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Résumé Le Provencal

du 22 janvier 1968

 

GUENICHE au pied d'or !

Deux buts pour l'O.M. qui bat le RED STAR

Le football n'est pas à un paradoxe près.

Quand on sait le mal que se donnent Robert Domergue et Jean Avellaneda pour conférer à leur équipe un caractère hautement collectif, il est amusant de constater que la rencontre O.M. - Red-star s'est, en définitive jouée sur un duel.

Un duel entre Gueniche et Farias.

En première mi-temps, l'O.M. bénéficia d'un penalty, le Red-Star itou.

Surtout ne nous demandons pas qu'ils étaient "sévères" ou pas. C'est une fausse question.

Le fait que l'arbitre les ait sifflés leur confère une indiscutable authenticité.

L'important est que Gueniche ait logé adroitement le ballon dans la cage gardée par Pierre Bernard (un contre-pied classique) : tandis que les Farias tirait sur la transversale.

La partie terminée, l'Argentin de Paris devait nous dire que pareille mésaventure ne lui était jamais arrivée.

Il faut un commencement à tout.

En deuxième mi-temps sur un centre venu de la gauche, Farias se trouva admirablement placé pour conclure la tête.

La main d'Escale d'abord, la transversale ensuite sauvèrent l'O.M.

Peu après, mis en excellente position de tir par son ami Joseph, Gueniche fit mouche une deuxième fois.

Deux buts pour Gueniche, zéro pour Farias, dans des conditions sensiblement identiques, l'essentiel était dit et l'inscrit au tableau d'affichage.

L'O.M. bien reparti

Le deuxième fait important de la rencontre est la conséquence de cette victoire, au demeurant méritée.

On pouvait redouter que l'O.M. ne soit complexé, pour employer un mot à la mode, par sa récente défaite en Coupe.

Il n'en a malheureusement rien été et l'échec de Saint-Étienne aidant, l'O.M. a retrouvé sa bonne vitesse de croisière en championnat.

Plus que six points de retard, une place de deuxième confirmée c'est déjà un résultat d'ensemble appréciable.

Certes nous mentirons à nos lecteurs en écrivant que tout fut parfait, hier sur la pelouse du Stade Vélodrome.

Au cours de la première mi-temps (un seul tir dans l'encadrement à l'actif des deux équipes), on peut parfois se demander quel était le but visé par les 22 joueurs : marquer d'un tir de footballeur ou aplatir un essai, à la manière des rugbymen.

Que de mêlées, ouvertes ou fermées que de maladresse !

En deuxième mi-temps, le jeu s'améliorera grandement et si le Red Star se montra le meilleur pendant les vingt premières minutes, l'O.M. sut répondre de façon suffisamment pertinente, aux assauts répétés de son adversaire.

Bref, l'équipe marseillaise, avec ses qualités et ses défauts archi-connus, semble repartir pour une bonne fin de saison.

Gueniche :

l'homme du jour

En plus de ces deux penalties il y eut d'autres péripéties notables.

En première mi-temps un tir à bout portant de Gueniche - Gueniche au pied d'or hier - ne fut que repoussé par Pierre Bernard. Le ballon que le gardien du Red-Star, alors en pleine extension, reconvoitait, fut catapulté dans la cage par Joseph.

L'arbitre refusa ce but, pour charge violente et aérienne du puissant attaquant olympien.

Citons encore un tir de Joseph, un autre de Bonnel, d'assez peu à côté et un sauvetage de Tassone, sur sa ligne, à la suite d'une reprise de l'ailier droit toulousain Faure.

On ne saurait dire, cependant, que Bernard et Escale furent mis dans l'obligation de se surpasser.

Dans l'équipe marseillaise, si Gueniche fut l'homme du jour - honneur au buteur ! -Djorkaeff, égal à lui-même, Zwunka, toujours très efficace et inévitable Joseph méritent une citation particulière.

Au Red Star, Monin, Moy, Mouthon et très épisodiquement Farias se mirent en vedette.

Avec son attaque au complet - il manquait hier Le Donche, Soukhane et Taillepierre - l'équipe parisienne ne doit pas être mauvaise du tout.

Maurice FABREGUETTES

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Duel de tireurs entre GUENICHE (2 buts)

et l'ombre de FARIAS

Encore un match qui se résumera à bien peu de choses et plus particulièrement à une histoire de penalty.

