait réussi mardi.

Mais la fougue seule ne saurait toujours suffire à changer la face d'un match. D'autant qu'en la circonstance, les olympiens en oublièrent leur football.

Il ne restait plus qu'aux vaillants petits nancéiens qu'à préserver leur avance, ce qu'ils firent avec l'acharnement et l'application qu'ils avaient affichés - rendons leur cette justice - depuis le début de la partie.

Ainsi est la fortune, instable, ainsi est le football.

Alain PECHERAL

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DI CARO : "Nous avons été délivrés de la peur"

Dans le camp lorrain régnait la joie la plus complète et l'entraîneur Redin se montrait évidemment fort volubile : "Quand on est donné archi-battus on fait toujours un bon résultat. Ce match n'a pas échappé à la règle. Nous n'étions pas venus pour gagner, mais nous avons su se saisir notre occasion !"

Le délégué général du club M. Cuny était radieux : "J'avais demandé à nos hommes de ne pas s'énerver, et je pensais que les Olympiens après leur victoire sur Saint-Étienne, pouvait être déconcentrés. C'est ce qui s'est produit. Les Marseillais ont piétiné en première mi-temps. Ensuite nous avons eu d'avantage d'assurance et nous avons su prendre la direction des opérations. Les Lorrains n'avaient plus peur de leurs adversaires ! J'ai été très satisfait du comportement du jeune gardien Moutier qui disputait son second match dans l'équipe, et de Platini qui affichait une grande autorité."

L'ex-Marseillais Di Caro jubilait

"Depuis le début de saison, nous avons toujours joué avec la frousse. Cette fois-ci c'était différent. Nous avons été délivrés !"

Quant à l'autre Marseillais Donnat, il demeurait plus mesuré : "Evidemment nous sommes très contents, et notre victoire est absolument logique. Maintenant il faudra la confirmer en particulier devant Strasbourg notre futur adversaire !"

Alain DELCROIX

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

Placé dans le calendrier 3 jours seulement après O.M. - Saint-Étienne, ce match a-t-il souffert, sur le plan du succès populaire, de cette concurrence ?

Pas tellement, puisqu'il y eut tout de même plus de 20.000 spectateurs. Mais on pourra toujours épiloguer bien entendu sur l'affluence qui aurait été enregistrée dans des circonstances plus favorables. D'autant que sans la retentissante victoire sur les champions de France, il eut sans doute fallu réduire le nombre d'entrées enregistrées hier soir de moitié.

Une fois de plus donc, le calendrier paraît diantrement mal équilibré : chaque équipe se déplaçait reçoit 2 fois consécutivement dans la saison, c'est entendu, mais en période hivernale où l'on se joue que le dimanche, ce désavantage est moins apparent. Heureusement tout de même pour l'O.M. (et pour le groupement) que le football, vaille que vaille, c'est toujours recette à Marseille.

Qui est Moutier ?

La question mérite d'être posée, puisque le jeune gardien lorrain, pratiquement inconnu du grand public, médusa le stade par des parades sortant véritablement de l'ordinaire. En fait Moutier n'est pas tout à fait débutant puisqu'il est le gardien titulaire de l'équipe de France militaire. Il a 20 ans et joue depuis 4 ans à Nancy après avoir fait toutes ses classes à Lunéville.

Et il a certainement un bel avenir devant lui, puisqu'au dire de nos confrères lorrains, il fit une bien meilleure partie encore mardi soir à Nancy devant Nantes.

Pourquoi Baulier est-il sorti en 2e mi-temps ?

Parce qu'il souffre d'une grosse entorse à la cheville qui risque fortement d'hypothéquer sa participation au match du 17, à Iéna.

Mais ce n'est qu'après le repos que l'ex-Messin sentit la douleur l'envahir. D'où sa sortie quelques minutes seulement après la reprise.

Cette modification a-t-elle eu une influence sur le comportement de l'équipe ?

Certainement encore que le jeune Fernandez puisse être créditée de débuts très encourageants dans un contexte pourtant empoisonnée.

Mais le passage d'Albaladejo au poste d'arrière droit fut d'autant de perdu sur le plan de rendement offensif.

N'oublions pas que c'est sur une de ses transversales, reprise par Buigues, que Yazalde avait pu ouvrir le score.

Cela dit, il faut évidemment chercher ailleurs que dans la sortie de Baulier les raisons de la déconvenue olympienne.

A.P.

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Résumé La Marseillaise

du 13 septembre 1975

 

Pour un O.M. aux jambes lourdes

Plus dure a été la chute !

