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Résumé Le Provencal

du 26 mai 1974

 

St-ETIENNE TERMINE EN BEAUTE

Au sacre des Stéphanois, l'O.M. a bien joué son rôle (3-1)

 

Les commentaires

SAINT-ETIENNE - L'O.M. a donc terminé sa saison comme il l'avait débutée, par une défaite devant Saint-Étienne, une défaite comme la première d'ailleurs, qui n'a rien de déshonorant.

Devant 25.000 spectateurs stéphanois, idolâtre, et face à une équipe très loin d'être démobilisée pour cause de Coupe de France, les Olympiens ont fait feu de tout bois pendant près d'une heure, surprenant même le public par une réelle aisance offensive dans leurs meilleurs moments.

On ajoutera que l'essentiel de la différence entre les deux équipes fut faite par des tirs de loin tandis que Curkovic intercepta deux fois à bout portant des tirs, l'un de Emon, l'autre de Buigues avant de s'incliner simplement sur un tir du même Emon.

Mais n'ergotons pas : Saint-Étienne possède bien sur, cette saison, la meilleure équipe de France, et ce que nous ont montré hier soir Larque et ses camarades mérite un coup de chapeau.

LARQUE :

UN VRAI BOLIDE

La première mi-temps fut équilibrée et jouée sur un rythme assez élevé étant donnée les circonstances. Un vrai et bon match de championnat, en somme.

L'O.M. n'ayant que son honneur à défendre, fit ce que l'on pouvait espérer d'une équipe décontractée, mais désireuse de plaire.

À la 15e minute, l'O.M. s'était créé les meilleures occasions et menait par trois corners à 0. La réaction stéphanoise fut brutale et marquée, au propre et au figuré, par un tir de 25 bons mètres et Larque d'une violence telle que le ballon passa au-dessus de la tête Kraft sans que celui-ci ait pu esquisser un geste de parade.

Mais sur l'ensemble de ces premières quarante-cinq minutes, l'O.M. avait été beaucoup mieux qu'un simple faire-valoir du champion en titre.

Leclercq, Emon pour leur précision et leur sens du jeu, Buigues pour son activité et Trésor pour toutes les qualités qu'on lui connaît, avaient largement rivalisé avec les Stéphanois.

Chez ces derniers, Larque avait confirmé sa classe et sa condition internationale ; Bereta aussi bien dans le cadre d'une équipe aux rouages parfaitement huilés et qui, collectivement, est un modèle pour les autres clubs de France.

 EMON

SAUVE L'HONNEUR

La deuxième mi-temps confirma la première.

Indiscutable supériorité de Saint-Étienne, mais bonne défense de l'O.M. devant un adversaire soutenu par la ferveur de tout son public.

Ayant obtenu le bonus réclamé par la foule, les champions de France, estimant sans doute leur mission accomplie levèrent un peu le pied en fin de match, ce qui permit à l'O.M. de repasser franchement à l'attaque.

Un but de Revelli, un but de Bathenay, auxquels répondit un but olympien d'Emon, lequel méritait bien aujourd'hui de sauver l'honneur de son équipe, bref une rencontre très animée, fort plaisante, et à laquelle les Olympiens apportèrent leur part.

Au sacre de Saint-Étienne, l'O.M. n'a pas joué qu'un petit rôle.

Maurice FABREGUETTE

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Ils disent

Fernand MERIC :

"Nous avons joué le jeu

Ambiance sereine dans les vestiaires olympiens, puisqu'aussi bien ce match, on le savait depuis mercredi dernier, n'avait pas une importance vitale. Et l'on s'intéressait surtout aux résultats des différents clubs menacés par la descente.

Jean-Paul Kraft, ainsi, passa par des états d'âme bien différents en apprenant les résultats successifs de Troyes et de Nancy.

