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Tirs aux buts

 

Rennes

 

Marseille

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Serge Lenoir

 

Josip Skoblar

André Guy

 

Roger Magnusson

Zygmunt Chlosta

 

Edouard Kula

André Betta

 

Jean-Louis Hodoul

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Résumé Le Provencal

du 02 juin 1971

 

AUBOUR A BATTU L'O.M.

Pas de "Colombes pour les Marseillais victimes des penalties

RENNES (par téléphone) - Il est difficile, en quelques phrases, de pouvoir décrire ce que Rennes avec vécu, hier soir, pour ce match retour de demi-finale. Les files interminables de voitures, sur la fameuse route de Lorient, escortaient de véritables hordes de piétons, avec tout un attirail de supporters en bandoulière. C'est une armée, il n'y a pas de d'autres mots, qui est venue encourager son équipe.

Tout un monde coloré et vociférant, qui donait aux abords du stade l'allure d'un marché persan, avec tout ce que l'on peut imaginer comme vendeurs de toutes sortes. Et des cris, et des pétards, et des mouvements de foule indescriptibles !

Le président Leclerc, en descendant du car avec ses joueurs, n'a pu s'empêcher de livrer son sentiment : "Quelle ambiance !

Oui, en effet, quelle ambiance et quelles tâches pour notre petite troupe marseillaise.

En ce qui concerne la composition des équipes, Rennes, on le sait, a incorporé le jeune Keruzore dans son attaque, au détriment de Lenoir, devenu douzième homme.

Quant à l'O.M., malgré les inquiétudes de ces derniers jours au sujet de Lopez de Skoblar, c'est bien l'équipe type qui s'aligne. Le seul changement concerne la place du douzième homme attribuée à Leclercq. À quelques choses près, ce sont donc les mêmes formations qui se retrouvent, après un temps idéal. Il est peut-être bon de le préciser.

RENNES : Aubour, Cosnard, Cardiet, Cedolin, Chlosta, Naumovic, Guy, Garcia, Keruzore, Betta, Rico. 12me : Lenoir. 13e : Bernard.

O.M. : Escale, Lopez, Hodoul, Zwunka, Kula, Gress, Novi, Magnusson, Skoblar, Bonnel, Loubet. 12me : Leclercq. 13me : Delachet. Arbitre M. Frauciel.

RICO SUR LE POTEAU.

Dans le déchaînement d'enthousiasme que l'on devine, ce sont pourtant les Olympiens qui attaquent.

Loubet, dès la première minute, obtient un corner, puis Magnusson s'essaye avec succès dans une petite série de dribbles, et Gress parvient à placer le premier tir sur lequel Hodoul se détend bien (2me minute).

Les Rennais bien sûr, se montrent beaucoup plus offensifs qu'à Marseille, et heureuse constatation, la défense olympienne affiche un sang-froid de bon aloi en ce début de partie. Kula ne laisse guère initiative à Guy. Lopez en fait autant pour Rico. De sorte que le premier quart d'heure passé, on assiste surtout à une bataille au milieu du terrain.

Escale cependant connaît une alerte sérieuse à la 20me minute, sur un centre tir de Rico qui s'écrase sur le montant gauche de ses buts, et que Guy, en bonne position, ne peut reprendre.

Rennes vient de manquer une occasion en or. Et bien que Betta ait un petit geste d'humeur sur Bonnel, l'O.M. tient toujours son mince avantage.

BUT DE LOUBET.

Gress descend même au centre du terrain, donne une bonne balle à Bonnel sur l'aile gauche, mais Joseph croise trop son tir.

Après cette tentative manquée l'O.M. va connaître une période brûlante. Tout d'abord sur un tir terrible de Keruzore, sur lequel Escale réalise un véritable exploit en arrêtant la balle dans la lucarne (27me).

C'est ensuite un relais Betta-Guy qui se termine par un tir victorieux, mais l'arbitre refuse. Pour un hors-jeu préalable (28me minute).

L'O.M. a eu chaud. C'est le moins qu'on puisse dire. Mais il va tout de même parvenir à réagir, et de belle façon.

Sur l'aile droite, Skoblar voit Loubet au centre. Il élève sa balle, Cedolin et sur la trajectoire, mais il manque la réception.

Loubet n'en demandait pas tant et du pied droit, calmement, presque comme à l'entraînement, il ouvre le score (31me minute).

L'O.M., encore une fois, a manoeuvré en grande équipe, en exploitant à merveille l'art de la contre-attaque.

RENNES ÉGALISE.