Les vingt premières minutes avaient vu le public, plus nombreux qu'on ne pouvait le prévoir, absolument ébahi par un véritable concours de maladresses, les Parisiens rivalisant dans ce domaine avec les Marseillais.

22e et 27e : Gueniche et Farias

Il ne s'était pas passé grand-chose lorsque Bonnel, remis en course par un loupé de Moy, fut absorbé par le travers et abattu par Monnin. Le penalty accordé par M. Steiner fut fort bien transformé par Gueniche.

Sur sa lancée, l'O.M. pouvait aggraver la marque sur un nouveau tir de Gueniche repoussé par Bernard. La balle montait et Joseph, à la réception, bousculait victorieusement le gardien parisien. But refusé pour charge irrégulière.

Ces cinq minutes cruciales allaient s'achever sur un nouveau penalty accordé assez inconsidérablement cette fois par M. Steiner, la balle ayant rebondi du sol sur le bras de Hodoul. Tandis que le public sifflait, Farias, à notre grande surprise, tirait sur la transversale ! L'intérêt faiblissait ensuite jusqu'à ce que Joseph place un tir puissant du gauche à côté.

56e : nouveau but de Gueniche

A la reprise, la confusion continue à régner sur le terrain et la bonne volonté touchante manifestée par les acteurs à se passer la balle à contre-sens provoquait des accès de franche gaieté.

Mais, à 60e minute, le silence se fit lorsque Farias reçu juste sur le front, en position idéale complètement démarqué, un centre de la gauche. Le Farias d'il y a deux saisons aurait égalisé en s'amusant, mais le Farias 68 envoya la balle en plein sur Escale qui put, dans un bon réflexe, la dévier sur la transversale...

Six minutes plus tard, Gueniche recevait une passe habile de Joseph et tirait prestement, la balle passant au-dessus de la tête de Pierre Bernard...

Le match était joué...

Peu après (67e) Bonnel expédiait un bon tir qui trompait encore Bernard, mais sortait de justesse... Joseph, seul, puis aidé par Zwunka, menait très loin deux attaques très dangereuses (72e et 78e).

Enfin, à la 79e, Escale était sauvé pour la troisième fois de l'après-midi, non par la barre, mais par le pied de son ami Tassone, sur une reprise de Faure qui venait de lui passer sous le ventre...

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M. Leclerc : "Nous avons rendu aux Parisiens la monnaie de leur pièce !"

Chez les Marseillais, on ne remarquait que les visages détendus, souriants.

Le président Marcel Leclerc commentait la rencontre en ces termes : "Nous avons rendu aux Parisiens la monnaie de leur pièce ! C'est déjà quelque chose ! Tassone, Zwunka, Novi ont réellement affiché une belle santé !"

J. Zwunka remarquait de son côté : "J'ai pris un coup, mais nous avons contenu l'attaque audonienne !"

Destrumelle soulignait gentiment : "En deuxième mi-temps, nous avons eu de nombreuses occasions. Nous aurions dû en profiter davantage !"

Escale se remémorait ses principales émotions : "Quand Farias a fait son heading, j'ai été pris à contre-pied, j'ai cru que la balle allait directement à l'intérieur, j'ai respiré en la voyant renvoyée par la barre ! "

Tassone tirait la conclusion : "Ces deux points nous font le plus grand bien, ils donnent plus d'assise à notre présence dans le groupe de tête ! Nous en avons besoin après notre élimination inattendue en Coupe de France."

Alain DELCROIX

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Avellaneda : "Le premier penalty a été déterminant"

Dans le camp parisien, les joueurs paraissaient prostrés.

L'entraîneur Avellaneda constatait d'un ton objectif : "Le penalty sifflé contre nous était trop sévère et il a eu une influence déterminante sur l'issue du match ! Je dois reconnaître que le second penalty sifflé pour notre corps n'était pas mérité !"

Farias remarquait avec une certaine philosophie : "Nous avons payé contre les Marseillais nos efforts déployés en Coupe de France. Mais quand j'ai fait une tête à 60me minute j'ai bien cru qu'Escale était battu."

Bernard s'exclamait une voie ironique : "bravo M. Domergue ! Je n'en dirai pas avantage ! J'ai toujours été fair-play."

Richard remarquait : "Je ne voudrais pas chercher de mauvaises excuses à notre défaite, mais nous avons ressenti la fatigue du match de mercredi et puis nous avons été surpris par cette chaleur inhabituelle !"

Alain DELCROIX

 

 

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