Pour le président Fernand Meric le contrat marseillais avait, dans l'ensemble, était rempli

"Évidemment, nous avons eu en 2e mi-temps un net passage à vide de dix minutes, dont nos adversaires ont su profiter au maximum. Mais nous étions venus avant tout pour jouer un football offensif et offrir un bon spectacle. Je crois que l'on peut dire que nous y sommes parvenus. Par ailleurs, nous ne devons pas oublier l'excellente performance d'une formation stéphanoise très complète et dont nous ne cherchons pas à nier la supériorité. Mais, je le répète, l'essentiel pour nous était de jouer le jeu et de plaire, dans la mesure du possible, au public. Une attitude différente ne nous eût d'ailleurs pas apporté quelque chose."

Pour le vice président, M. Heuillet, le public stéphanois, précisément, avait joué un rôle important.

"Il remplit son rôle de façon formidable, soulignait-il. Et n'a cessé d'encourager son équipe tout au long des 90 minutes. Il y a vraiment ici une communion extraordinaire entre l'équipe et ses supporters".

Jules Zvunka, lui, faisait plutôt grise mine : non pas qu'il eut des reproches particuliers à adresser à ses hommes, mais le gagneur qu'il est a toujours un peu de mal à accepter une défaite. Ceci devant, bien entendu, être pris dans le meilleur sens du terme.

"C'est vrai, reconnaissait-il ; je ne suis jamais content quand on perd, et je suis sûr, d'ailleurs, que la plupart de mes joueurs, même s'ils ne le disent pas, réagissent comme moi. Je crois que le résultat a basculé dans les premières minutes, car nous ne se sûmes pas alors concrétiser les occasions qui s'offraient à nous. Je crois bien que si nous avions réussi à ouvrir le score, la suite de la rencontre en eut été profondément modifiée. Ceci dit, il n'est, bien sûr, pas question de contester la suprématie les Stéphanois, qui méritent à mon avis leur titre de champion de France."

"C'est égal, en renchérissait Magnusson, ce stade Geoffroy Guichard est décidément notre bête noire ; je n'y ai personnellement jamais gagné, même au temps de nos meilleurs résultats. Même au temps où nous faisions le doublé, il a toujours fallu nous incliner. Ce soir, pourtant, je crois que nous avons accompli une bonne première mi-temps. Dommage qu'il y ait eu, d'une certaine façon, la manière, mais pas le résultat."

Enfin Robert Buigues nous glissait, non sans une nuance d'ironie : "Eh bien, ce match, que certains prétendaient explosif, s'est somme toute très bien passé. Il n'y a pas même pas eu un coup de pied à déplorer".

Pour terminer, et puisque les Olympiens se trouveront dès demain en vacances, voici où quelques-uns d'entre eux iront prendre quelques jours de repos : Emon : il n'ira pas loin... à Carry-le-Rouet. Kraft : quelques jours en Alsace, puis un séjour en Suisse. Leclercq : dans sa famille près de Valenciennes. Bracci : au Cap d'Antibes. Buigues : Paris, puis en Italie. Le Boedec : Paris. Lopez : à Cresp. Magnusson en Suède, mais seulement dans huit jours après avoir décidé son avenir.

Enfin, Jules Zvunka ne prendra, lui, pas de repos. Il part dès demain, et pour quinze jours, suivre le stage des entraîneurs.

Alain PECHERAL

 M. ROCHER : "LE PLUS BEAU

DES TITRES DE ASSE"

Dans le vestiaire stéphanois, c'était l'euphorie que l'on devine. M. Rocher, rayonnant, répéta à peu de choses près, les propos qu'il avait tenus mercredi à Nîmes, ou son équipe avait été sacrée :

"Ce titre, auquel personne ne voulait croire, et de loin le plus beau de tous ceux que nous avons conquis."

Quant à Herbin, il s'estimait évidemment satisfait du comportement de ses hommes, qui avaient su tout à la fois soigner leur popularité en remportant la victoire que le public attendait, et préparer utilement leur demi-finale de coupe. Car, pour les Stéphanois, la moisson de lauriers n'est peut-être pas encore terminée.