Quoi qu'il en soit, ce but a quelque peu refroidi l'enthousiasme du public et joueurs bretons sur la pelouse, semble avoir perdu de leur bel allant. Mais sur un coup franc à la toute dernière minute de la première période, va leur donner une égalisation inespérée.

Le coup de pied de réparation tiré par Betta, de l'aile gauche arrive d'abord sur Cosnard, qui dévie sur Guy. La reprise de la tête, cette fois, ne laisse aucune chance à Escale.

À la mi-temps, tout est remis en cause. L'O.M. ne vit plus que sur son avance de Marseille.

ENCORE GUY.

On peut imaginer alors dans quel état d'esprit les joueurs bretons reviennent sur la pelouse, d'autant que les cris des supporters ont maintenant redoublé.

Un tir de Guy, puis une tête du même passent de peu à côté dès les premières minutes. Et les défenseurs marseillais doivent se multiplier sous les assauts incessants des Rennais.

Heureusement Magnusson donne un peu d'air à ses camarades. Il parvient à éliminer Cardiet, donne la balle à Skoblar seul au point de penalty. Mais on se demande comment Josip manqua l'encadrement alors que la voie des filets était largement ouvert (56me). Pour le roi des buteurs on peut appeler ça du gaspillage.

On s'en persuade d'ailleurs quelques minutes plus tard quand Rico, résistant un takle de Svunka parvient à donner le ballon à Betta qui prolonge sur Guy. L'ex-international reprend de la poitrine et rentre avec la balle dans les filets marseillais (65me). La situation s'est bel et bien retournée et l'on prévoit des moments difficiles pour l'O.M. rejoint à la marque.

Keruzore qui boitillait est remplacé par Lenoir (67me mn). Mais la pression rennaise ne ralentit pas pour autant et les Marseillais, comme en début de partie, ont le mérite de ne pas s'affoler.

Une reprise de Lenoir, après un sens de Garcia, frôle la transversale (78e) et les 10 dernières minutes sont entamées avec une tête de Rico à côté.

Skoblar a pourtant une nouvelle occasion d'éviter la prolongation, mais il tire sur Aubour bien placé (85me).

L'O.M. fait le forcing, mais rien n'y fait, on a droit à 30 minutes supplémentaires.

LA PROLONGATION

SANS EFFET

Après une série d'escarmouches portées de part et d'autre, la première action dangereuse de l'approbation est encore à actif de Guy. Le tir du N.7 rennais, après un amorti impeccable de la poitrine, manque la cage marseillaise (94me) mais il est évident que l'O.M. une fois de plus, n'est pas à la fête. Betta réussit même à tromper Escale après, il est vrai, un hors-jeu préalable (95me).

Un tir de Guy sur passe de Lenoir échoue sur l'extérieur des filets marseillais. Puis les équipes changent de côté pour le dernier quart d'heure.

L'O.M. nous paraît maintenant plus fatigué que son adversaire. C'est Loubet pourtant, qui arrive sur Aubour, mais le gardien rennais avait bien ferme l'angle (110me).

Puis c'est un centre de Magnusson qui est repoussé par défense bretonne.

Il reste 5 minutes à jouer quand Leclercq remplace Gilbert Gress. Une reprise de Guy est sauvée sur la ligne par Hodoul plein d'autorité décidément, mais le score ne changera pas. Il faut tirer les penalties.

L'ÉPREUVE DES PENALTIES : L'O.M., 3 TIRS RATÉS SUR 4

Voici le déroulement de l'épreuve des penalties : Lenoir : oui ; Skoblar non ; le tir de Josip passe nettement au-dessus de la transversale ; Guy : oui ; Magnusson oui ; Chlosta : oui ; Kula : non.

Le tir de Kula est arrêté par Aubour. À ce moment-là, le public croyant que la rencontre était terminée, envahit le terrain. L'arbitre a du mal à faire reprendre l'épreuve. Betta : non

Hodoul : non.

Le tir d'Hodoul est arrêté par Aubour.

Cette fois c'est bien fini. Il n'est pas utile de continuer l'O.M., qui a, par conséquent, raté trois penalties sur quatre, est éliminé de la Coupe de France.

Jean FERRARA

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  Un match d'hommes terminé par un jeu d'enfants !

RENNES - Dans une ambiance plus folklorique que volcanique, la preuve nous a été, une fois de plus, administrée que tous les matches sont nouveaux.

Celui auquel nous venons d'assister sur le stade de la Route de Lorient, aussi plein, et encore plus, qu'un pareil stade peut être, ne ressembla à en rien au précédent.

