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Résumé Le Provencal

du 05 avril 1973

 O.M. : Victoire archi-méritée et collective

STRASBOURG pris à la gorge

s'en tire à bon compte (3-1)

En 1973, la meilleure façon d'empêcher quelqu'un de parler est de prendre le micro d'une main ferme... et de ne plus le lâcher, malgré les objurgations du meneur de jeu.

C'est la tactique, simpliste et efficace à la fois, qu'employa l'O.M. dès le début de la rencontre.

Pris sous un véritable ouragan de passes, de démarquages... de surtout très largement battu dans la lutte pour la possession du ballon, les Alsaciens passèrent une première demi-heure très inconfortables.

Incapables de placer une parole, sans cesse pressés devant leur but, ils furent rapidement réduits aux expédients défensifs, pour éviter un déluge de buts.

Le football n'étant jamais une science exacte, l'O.M., ayant obtenu dix corners et raté cinq ou six occasions franches et relativement faciles, ne devait marquer, au cours de la première mi-temps quatre buts assez inattendu.

Un tir du gauche de Bosquier d'une bonne vingtaine de mètres, que Montes, sans doute gênée par ses partenaires, se contenta de regarder passer.

Plus curieux encore, alors que l'O.M. avait dominé le jeu autant que faire se peut, un tir de Molitor vint percuter l'intérieur de la transversale située au-dessus de Carnus.

Pour un millimètre, c'était l'égalisation, après 45 minutes d'une demie partie absolument à sens unique.

Enfin, 1 à 0 à la mi-temps c'était mieux que rien, d'autant que toute laissait supposer qu'il ne s'agissait que d'un commencement.

 ENFIN SKOBLAR !

Il fallut cependant attendre la 77e minute pour avoir la certitude que les Olympiens en colère ne seraient point privés du bénéfice de leurs efforts.

Un à zéro, chacun le sait, est toujours la porte largement ouverte sur le match nul.

D'ailleurs, alors que l'O.M. continuait à bombarder le but de Montes, sur tous les angles, sans trouver l'ouverture, Molitor (encore lui) prit la défense olympienne de vitesse, pour n'échouer que sur Carnus.

Mais, comme en première mi-temps, le but qui fit la différence ne fut pas celui que l'on attendait.

Alors que les défenseurs de Strasbourg multipliés venaient de se batre, bec et ongles, pendant plus d'une heure, ils commirent l'erreur colossale, sous prétexte de hors jeu, de laisser Skoblar absolument seul en pleine surface de réparation face à leur gardien.

Quelle sottise !

Le match était joué et le deuxième but de Josip, comme celui-ci, assez extraordinaire de Buckhard ne furent plus que des péripéties.

L'O.M. avait gagné et il est bien évident que nul ne songeait discuter cette victoire.

 LE DANGER

DE TROP DOMINÉ

Comme on pouvait le prévoir, les Olympiens, vexés par leur défaite à Metz, entrèrent sur le terrain avec la ferme intention de faire payer à des Alsaciens la note présentée par les Lorrains.

Pendant vingt bonnes minutes, l'O.M. joua un jeu total, étouffant littéralement son adversaire.

À certains moments, on aurait cru assister à une rencontre de rugby, quand une équipe en presse une autre sur ses 22 mètres.

Le seul défaut de cette façon de procéder est de multiplier le nombre des joueurs dans la surface de réparation de l'équipe archi - dominée.

De ce fait, les attaquants les plus en pointe, Skoblar et Keita, hier soir, sont comme englués dans la masse.

Arriver à marquer des buts, dans ces conditions, est beaucoup plus difficile qu'on l'imagine.

On donne l'impression de devoir écraser l'équipe d'en face et puis le temps passe, avec comme principal résultat un nombre élevé de corners.

C'est que ces matches en apparence déséquilibrés, les défenseurs regroupés, n'ayant que des gestes élémentaires, pour ne pas dire rudimentaire, à faire pour écarter le danger sont avantagés.

Quant au gardien, sans cesse sollicité, toujours en éveil, il réalise, généralement, une grande performance.

Voilà qui explique, pourquoi l'O.M. tout en ayant très largement dominés Strasbourg, dans tous les domaines du jeu, a dû attendre 77 très longues minutes pour assurer sa victoire.