vingt mille spectateurs, qui avaient voulu voir et applaudir les vainqueurs de Saint-Étienne, sont tombés de haut... et leur équipe favorite en même temps... Entre mardi et hier, le mot qui avait été le plus souvent prononcé dans les milieux qui s'intéressent de près au football et à l'O.M. était "bonus", espoir suprême et suprême pensée. Ce mot "bonus", nous l'avons entendu crier sur l'air des lampions, mais sur le mode ironique, après le troisième but de Nancy. Et il est probable qu'au train où les choses, alors, se déroulaient, il n'aurait pas fallu que la partie dure un quart d'heure de plus pour que l'on assiste à ce sacrilège. Que s'était-il passé, qui puisse expliquer que, pour l'O.M., si dur ait été la chute ? L'équipe marseillaise sur l'euphorie ayant suivi sa victoire Saint-Étienne, n'avait pas mal abordé la partie, devant un adversaire extrêmement courageux, et aux excellentes intentions. Les Lorrains étaient certes dominés, ce qui n'était pas une surprise, mais ils ne manquaient aucune occasion de contre-attaquer vigoureusement. Ils se montraient même beaucoup plus entreprenants que les Stéphanois quelques jours plus tôt. Il est certain que l'O.M. eut, au cours d'une première mi-temps à son avantage, de nombreuses occasions de creuser l'écart. S'il n'y parvint pas, ce fut pour deux raisons essentielles. Ses attaquants, Yazalde en particulier, manquèrent d'efficacité, en mettant à côté des balles qui paraissaient destinées à finir leur course au fond des filets lorrains, et le jeune gardien de 20 ans Michel Moutier, fit le reste. Si lâcha de nombreuses balles, dont l'une allait être tout de même utilisée par Yazalde, il eut plusieurs parades déterminantes. Ce petit diable blond, plongeant et bondissant, allait prendre confiance au fil des minutes, et donner en même temps confiance à ses coéquipiers complexés depuis le début de saison, par leur manque de réussite. Il joua donc un rôle déterminant dans la déconfiture de l'O.M. Ce dernier aurait fort bien pu mener par trois buts d'écart à la mi-temps que personne n'y aurait trouvé à redire, mais les choses, en football, étant ce qu'elles sont, on ne peut reprocher aux visiteurs d'avoir mieux exploité une seconde période toute à leur avantage, et de s'être montrés, en fait, plus adroits que leurs hôtes. Car ce "bonus", réclamé par dépit amoureux par le public, ils le frôlèrent bel est bien, si l'on considère que Platini se vu refusait un but pour hors-jeu imaginaire, alors qu'il avait salué, à toute allure, la défense marseillaise au passage, et que Dussier, servi par ce même Platini, s'était trouvé tout seul devant Charrier, sans parvenir à battre le gardien international, heureusement inspiré. Il y avait eu, aussi, une fausse énorme sur Lerebours, non sanctionnée, qui incita sans doute à la récidive, M. Vautrot à moins d'indulgence.

Nous avions écrit que, contre une autre équipe que Nancy, l'O.M. après les efforts consentis pour remonter et vaincre Saint-Étienne, pouvait fort bien marquer le pas et connaître une mauvaise surprise. Nous allons tout simplement sous-estimer à la lumière de résultats peu flatteurs, les possibilités d'une équipe Lorraine homogène et en excellente condition physique. Le football français est aussi fait que le dix-neuvième, quand il en veut, est supérieure au tenant du titre dans un mauvais jour. Nous croyons que l'O.M., comme nous l'avions fait, sans prendre son match à la légère, sous-estima quelque peu son rival. Les Marseillais ne crurent jamais qu'ils pouvaient être véritablement en danger, et les choses se passèrent comme elles devaient se passer. Aucun relâchement volontaire ou non, n'est permis dans une compétition ou les adversaires sont si près les uns des autres en valeur absolue.

Un observateur étranger, qui aurait ignoré quel était le candidat au titre, aurait pu s'y tromper, de même que mardi dernier. Si Boubacar, Emon, Charrier, n'ont pas été inférieurs à la réputation, on a vu, dans les rangs d'en face, tout aussi bien, avec Moutier, Curbelo, Caron, Rubio évidemment Platini, que l'on pourrait essayer en équipe nationale avec autant de succès que Emon ou Rocheteau.

Nous pensions que l'O.M., mis en confiance par sa victoire sur Saint-Étienne, et sur sa lancée, pouvait faire "un truc" à Iena. Sa défaite remet tout en question. C'est bien dommage.

Louis DUPIC

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Marius Trésor : un sérieux

avertissement avant Iena

Jules Zwunka va donc avoir de mauvaises nouvelles à son retour de Iena. Le rapport de Jacques Bonnet ne manquera pas de poser des problèmes à l'entraineur marseillais avant la rencontre de mercredi prochain. Hier soir le coach intérimaire de l'O.M. tentait d'expliquer et d'analyser la défaite par un maximum de calme. "Tout a bien marché en première mi-temps et c'est miracle pour Nancy si nous ne sommes pas retourné au vestiaire avec un avantage plus consistant. Ensuite il y a eu bien sûr la sortie de Baulier, une désorganisation certaine et quelque gars ont également accusé un coup de pompe sérieux. Les visiteurs ont bien joué le coup, ils ont réussi tant mieux pour eux, dommage pour nous..."

Robert Bouygues pourtant actif dans cette rencontre nous confiait. "En seconde période j'avais les jambes lourdes et j'ai certainement payé les efforts de mardi dernier... Je pense qu'il a dû en être un peu de même pour les copains. Mais ceci n'explique pas tout."

Le plus déprimé des joueurs restait sans aucun doute le capitaine Marius Trésor qui avait du mal à digérer l'échec.

"Quel gâchis ! Battre Saint-Étienne et perdre contre Nancy. C'est idiot, surtout à quelques jours de notre match de coupe d'Europe. J'espère que cela n'influera pas trop sur le moral des gars et que ce sérieux avertissement va nous servir à quelque chose. Quant au public, je suis assez déçu par son comportement vis-à-vis de l'équipe. Certes nous avons mal joué en seconde période en partant tous à l'abordage au lieu de serrer les coudes mais quand même. Ce n'est pas en nous sifflant et en insultant que nous nous mettrons à mieux jouer".

Pour l'heure il reste donc cinq jours aux marseillais pour récupérer, se refaire une santé et un moral à toute épreuve. Mais après avoir vu la vie tout en rose, il ne serait pas bon de la regarder tout en noir. Les choses du football sont ce qu'elles sont et l'O.M. a encore de bons atouts pour se comporter plus qu'honorablement à Iena...

 

 

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