Il débuta indiscutablement sous le signe de la double peur ; une grosse prime était en jeu de part et d'autre, tant et si bien que les joueurs manifestèrent une très grande nervosité et une égale prudence.

La première mi-temps fut aussi marquée par le relatif échec de la curieuse tactique rennaise. Jouant pratiquement sans avant-centre et sans ailier droit, les Bretons, s'ils réussirent ainsi à tromper la défense marseillaise, dont les joueurs ne savaient plus qui marquer, se trompèrent aussi eux-mêmes, ce qui donnait le résultat suivant :

Les joueurs rennais dominaient assez nettement, dans la mesure où le ballon était plus souvent dans le camp de l'O.M. que dans le leur, mais il n'y avait pratiquement personne dans la zone de tir, ce qui est toujours une erreur.

L'O.M., pendant ce temps, semblait seulement compter sur une astuce de Skoblar ou un exploit de Magnusson pour (avec 2 à 0) mettre les rieurs de son côté. Pour le reste, les Olympiens se contentaient de repousser les assauts de leurs adversaires, et à ce petit jeu, Escale, encore, devait se montrer le meilleur.

DE CEDOLIN A GUY :

UN DOUBLE VIRAGE.

On en était là après deux ou trois tentatives rennaises assez dangereuses, et un but de Guy refusé pour hors jeu, quand Cédolin, loupant franchement un centre de Skoblar, offrit quasiment le but de ce 2 à 0 tant recherchée à l'O.M. Ce but dont nous n'avons pas à nous demander s'il fut heureux ou pas, les fautes de l'adversaire faisant partie du jeu, donna à la rencontre une tout autre physionomie.

L'O.M., décontracté parce que rassuré, se mit à jouer de sa manière normale, c'est-à-dire avec une certaine élégance. L'on revit Magnusson, en aperçu Gress, lesquels avaient été un peu effacés pendant la tourmente rennaise, et l'un de nos voisins de la tribune d'honneur put dire : "Ils sont quand même les plus forts".

Oui, mais une péripétie en chassant une autre, à quelques secondes de la mi-temps, Guy égalisait. Tout était à refaire, à cette réserve près toutefois qu'il ne restait plus que 45 minutes à Rennes pour rattraper son retard.

UN VRAI MATCH DE COUPE

Comme on pouvait aisément le prévoir, cette conjoncture nous valut une deuxième mi-temps crispante et d'un intérêt extrêmement constant. Un vrai match de Coupe ! Onze Rennais à l'attaque, portés par un public délirant mais correct ; onze Olympiens à la lutte, défendant leur bien avec bec et ongles, y compris Loubet dont l'énorme travail défensif était pour une fois efficace.

Un vrai match de Coupe, répétons-le, avec ses dégagements en touches, en corners, ses heurts, sa hargne, sa rogne, et même parfois sa grogne. Cependant, il convient d'ajouter à l'honneur des 22 joueurs que nous avons relevé aucune méchanceté dans le tas des inévitables irrégularités.

Et c'est alors que Guy, encore lui, permit à son équipe d'égaliser.

UN MATCH D'HOMMES

On était revenu à 0, et on y restait jusqu'à la 90 minute. Pourtant un dernier sursaut de l'O.M., alors que l'arbitre commençait à regarder sa montre, put nous faire croire que Skoblar allait ouvrir la route de Colombes à son équipe.

Il nous a bien assemblé à ce moment-là que les Rennais, qui avait beaucoup couru jusque-là, accusaient nettement la fatigue, et que peut-être, avec un tout petit peu plus d'audace, les Olympiens auraient pu terminer par un k.o. Mais ce ne sont que des suppositions.

Sur l'ensemble de la rencontre, l'O.M. a surtout valu par sa combativité, son esprit de corps, et d'excellentes dispositions pour contrer l'adversaire. Malgré la présence dans les rangs de Skoblar, de Magnusson et de Loubet, il se contenta de livrer un match défensif, un match au courage, au cours duquel la classe n'apparut que rarement. Les Olympiens les plus remarqués furent les défenseurs. On pourrait même dire la défense en bloc, avec une mention spéciale à Hodoul.

Pour reprendre l'expression de l'un de nos voisins : "Nous avons assisté à un match d'hommes".

Dans de pareilles conditions, la finesse de l'O.M. n'apparut qu'épisodiquement, au hasard de l'un des rares dribbles réussis de Magnusson, d'une passe de subtile d'un une-deux.

