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Résumé Le Provencal

du 04 septembre 1969

 

L'O.M., rejoint in extremis pour ROUEN (1-1)

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

ROUEN (par téléphone) - Quittant Marseille et sa chaleur à nouveau étouffante, nous avons trouvé en Normandie un temps gris et doux rafraîchi par une brise marine.

Une heure avant le coup d'envoi, le stade est déjà considérablement garni, l'O.M. faisant recette partout où il passe.

En ce début de saison, Rouen, dont l'équipe n'était pas formée définitivement, présente finalement son gardien titulaire Grigoni son arrière Merelle.

Seul manque l'excellent Dos Santos. Le remplaçant éventuel n'est autre que le jeune Leroy dont on se rappelle la très bonne partie la saison dernière au Stade-Vélodrome.

Pas de changement à l'O.M. et nous avons vu aux vestiaires Jean-P. Destrumelle endosser avec philosophie mais non sans quelque mélancolie le No 12.

Nul plus que lui n'était désireux de faire une bonne partie dans un décor familier.

Mais le football est impitoyable.

Et pour achever de présenter ce décor, précisons que la pelouse est très bonne et l'éclairage parfait.

À leur entrée sur le terrain, les Marseillais ne sont pas favorablement accueillis alors que les locaux sont copieusement applaudis.

La première action dangereuse et menée par le Rouennais Gosselin, en l'occurrence, profitant d'une mésentente au milieu de la défense phocéenne, adresse en bonne position un tir à Escale.

Pendant alors 10 minutes, la balle circule d'un camp à l'autre sans qu'aucun mouvement dangereux soit à noter.

Rouen se montre pourtant dans cette période plus incisif et les actions normandes sont chaque fois enrayées.

Les Marseillais se montrent pour la première fois inquiétante à la 17e mn. Cette action que l'on trouve à la base Magnusson, se développe sur la droite par Novi, qui adresse un centre parfait sur Joseph et Bonnel. Le tir de ce dernier est stoppé par Rigoni, bien placé.

Les Marseillais dominent. La défense est remarquablement orchestrée par Djorkaeff alors que l'attaque, de son côté, bien que peu inspirée dans son ensemble, soit très bien alimentée en ballon par son meneur Magnusson.

ROUEN SUBIT LE MATCH

Un centre de Joseph au ras du sol (35e) affole la défense ; par une rapide contre-attaque, les Normands se dégagent et obtiennent un corner tiré par Pospichal, le ballon parvient à Merelle, qui adresse à Escale un tir fulgurant.

Immédiatement après, un centre lumineux de Magnusson n'est enrayé que par l'excellent gardien rouennais Rigoni.

Côté normand, le jeu devient meilleur et l'attaque semble avoir trouvé le bon rythme et le shot de Pospichal (43e mn) ne trompe par la vigilance d'Escale.

La mi-temps est sifflée sur le score nul de 0 à 0.

Dès la reprise, l'O.M. obtient un corner, mais Bonnel envoie très nettement à côté.

Un coup franc, face au poteau marseillais, est contré par le mur, puis c'est au tour de l'O.M. de bénéficier de la même faute pour un fauchage de Rio sur Loubet.

La balle circule rapidement d'un camp à l'autre et Escale doit intervenir à la suite d'un slalom de Pospichal.

Le jeu est animé.

Les Marseillais sont à deux doigts d'ouvrir la marque à la 62me minute. En effet, après l'excellent travail de Magnusson, la balle parvient à Joseph qui remet aussitôt à Magnusson. Le tir de ce dernier est renvoyé par le poteau devant Rigoni, impuissant.

L'O.M. se fait de plus en plus pressante et le blond Magnusson en fait voir de toutes les couleurs aux Normands et ce qui semblait devoir arriver se produisit à la 67me minute.

Marseille ouvre la marque

Encore une fois c'est Magnusson qui se trouve à l'origine de l'action : en possession du ballon, le Suédois appuie sur Novi, ce dernier transmet à Joseph dont le tir, mal contré par Rigoni et Sénéchal trouve la direction des filets. Sur cette phase de jeu, le gardien rouennais, reste au sol, mais il reprend sa place après quelques soins.

Les Normands en profitent pour effectuer un changement : Leroy prenant la place de Villa.

Rouen se reprend et inquiète à son tour les visiteurs. L'égalisation est manquée de peu (80me minute) par Douis qui tire très au-dessus après avoir reçu un centre de Rustichelli.

Les Normands attaquent alors que tous les côtés et leur objectivation est récompensée à la 89me minute par Pospichal dont le tir, déclenché au milieu de la défense marseillaise, ne laisse aucune chance à Escale.

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L'O.M. trop confiant en fin de partie

"Malheur à celui par qui le scandale arrive !" prétendent les écritures dont les saints auteurs, il est vrai, ignoraient tout des choses du football.

Loin d'éloigner le public du vieux stade des Bruyères, tout au contraire empli à craquer, les incidents de mercredi dernier venant s'ajouter à la réputation de terreur de l'O.M. avaient sans doute énormément contribué au succès de la soirée.

Restait à savoir à quelle sauce les méchants Marseillais allaient accommoder les gentils petits "diables rouges" à moins que ces derniers se soient ne soient capables de leur jouer un tour de leur façon.