 STRASBOURG PAS

SI FAIBLE QUE ÇA !

Il reste que l'O.M. a fait plaisir, hier soir, à ses supporters.

À la veille du sprint final, il a prouvé qu'il avait encore des ressources et une qualité certaine.

Le rythme qu'il a imposé à la partie était surtout très dur à maintenir pendant près de 90 minutes.

D'autant plus que nous ne partageons pas l'avis de la plus part de nos amis.

Strasbourg n'était pas une équipe aussi négligeable qu'on a bien voulu le dire.

À chaque fois que les Alsaciens purent assurer la maîtrise du ballon, ils se montrèrent très dangereux.

Que se passerait-il, si l'O.M. n'avait, presque constamment, pris la direction de la partie ?

La réponse est facile. Quand Molitor, Rey, Hausser... et Van Haaren purent bénéficier d'une certaine liberté de manoeuvre ils firent trembler la défense de l'O.M.

Il est heureux que cette liberté leur ait été très mesurée.

Voilà, qui donne encore plus de prix au succès de l'O.M.

Il fut, pour fois qui n'est pas coutume, celui d'une équipe plus que de quelques individualités, même si Skoblar à marquer deux buts.

Maurice FABREGUETTES

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René. GALLIAN : "les matches

se suivent... et ne se ressemblent pas !"

Au moment ou l'état-major marseillais quittait le banc de touche, après le coup de sifflet final, le haut-parleur du Stade-Vélodrome annoncé la victoire de Nantes sur Nîmes... Ce qui fait que René Gallian quitta la pelouse avec une petite grimace de dépit ! Pourtant, un peu plus tard, il ne faisait pas la fine bouche sur cette victoire de son équipe.

"Eh bien, disons que les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Nous avons été bien pâles à Metz. Aujourd'hui nous avons été sans cesse menaçants, et je pense que Strasbourg s'en tire bien avec ce score somme toute honorable.

"Avec un peu de réussite, nous aurions pu au moins doubler la mise. L'équipe alsacienne m'a déçu. Elle comporte quelques individualités de marque, comme Molitor, mais sa défense a été... disons moyenne.

"Disons que si nous pouvions continuer à jouer sur ce rythme, nous aurions une chance certaine d'atteindre notre objectif..."

Et le président de l'O.M., évidemment regrettait que tel tir nîmois, à Nantes, se soit écrasé sur la barre...

oOo

Mario Zatelli, lui, avait mis ses sommes au pied du mur, après la décevante sortie de Metz.

"Gagnez-moi ces deux matches ou sinon..."

Nous ne saurons jamais quelles foudres les joueurs marseillais ont encourues mais leur entraîneur nous disait :

"Je suis content de mes hommes. La réussite les a fuis. Sans cela nous pouvions en marquer trois de plus ! J'ai bien aimé le jeu de mon milieu de terrain, Bosquier, Gress et Leclercq ont joué comme je l'espérais !.."

oOo

Grand buteur de la soirée, Skoblar répondait à sa façon aux félicitations qui pleuvaient sur lui :

"Bien sûr, j'aurais pu marquer quelques buts de plus, mais il faut savoir se contenter de ce que l'on a obtenu. Le gardien de Strasbourg, Montes, était là pour arrêter mes tirs. Il a eu peut-être un peu de chance, mais cela fait partie du jeu. Quant à ce classement des buteurs dont vous me parlez, disons que j'avance doucement !"

Autre buteur olympien : Bernard Bosquier :

"Aujourd'hui, avant tout il fallait gagner ! Nous avons eu de nombreuses occasions et nous avons pu obtenir un score plus lourd. Il reste à savoir si les faiblesses de Strasbourg n'ont pas été provoquées par le jeu de l'O.M. ? Ou si l'O.M. a été bon parce que l'adversaire était faible ?

"Tout cela fait parti du jeu. Nous avons gagné ce match et c'est bien ce qui importait le plus !"

oOo

Il y avait, Stade-Vélodrome, un observateur de marque : Charly Loubet, à Marseille en compagnie de son coéquipier Hervé Revelli. L'ancien Olympien a été plutôt impressionné par la vivacité de l'équipe marseillaise :

"Il est évident que l'O.M. a eu des occasions à la pelle et qu'il aura très pu obtenir un score plus lourd. Strasbourg s'en tire à bon compte, en grande partie grâce à son gardien Montes, en état de grâce.