Mais dans le contexte de cette rencontre, tout cela paraissait bien petit et parfois même dérisoire.

L'O.M.

TRAHI PAR SES NERFS.

Tout ce que nous venons d'écrire ne saurait être modifié par le déroulement des prolongations qui ne fit que confirmer le thème principal de cette rencontre : une lutte acharnée, un grand match de Coupe, orchestrée par les "Ave Maria" et "Allez Rennes" d'un public évidemment radieux.

Il est dommage que cette débauche d'énergie, que ce match d'hommes se soit terminé sur un jeu d'enfants. Mais il était impossible de faire autrement, et mieux vaut une épreuve de penalty qu'un tirage au sort !

L'O.M., comme il l'avait été pendant tout le match, fut trahi par ses nerfs. Sur quatre penalties, trois - vous le savez déjà - furent ratés par Skoblar, Kula et Hodoul.

Ce n'est tout de même pas normal !

Durant toute la rencontre, les Olympiens, qui avaient, répétons-le, une très forte prime et qui tenaient à cette victoire, nous apparurent trop contractées. Ils se contentèrent trop souvent de défendre et, de cette façon, se privèrent involontairement sans doute des avantages que peuvent leur confronter leurs attaques.

Car en fait, si Loubet fit un grand match défensif, nous aurions préféré le voir plus souvent à l'attaque, ainsi que Magnusson, lequel, contré assez sévèrement par Cardiet, n'eut qu'un rendement assez intermittent.

L'O.M. ne réussira pas le doublé cette année. Il n'ira pas à colombes. C'est sans doute dommage, mais en cette circonstance capitale, si tous les efforts faits par ses joueurs méritent le respect, il a manqué de clairvoyance et de sang-froid. Or tout le monde sait qu'en Coupe de France il s'agit là de qualités principales.

Mais, avant de terminer, n'oublions pas de féliciter la sympathique équipe de Rennes qui a confirmé son deuxième match de Marseille.

Les joueurs bretons, tout de rouge vêtus, ont joué avec une volonté admirable, eux aussi très nerveux, mais ils ont su l'emporter grâce à l'épreuve des penalties.

Maurice FABREGUETTES

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 Marcel LECLERC :

"RENNES méritait sa qualification"

RENNES - Échouer aussi près du but pour une équipe au standing aussi affirmé et aux ambitions aussi grandes que celles de l'Olympique de Marseille, constitue une épreuve difficile, voire même cruelle.

Alors que les joueurs marseillais, la tête dans les mains, se demandaient encore, aux vestiaires, ce qui venait de leur arrivée, le président Leclerc, extrêmement calme, analysait la situation :

Aux questions qui lui étaient posées relatives à la façon dont l'O.M. avait laissé échapper sa qualification, il répondait : "J'estime que nous n'avons pas perdu le droit d'aller en finale à Marseille, plutôt que ce soir, à Rennes. C'est sur l'ensemble des deux rencontres que Rennes a mérité sa qualification.

"Au stade vélodrome, quelques jours après avoir subi une large défaite, en championnat, l'équipe bretonne a su surmonter sa déception pour nous livrer un très bon match, et préserver ainsi ses chances d'aller à Colombes.

"Le match d'aujourd'hui ne fut que la suite de celui de jeudi dernier. J'estime que Rennes a montré, en ces deux occasions, comment on devait jouer un match de coupe. Les Rennais ont manifesté à la fois de l'ardeur et un esprit d'entreprise remarquable.

"Il nous reste à nous montrer bons perdants.

"Je ne dirai pas que nous sommes heureux d'avoir perdu ce soir et laisser échapper notre qualification, mais du moins avons-nous été éliminés par une équipe valeureuse, à qui je souhaite de remporter la Coupe.

J'estime par ailleurs que O.M. - Rennes à Colombes aurait été une très grande finale, rehaussée par la présence des nombreux supporters bretons ou provençaux".

X X X

Lucien Leduc, dans son coin, avait énormément de peine à surmonter sa déception. Longtemps il resta sans répondre aux nombreuses questions qui lui étaient posées. Il finit cependant par déclarer avec beaucoup de peine :

"Evidemment le match n'avait pas très bien commencé pour nous. Mais nous étions prévenus à reprendre le dessus en marquant un but qui nous donnait une avance confortable. À ce moment, Rennes ayant marqué le pas, j'ai cru sincèrement à notre qualification. Mais nous n'avons pas su continuer dans cette voie. J'ai eu, à nouveau, un peu d'espoir au cours de la prolongation, alors que nous faisions au moins jeu égal avec l'équipe bretonne qui me paraissait fatiguée.