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

Première question : l'O.M. doit-il chercher un ailier gauche ?

Réponse : Certainement non. L'O.M., qui va garder Kusowski, possède maintenant en Emon un titulaire à ce poste, ayant fait ses preuves.

Emon est avant tout un joueur technique, mais aussi adroit, qui ne l'oublions pas, au cours de cette fin d e saison, a fait deux fois pencher la balance pour l'O.M. au cours de matches capitaux.

Une première fois à Lens et une deuxième fois contre Nantes.

Nous ne nous sommes pas pressés pour conclure, car avec les jeunes joueurs il faut toujours se montrer patient et faire preuve de constance.

Mais, maintenant, notre conviction est faite. Il serait ridicule de cherche en France un ailier gauche qui, à part peut-être Saramagna, serait certainement moins bon que Emon.

Sans compter que l'Olympien étant très jeune et disputant sa première saison professionnelle, possède encore une grande marge de progression.

Q. - M. Wurtz a-t-il maintenant la classe internationale ?

R. - Nous le pensons. Pendant longtemps, M. Wurtz, à coté d'indiscutables qualités, commettait à notre avis, l'erreur de vouloir trop en faire.

En quelque sorte, il s'accordait une trop grande place sur le terrain, confondant parfois l'arbitrage avec un numéro de cirque.

Hier soir, tout en étant présent sur tous les points du terrain, car sa condition physique est remarquable, il se montra très sobre, réalisant ainsi un arbitrage en tous points remarquable.

A notre avis, M. Wurtz méritait d'être choisi pour arbitrer quelques matches au cours de la prochaine Coupe du Monde.

Q. - Quelle est la principale force des Stéphanois ?

R. - Il est bien évident que les Stéphanois possèdent dans leur équipe quelques joueurs de grande classe : Larque, Bereta, Curkovic et Piazza, etc... Mais ce qui fait le principal force de cette équipe est son jeu collectif.

C'est la seule en France qui puisse se passer de plusieurs titulaire sans que la qualité de sa production s'en ressente. Dernier exemple : Synaegel, blessé on a mis à sa place un attaquant repenti, Janvion. Or, hier soir, comme mercredi dernier à Nîmes, on ne s'est nullement aperçu qu'un titulaire, pourtant international, manquait dans l'équipe stéphanoise. C'est que les joueurs qui viennent de l'équipe réserve sont habitués à jouer comme les titulaires. Même style, même technique et même tactique surtout.

Saint Etienne, cette saison, a marqué sa supériorité sur l'ensemble des clubs français, grâce surtout à son organisation et à son excellent travail intérieur.

M.F.

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Le fait du match

Le bombardement de Larque

Le capitaine stéphanois Larque a fait, hier soir, une véritable et admirable démonstration de tirs à distance.

Le but qu'il marqua à Kraft de 30 mètres fut un authentique bolide qui, avant de passer au-dessus de la tête de l'infortuné gardien de but olympien, alla faire trembler les filets. Mais ce ne fut pas tout. En cours de match, Larque réussit, de toutes les distances, toute une série de tirs qui passèrent extrêmement près de l'encadrement olympien.

Avec un rien de chance, Larque pouvait, hier soir, marquer deux ou trois buts d'anthologie.

On se demande, en ce moment, quel joueur peut, en France, faire mieux à ce poste que le Stéphanois.

D'ores et déjà, on peut estimer qu'il est devenu indiscutable dans l'équipe de France. Sa frappe, en tout cas, est une véritable merveille et il s'en sert aussi pour passer. C'est d'ailleurs sur l'un de ses centres que l'O.M. encaissa son deuxième but.

On peut penser que Larque est en train de devenir l'égal des grands spécialistes européens à ce poste, tels Overath ou Natzer par exemple.

M.F.

 

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