"Pour notre compte, à nous Niçois, nous sommes bien repartis, après un inquiétant passage à vide. Nantes, Nice et l'O.M. sont toujours dans la course, et bien malin qui pourrait dire celui qui sera champion... ou troisième !"

Georges Carnus, très détendu devait nous dire :

"Nous en avons gardé quelques-uns pour samedi !"

Salif Keita nous a gratifié d'un clin d'oeil qui lisait bien ce qu'il voulait dire.

Georges Franceschetti, douzième homme, nous glissa en enlevant ses protège tibias :

"Ce fut pour moi une rentrée sans problème !"

Édouard Kula se plaignait d'un torticolis, le capitaine Zvunka d'une plaie au genou, qui ne veut pas se refermer.

Gilbert Gress, qui reste sur une bonne série, a retrouvé le moral. On plaisante toujours Jo Bonnel sur ces vieilles jambes.

"Diego" Lopez fait entendre sa grosse voix et Marius Trésor rit toujours aussi fort. Daniel Leclercq fait de l'esprit ! C'est cela un vestiaire après une victoire.

Robert Domergue :

"trop de faiblesses"

Robert Domergue a accueilli la défaite de son équipe avec philosophie.

"La victoire de l'O.M. ne souffre aucune contestation. Les meilleurs ont gagné. Pour pouvoir inquiéter les champions de France nous ne pouvions tabler, sur la physionomie du match de ce soir, que sur un miracle !

"Que Molitor, par exemple, parvient à transformer une de ces deux occasions. Nous possédons quelques bons joueurs, mais le niveau de notre équipe est très inégal.

"En seconde division, avec une saison trop facile, avec des scores-fleuves, certains ont pris de mauvaises habitudes. Cela ne pardonne pas à l'échelon supérieur. Il est vrai que nous aurions du mal à nous tirer d'affaire !"

Au moins, Robert Domergue, qui analyse avec un sang-froid de clinicien les faiblesses de son équipe, ne se fait-il pas trop d'illusions !

 Louis DUPIC 

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LES REPONSES AUX QUESTIONS QUE VOUS VOUS POSEZ

Le gardien MONTES : une attraction

I

Montes a-t-il fait une très grande partie ?

La partie terminée, tous les spectateurs étaient impressionnés par les sauvetages du gardien ex-Bordelais Montes.

Venait-on de découvrir un spécialiste évident du poste ?

Il est certain que Montes a fort bien joué. Audace, assurance, réflexe et coup d'oeil.

Mais il faut aussi savoir que le gardien d'une équipe bombardée se montre toujours à son avantage.

Comment on le dit populairement, il joua à chaud.

Inversement, le rôle du gardien ne touchant que 4 ou 5 fois la balle au cours d'une partie est toujours très délicat.

Notre part, quand un gardien doit effectuer une trentaine d'interventions au cours d'un match, on voit moins ses petits défauts et ses petites fautes.

Il n'en est pas moins vrai que Montes ne mérite que des félicitations pour son match d'hier soir.

II

L'équipe de Strasbourg a-t-elle joué délibérément la défense ?

Nous ne le pensons pas. L'équipe alsacienne, incapable de suivre le rythme imposé au match par l'O.M. a fait exactement ce qu'elle a pu.

Il est des cas, comme celui d'hier soir, ou le repli massif d'une équipe devant son but est une obligation et non une décision.

D'ailleurs, chaque fois que les Alsaciens purent se libérer de l'étreinte olympienne, ils se montrèrent tous offensifs.

Ne vit-on pas leur arrière droit Zamuska jouait en position d'ailier droit à plusieurs reprises.

Mais, répétons-le, au cours d'un match de football, on ne fait pas toujours ce que l'on veut.

III

Bosquier a-t-il trouvé sa meilleure place ?

Certainement pas. La meilleure place de Bosquier et celle de "libéro".

Mais du fait de la présence de Trésor dans l'équipe olympienne, il fallait bien utiliser les immenses qualités de Bosquier.

Or, il apporta à l'équipe, au milieu du terrain, quelque chose d'important.

Une forte et constante présence qui font que le jeu penche plus souvent qu'avant en faveur de l'O.M.

M.F.

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