"Bien sûr, nous aurions pu éviter les deux buts encaissés et j'ai eu beaucoup de regrets, car je pense que le premier but de Rennes, tout à fait décisif pour nos adversaires, a été obtenu à la suite d'un coup franc extrêmement sévère, alors que l'on jouait les arrêts de jeu".

À quoi pensaient les joueurs qui viennent d'éprouver une déception comparable à celle de l'O.M. hier soir ? Pensaient-ils à l'argent, à la finale qui s'envolent ?

Nous l'avons demandé à Jean-Paul Escale :

"A vrai dire, je ne sais vraiment pas à quoi je pense. Je me sens complètement vide et fatigué, encore plus moralement que physiquement.

"Nous avions bien sûr, une forte prime - (nous croyons savoir qu'elle était de 650.000 AF) - mais je vous assure que ce n'est pas à cela que je pense !"

Il est évident qu'une seconde finale de Coupe aurait été un couronnement magnifique pour la belle carrière de Jean-Paul Escale.

Gilbert Gress, après avoir beaucoup travaillé, était sorti du terrain à 113me minute pour laisser sa place à Daniel Leclercq. Il nous disait :

"Je ne suis pas sorti seulement à cause de ma fa tigue qui était pourtant grande, mais pour laisser la place à Daniel, en prévision de l'épreuve du penalty.

"J'estime que nous aurions pu marquer avant l'égalisation rennaise, un second but qui nous aurait mis hors d'atteinte. Mais il est surtout très dur de perdre sa qualification pour une finale, à l'issue de l'épreuve des penalties".

Le capitaine Zwunka avait été le premier à se débarrasser des fameuses "moustaches de la Coupe". Il nous apparut donc imberbe, et affreusement déçu. Il nous confiait :

"Je pense que nous avons surtout perdu notre qualification au Stade Vélodrome. Ce jour-là, nous aurions dû faire largement la différence. Car enfin s'incliner 2 buts à 1 à Rennes, c'est sans doute décevant, mais ce n'est pas une surprise".

Nous lui laisserons, si vous le voulez bien, le mot de la fin.

Louis DUPIC

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Prouff :"Le public en a eu pour son argent !"

RENNES - Dans les vestiaires bretons, ce qui nous a frappé avant tout, ce sont les larmes de Toutblanc, qui n'avait même pas participé à la rencontre.

À côté de cette émouvante manifestation, la joie était, bien sûr, à son comble.

Prouff nous dit : "Nous avons très bien joué le coup, et je pense que nous devions nous qualifier avant l'épreuve des penalties. Les joueurs sont tous fatigués, mais le public, au moins, en a eu pour son argent".

Le capitaine Cardiet, comme le jeune Keruzore, estimaient que le résultat était tout à fait logique, et Guy, sous les accolades, avait le temps de s'écrier : "C'est magnifique, ma première finale depuis 12 ans !

Quant à Aubour, qui a eu bien du mal à se défaire de ses supporters enthousiastes, il nous avouait, en essayant de reprendre sa respiration : "Vraiment un jour extraordinaire ! Mais voyez-vous, quand l'épreuve du penalty est arrivée, j'étais sûr que nous allions nous qualifier, car je savais que j'arrêterais au moins deux tirs.

"Je vous assure, ce n'est pas par forfanterie que je dis cela. J'ajouterai même que ce n'est pas drôle pour l'O.M. de se faire éliminer de la sorte. J'ai beaucoup d'amis à Marseille, et je voudrais que vous vous fassiez mon interprète pour leur dire que je suis de tout coeur avec eux. Ce qui n'enlève rien, bien entendu à mon immense satisfaction.

"Nous avons gagné le droit d'aller à Colombes".

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PUBLIC RECORD !

RENNES - Les records d'affluence et bien entendu de recette ont été battus hier soir à Rennes où on avait vendu 27.000 billets, soit 4.000 de plus qu'à l'occasion de la venue du rival stéphanois.

On comprendra que le véhicule chargé d'acheminer les Marseillais au stade ait eu énormément de mal à les amener à pied d'oeuvre après un trajet rendu pénible par la chaleur orageuse, et qui dura exactement une heure d'horloge.

Inutile d'ajouter que Lucien Leduc, dont on connaît le souci permanent de placer ses hommes dans les meilleures conditions possibles, était passablement inquiet.

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(Photo : Collection personnelle Stéphane Cohen)

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