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Résumé Le Provencal

du 26 février 1968

 

O.M. et AJACCIO

suspense pendant 88 minutes

Une longue attente...

L'O.M. marqua son premier but à la 2e minute et le second à la 90e minute.

Si nous devions arrêter là notre récit de la rencontre, ceux de nos lecteurs ayant préféré le bord de mer, la campagne ou les pantoufles - TV aux émotions supposées fortes du Stade-Vélodrome, n'en comprendraient pas moins ce qui a du se passer pendant ces 88 minutes d'interlude.

Rien de bien srprenant, en somme. Le public mis en goût par le départ flamboyant de son équipe, attendit avec quelque impatience un deuxième but qui tardait à venir.

Pour se garder en voix, ils s'en prit à l'honorable M. Machin, lequel faisait ce qu'il pouvait et la deuxième mi-temps fut ponctuée de "L'arbitre au poteau" suivant la meilleure tradition.

Quant aux Ajacciens, après avoir redouté le pire, ils finirent par montrer leurs griffes - celles de l'ours blanc - et ils faillirent à un seul quart d'heure, faire basculer la rencontre de leur côté.

Joseph (Bonnel) et Joseph

Mais revenons à la source des deux buts.

Le premier (2e minute) fut d'une absolue limpidité. Parfaitement lancé par Donnat, Destrumelle entreprit, balle au pied, un long sprint d'une quarantaine de mètres. En bout de course, il se joua du pauvre Moïse et centra comme à la parade, sur Bonnel, lequel n'eut plus qu'à compléter l'oeuvre de son partenaire.

Cela commençait, comme Marseille XIII - Carcassonne venait de se terminer.

Il y avait du "carton" dans l'air et déjà le préposé au tableau d'affichage se préparait-il à faire des efforts supplémentaires d'autant qu'exceptionnelle.

Ce "brave" homme du attendre la 90e minute pour se manifester à nouveau.

Un centre de Robuschi entrée depuis peu en remplacement d'Invernizzi et un but de Joseph "à la Joseph". C'est-à-dire un sensationnel "coup de boule" au terme d'un plongeon suivi lui-même un spectaculaire roulé boulé.

"Zé" venait-il ainsi pour la deuxième fois en deux matches consécutifs au Stade Vélodrome, d'être l'homme de la dernière seconde.

La main de Brucato

et le pied de Marcialis

Le long interlude fut surtout meublé par deux incidents qui firent beaucoup jaser dans les tribunes et soulevèrent ce que l'on peut appeler des mouvements divers.

Ils se suivirent, au milieu de la seconde mi-temps à quelques minutes près.

Brucato arrêté du bras ou de la main, un centre de Destrumelle.

"Penalty !" hurla le public marseillais.

"Non le ballon est allé vers la main et non la main vers le ballon" répondirent en sourdine les supporters corses.

L'arbitre opta pour cette dernière solution.

Là-dessus au terme d'une des rares attaques de l'A.C.A., Marcialis, plus prompt qu'Escale logeait la balle dans la cage.

Est-ce le but égalisateur ?

NON ! Décida M. Machin. Le pied de Marcialis était dangereusement levé. Il y a jeu dangereux, dont coup franc pour l'O.M.

Cette version - hélas pour les Corses ! - officielle, fit l'unanimité contre elle dans le camp de l'A.C.A.

Avouons, très objectivement que pareils buts ne sont refusés à une équipe qu'en déplacement.

Réveil tardif de "L'ours blanc"

Au terme de cette rencontre, le pour et le contre pesé, on reste sur une impression assez mitigée.

L'O.M. - pour reprendre ce que nous a dit son président M. Leclerc - à cette fois tenu une heure.

On finira bien par arriver aux 90 minutes !

Mais que cette équipe est déroutante faisant alterner le meilleur et le pire. Une fois encore, il est apparu que le milieu du terrain remarquable par son travail, manquait de personnalité.

L'A.C.A. a débuté, comme une équipe démoralisée, touchée au vif par son échec en Coupe, contre qui l'on sait.

C'est surtout le point fort de l'équipe, l'attaque, qui hier paraissait passablement émoussée.

Mais, au fil des minutes sa défense ayant bien supporté le choc l'A.C. Ajaccio se montra épisodiquement sous son bon visage habituel.

Pour nous, la crise est terminée et l'on entendra de nouveau parler de "l'ours blanc" dans un proche avenir.

Maurice FABREGUETTES

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M. LECLERC : "Joseph c'est monsieur 90e minutes !"

Chez les Marseillais, visages confiants, rassérénés.

Le président Marcel Leclerc s'est exclamé avec une pointe d'humour :

"On ne va plus appeler Joseph que l'homme de la 90e minute ! Nous avons eu un bon premier est un bon dernier quart d'heure !"

Destrumelle était heureux : "Quand j'ai centré et que Bonnel a marqué un but dès la première minute, j'ai cru que nous allons réussir un carton !"

Artelesa était optimiste : "Je trouve que les Corses s'en tirent bien ! Ils auraient pu perdre beaucoup plus largement !"

Robuschi était satisfait : "Ca va beaucoup mieux et cette petite reprise à la fin du match m'a fait du bien".

M. Neumann s'écriait : "Ca va mieux qu'à Valenciennes !"

Joseph soignait près de l'oreille gauche, et c'est en grimaçant qu'il nous a confié : "Il était temps que je marque ! Quelques secondes de plus et c'était trop tard ! "

Bonnel constatait : "Ajaccio a été parfois dangereux, mais nous avons réellement dominé !"

Tassone ajoutait : "Ce fut un match difficile jusqu'au coup de sifflet final.

Alain DELCROIX

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MARCIALIS... mon but était parfaitement valable

Dans le camp ajaccien, les visages étaient fermés. L'entraîneur Alberto Muro n'a pas élevé la voix pour nous dire son mécontentement :

"On peut affirmer sans exagération que l'arbitre nous a privé d'un match nul logique ! A un but partout, la partie n'était pas jouée et Escale aurait pu être ennuyé ! Je suis content de la tenue de Girod, qui a bien marqué Joseph !"

Sansonetti se montrait amer dans ses propos : "Il faut croire que le but de Marcialis était trop correct, c'est pour cela qu'on nous l'a refusé ! Je finirai par croire que pour qu'un but soit accordé, il faut qu'il soit l'objet d'une irrégularité."

Marcialis n'était pas content : "J'ai pris la balle de l'extérieur. Il n'y avait aucun litige, mon but était parfaitement valable !"

L'un des dirigeants, M. Federicci, soulignait de son côté : "Avec des décisions pareilles, on n'est pas encouragé à bien jouer ! Nous refusé un but comme celui de Marcialis, c'est inimaginable !"

Tour regrettait : "inconcevable ! Quand Marcialis a lobé Escale, celui-ci été à 2 mètres ! Si notre but avait été considéré comme valable, cela pouvait changer beaucoup de choses !"

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