Nous estimons pour notre part, nos représentants capables de rééditer devant une équipe technique, appliquée, mais légère, leur excellente partie à Valenciennes, mais les Normands s'avérèrent bien vite des adversaires autrement décidés et mordant que les Nordistes, leur vivacité n'étant pas sans poser un O.M. moyen sans plus, un problème difficile à résoudre.

Indécision

En fait, les forces en présence s'annulèrent à peu près complètement au cours d'une première mi-temps assez banale, menée vivement mais sans aucun éclat et peu fertile en occasions de but, malgré quelques bons dribbles de Magnusson et de savantes ébauches de mouvements du Tchèque Pospichal, parfois un peu trop compliqué dans son jeu et de ce fait mal compris de ces jeunes partenaires.

Le plus fort dans cette affaire était que les commentaires au repos, étaient plutôt flatteurs pour l'O.M., cela prouvant simplement que tout est relatif.

Mais n'est-ce pas bon signe que nous devenions de plus en plus difficile ? Si le public était satisfait, nous n'en espérions pas moins que l'on allait, au cours de cette seconde période, qui lui est si souvent favorable, appuyer un peu sur l'accélérateur.

Histoire de poteau

Après une heure de jeu, nous en étions toujours à zéro tir, ne voulant tenir compte de quelques coups de casquette, ne pouvant inquiéter des gardiens aussi vigilants qu'Escale et Rigoni.

Cette partie prometteuse tirait en longueur et les menus incidents se multipliaient. C'est alors que Magnusson réalisa un véritable exploit en se débarrassant de trois adversaires au moins d'un échange avec Joseph et en tirant en plein fouet sur un montant. La meilleure action du match qui méritait à elle seule de donner la victoire à l'O.M.

Cette victoire que l'on crut bien un peu plus tard acquise par Joseph avec la complicité de ce même poteau fatal à son camarade.

L'O.M. trop confiant

Si les Marseillais ne purent la conserver, c'est sans aucun doute parce qu'ils s'efforcèrent par trop au cours des dernières minutes surtout de préserver leur avantage par des actions retardatrices qui firent finalement le bonheur de leurs adversaires.

Il n'en demeure pas moins que ce nul constitue une bonne performance à mettre à l'actif d'une défense solide, Escale en tête, et d'une attaque obstinée emmenée par Magnusson. Pospichal et Rio ayant été les meilleurs joueurs normands.

Louis DUPIC

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Mario ZATELLI :

"Je croyais au sursis"

ROUEN - L'expédition marseillaise en terre normande n'a pas été bouleversée lorsque les décisions de la Commission de disciplines ont été portées à sa connaissance. Le président Leclerc d'ailleurs était resté à Paris et c'est Mario Zatelli qui nous déclara tout simplement :

"Pour ma part, je croyais au sursis. Il faudra que nous puissions jouer ce match à Nice. Nous y ferons recette".

Quant à M. Neumann, il n'était pas très déçu par la sanction. Nous croyons même l'avoir entendu dire : dans le fond, ce n'est pas trop cher.

Aux vestiaires de l'O.M., on parlait surtout de la façon dont le nul avait été concédé après que tout le monde ait cru à la victoire.

C'est tout de même un beau résultat, assurait Mario Zatelli. Ce n'était pas une partie facile. Rouen a joué avec beaucoup de vivacité et même assez dur, si je m'en réfère à la partie fournie par Sénéchal. Si nous avions agi de la même façon devant Keita, Saint-Étienne aurait été beaucoup moins bon. Nous avons opéré un bond au-dessous par rapport à nos précédentes sorties. Mais il ne faut pas nous plaindre. Nous avons failli gagner le match est un point à l'extérieur c'est toujours bon à prendre. Nous avons eu tout de même tort de jouer court en fin de partie, ne sont pas faits pour cela.

Magnusson a montré qu'il était sur la bonne voie, mais notre défense a été souvent hésitante. Sans cela elle n'aurait pas encaissé ce but de dernière minute.

L'ancien Rouennais et Marseillais Buron trouvait le résultat somme toute logique. Quant à Roger Magnusson qui fait en ce moment de gros progrès dans notre langue, il s'intéressait surtout au résultat obtenu par Saint-Étienne qui l'a beaucoup impressionné. "Saint-Étienne sera l'équipe à battre, c'est de très loin l'équipe la plus complète".

Il parut extrêmement impressionné par le fait que Saint-Étienne ait battu Strasbourg 3 à 0.

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LE GRILLAGE DE PROTECTION

(20 tonnes de ferraille)

posé avant le 17 septembre

"Les travaux ont commencé ! Le grillage de protection sera reposé pour le prochain match contre Ajaccio le 20 septembre. Rencontre qui sera jouée à Marseille si la fédération nous accorde le sursis !"

Tels sont les propos que M. Imbert, directeur du Stade-Vélodrome nous a tenu hier en fin d'après-midi au téléphone.

La pose du grillage de protection (20 tonnes de ferraille) sera terminée le 17 septembre.

Cette ceinture métallique est constituée de panneaux de 2 m de large sur 2 m 20 de haut qui seront assemblés tout autour du terrain et soutenus par des assises de 90 kilos.

Le coup de cette réalisation est équivalente à la construction d'un fossé de protection nous a souligné M. Imbert

 

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